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Message Dim 21 Avr - 22:47



   

Les Koshachiy


   

Mentalo Corp's files (part II)


   

Feat Le Mech


   

23/05/8197 - 11:14 PM - La Brèche



04/02/8197 - 02:07 AM

Sarn s’était réveillé au beau milieu de la nuit avec un mal de tête à en crever. Si ses souvenirs de la veille étaient encore flous, il se rappelait parfaitement de l’instant où il s’était vu mourir sur cette table d’opération, et du sourire qu’elle lui avait gracieusement offert juste au-dessus de lui, comme une mère tentant d'apaiser les terreurs nocturnes de son enfant... Et maintenant qu'il se retrouvait ici, dans cette partie de la Brèche qu'il connaissait parfaitement, Sarn se sentait aussi nu qu'un ver, un inconnu dans ses propres ruelles qu'il avait tant arpentées plus jeune.  

– Lorsque l'on se trouve face à une porte, n'est-il pas de coutume de frapper afin d'annoncer son arrivée ?

Cette voix qui lui susurrait à l’oreille lui hérissait le poil de colère. Face à l’immeuble d’apparence abandonné, il jouait des épaules comme un fauve en cage. Cet implant de communication à distance le dérangeait bien plus que des cafards grouillant dans un appartement miteux. Comment avait-il pu se faire berner aussi facilement ?

– Ne craignez rien. Je saurai faire preuve de patience. Accordez-vous tout le temps nécessaire.

S'accorder tout le temps nécessaire ? Il avait littéralement une bombe dans la tête qui pouvait exploser à tout instant et elle voulait… Qu’il prenne son temps ? Un grognement que le théris eut du mal à contenir s’en alla mourir dans sa gorge en feu pendant qu'il jurait entendre le tic-tac au fond de son crâne.

– Détendez-vous. Je vous promets de la retirer dès que nous en aurons fini.

Du côté de la thanatopractrice, celle-ci s'affairait à apprêter sa cliente de la semaine. Une femme d'un peu moins son âge, morte des suites d'une maladie silencieuse, non diagnostiquée.

– Et j'suis censé croire la parole d’une raclure d'humaine ?

– Libre à vous de tenter l’expérience.

Claquant de la mâchoire, le théris fit craquer sa nuque avant de finalement se décider à entrer dans l’enceinte du bâtiment. Pour lui, une chose était certaine : s'il en sortait vivant, il trouverait le moyen de dévorer la tête de cette folle, d’une manière ou d’une autre.

* * *

23/05/8197 - 11:14 PM

Depuis que le théris avait pu entrer en tant qu’homme à tout faire dans la famille des Koshachiy, Sarn était constamment sur le fil du rasoir. Son dédain pour les fortunés et son talent inné pour le vol lui en avaient ouvert les portes, mais pas aussi facilement qu’il avait pu le penser. Effectuant de basses besognes pour le compte de ses supérieurs hiérarchiques et entre la confiance qu’il devait gagner petit à petit de la part de ses congénères et les informations qu’il transmettait à sa geôlière, la hyène tachetée n’en dormait presque plus. Ce calvaire allait-il être sans fin ?

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Message Lun 22 Avr - 21:43

17/05/8197 - 08:55 AM - Dans un bâtiment délabré de la Brèche



- Ouais, ces trucs-là lâchent toujours en premier.

Le Réparateur sortit une visse de sa veste. Enfin, une visse, c’était vite dit. Elle remplissait bien l’objectif principal, mais le petit micro incrusté était la raison essentielle de son existence.

- Je vous le revisse, mais ça va de nouveau se desserrer en 3-4 jours.

De son tournevis, il pointa l’immense ampoule qui était à quelques centimètres de sa tête.

- C’est à cause de ça. Elle est trop puissante. Ça éclaire bien, mais ça chauffe trop pour le métal autour. Ça se dilate et la visse se dévisse.

Il remit son tournevis en œuvre en le tournant d’un coup sec dans la visse, achevant ainsi sa tâche du jour.

- Si vous voulez, je peux vous trouver une ampoule moins forte. Elle sera un peu moins lumineuse, mais… Bah…

En bas de l’escabeau, un théris chat le regardait avec de grands yeux ronds curieux.

- Je crois que le manque de lumière vous gêne pas… Enfin, je veux pas assumer quoique ce soit…

Gêné, le Réparateur entama sa descente. De sa main mécanique, il assura sa sécurité pendant la manœuvre en agrippant la barre de maintien de l’objet le surélevant. 2 marches, c’était tout ce qui le séparait du plafond et de la plaque d’évacuation à renforcer. Bien sûr, pour le théris habitant cette salle, il en aurait fallu au moins 6 de plus, d’où sa demande d’aide au Réparateur.

- Ça va coûter cher, non ?

Le Réparateur plia son escabeau, non sans le faire grincer, ce qui rebroussa les oreilles de son client.

- En temps normal, ouais. Mais vous m’avez présenté à pas mal de clients, alors je vous dois bien ça !

En vérité, le luminaire ne posait aucun problème. C’était Le Réparateur qui s’arrangeait à chaque réparation pour que la visse de la ventilation se desserre de plus en plus. Comment ? Assez simplement : à l’abri des regards de l’occupant, il lui suffisait de lever le bras pour que son tournevis n’atteigne sa cible. L’échelle n’était qu’une ruse pour endormir la méfiance et rassurer de son professionnalisme. Tout cela dans l’optique d’y mettre le micro, puis, plus tard, la lampe-caméra qu’il préparait depuis des semaines. Ce n’était pas l’endroit le plus intéressant à espionner, mais le Réparateur ne négligeait aucune piste.

- C’est vrai !?

Cria le théris, non sans cacher sa joie et son soulagement.

- Ouais ! C’est la moindre des choses, je peux manger sans mendier depuis quelques semaines, la belle vie.

L’air attristé que le Réparateur trouva sur le visage du théris après ses dires fut exactement ce qu’il cherchait.

- Oh ! Attendez, je vais vous payer un peu plus pour cette fois !

Insista soudainement le mi-chat. Le Réparateur se dirigea vers la sortie.

- Non, pas la peine.

Il mit un pied à la porte.

- Les temps sont durs pour tout le monde. Si vous voulez m’aider, recommandez-moi à vos amis les plus fortunés, haha !

Sans atteindre son reste, le Réparateur fuit, escabeau sous le bras. Un sourire satisfait se dessina sur son visage. C’était déjà le quatrième cette semaine qu’il avait jugé suffisamment mûre pour faire le coup de la lampe gratuite.  Avec le travail abattu de ces sept derniers mois, il était maintenant assuré d’être appelé pour des réparations dans la famille des Koshachiy. Il avait délibérément choisi d’intervenir chez des sympathisants des mafieux, afin que ceux-ci leur parlent naturellement de lui. Une fois infiltré, il pourra commencer réellement son investigation.

Car le Réparateur n’était pas ce qu’il prétendait être. Le Réparateur n’était en réalité pas Le Réparateur. Le Réparateur n’était qu’un masque, une astuce. L’astuce du Mech, qui avait revêt l’habit de l'homme qui refaisait fonctionner les choses.
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Message Mer 24 Avr - 21:54


SARN
Sarn aime bien se vanter à qui veut l'entendre, si bien qu'on se demande parfois s'il dit vrai... Il voue une haine profonde pour les riches et les humains en général. Sa plus grande qualité ? Le vol à l'étalage. Il s'est fait berner par Nhóva et il se retrouve à présent obligé de jouer les larbins pour le compte de la famille Koshachiy.



Trouve-toi un boulot moins dangereux que lui répétait sa mère adoptive. On se débrouillera qu'elle disait...

Désolé, mamou... Murmurait Sarn en réponse, dépité par l'innocence de celle qu'il considérait comme sa mère.
Mais c’pas comme ça qu’il marche notre pauv’monde.

Il n'y avait pas de raccourci vers les hauteurs où elle rêvait de vivre, aucun sentier pavé de bonnes intentions pour les sortir de leur misère.

C’est pas en tendant gentiment d'la patte et en faisant l'beau, que j'pourrai un jour t’emmener tout là-haut, là où tu voudrais tant vivre. Ici, c’est la merde, tout le temps... Et j'plonge actuellement littéralement dedans.

Grattant le sol des latrines fétides du bâtiment, Sarn s'efforçait tant bien que mal à contenir sa rage. Et dire qu'il se retrouvait réduit à l'état d'un vulgaire domestique, servant une famille mafieuse, dominée par des félins.

– Sarn, fais ci, Sarn, fais ça, et gnagnagna...

Imitant ses détracteurs avec une perfection frôlant l'insolence, il fantasmait à l'idée d’étrangler l'un de ces bourreaux pour l'utiliser comme brosse à récurer. Ah ! Lorsqu'il s'agissait de lui confier les tâches les plus ingrates, il y avait du monde. Mais pour lui offrir le respect, ça, il n'en voyait jamais la couleur.

Se redressant, il adopta un ton qui imitait les manières de la noblesse, levant le petit doigt avec exagération :

Oh oooui votre altesseee, ô combieeen votre magnificence est siiii généreuseee !

Ricanant un instant avant de froncer de nouveau les sourcils de colère, il se remit à frotter plus vigoureusement, grognant entre ses dents :
 
– Et pendant que vous êtes là à me casser les burnes, laissez-moi donc vous nettoyer l'trou d'balle avec ma b-YIIIRK !?!

Puis vint l'incident de la souris...

Juste en face de lui, ce petit être – véritable anomalie dans un repaire de félins – le défiait de ses grands yeux. Se dressant sur ses pattes arrière, Sarn lança sa brosse en direction de la tête de l'intruse. P'tain, mais même ça, ils savent pas l'faire ces putains d'félins ?!

Dans la lutte grotesque qui s'ensuivit, la petite souris parvint malgré tout à lui échapper, laissant le pauvre Sarn pantelant et dépité... Et ce fut là, à cet instant précis, dans cette valse ridicule avec un rongeur insignifiant, que Sarn commença à s'imaginer une vie différente, peut-être même une vie derrière un bureau inoffensif, avec des horaires fixes...

Le contraste entre l'adrénaline de la rue et la monotonie du monde corporatif se fit alors plus net dans son esprit. Sarn savait qu'il avait un choix à faire, mais chaque option était aussi terrifiante que l'autre. Restait-il pour vivre une vie de risques calculés, où chaque ombre pouvait être un ennemi, ou bien devait-il choisir la sécurité de l'ennui d'un travail bien rangé, mais au salaire de misère ?

Oui. C'était bien là tout le dilemme de ce cher Sarn.

* * *

Bordel, comment qu’ça marche ce t-... Hé ! TU M'ENTENDS ?!

À la voix soudaine de Sarn dans le creux de son oreille, la main de Nhóva dévia de sa trajectoire, lui faisant commettre une erreur critique en sectionnant une artère sur son patient. Par réflexe primitif, elle cligna des yeux et fut prise d'un soubresaut de la tête quand le sang trouva instantanément son point de chute sur son visage.

– Il se trouve que je suis quelque peu occupée présentement…

D'un calme forcé, mais teinté d'une légère irritation, elle tenta de contrôler l'hémorragie provoquée par sa faute inattendue, consciente que sa formation à l'hôpital venait de prendre une tournure nettement plus compliquée.

– Rien à foutre ! Écoute c’que j'ai à t’dire et prépare-toi… J'ai du lourd, du très très lourd !

Inconscient du chaos qu'il avait involontairement déclenché, Sarn contrôlait difficilement son excitation pendant que Nhóva prit une profonde inspiration. Désormais remplacé par le médecin qui était en train de la former, elle quitta finalement la pièce pour mieux discuter avec Sarn, espérant sincèrement que la nouvelle qu'il s'apprêtait à lui révéler en valait la peine.

.
.
.


– Un Chaton.

Visiblement, elle se trompait.

À l'extérieur de l'hôpital, cigarette au coin des lèvres, Nhóva arqua d'un sourcil, la mine impassible, pendant que Sarn riait à gorge déployée.

– Aussi vrai qu'les miches d'la fleur bleue ! Un putain d'chaton en guise de boss ! ça t'la coupe hein ?!

L'absurdité de la révélation fit finalement esquisser un sourire amusé à Nhóva. Imaginant la scène, à la fois frivole et décalée, clairement à l'opposé de leur monde, elle lâcha un curieux rire que Sarn prit d'abord avec légereté, l'accompagnant à son tour.

– Hé hé, t'as vu ? C'est drôle, hein... Hein, qu-... Qu'c'est drôle ?

– Effectivement. Hilarant.

D'une voix chargée d'ironie froide et de moquerie, le clic sinistre du détonateur qu'elle manipulait d'une main résonna soudainement à l'oreille de Sarn. Au son, le pauvre théris eu des sueurs froides, perdant peu à peu de son amusement. Oh, bien sûr qu'il n'avait pas oublié. Bien sûr qu'il avait essayé de trouver une échappatoire pour extirper ce dangereux mécanisme de sa tête, mais son réseau de contacts s'était avéré inutile. Les rares qui pouvaient l'aider exigeaient une fortune, un montant qui dépassait ses moyens. Alors, quoi ? Quelles étaient ses options ? Déambuler dans les ruelles en agitant les bras, clamant au monde qu'il avait Une PUTAIN de bombe dans la tête ?

Il n'aurait même pas le temps de finir sa phrase que les forces de l'ordre l'auraient neutralisé sans ménagement.

Non. Il n'avait pas le choix. C'était jouer le jeu ou rencontrer une fin prématurée. Une réalité que son instinct de survie ne pouvait ignorer.

– D'autres anecdotes croustillantes à me partager, cher Sarn ?

– Euh...Hein ? Jt'entends mal, ça arrête pas d'couper... Bon, j'te laisse. J'crois que Féus a son rendez-vous avec un des mecs de Menta-chaiplusquoi, tu sais... J'te rappelle plus tard.

Le silence retombant enfin, Nhóva écrasa son mégot à l'aide de la semelle de sa chaussure, non sans garder ce calme et ce sourire étrange qui la caractérisait.

– Des chatons aujourd'hui... Demain, des lions.

Même l'innocence pouvait se transformer en monstruosité.

HRP:

Présentation des PNJ influents des Koshachiy (Vu avec Le Mech):

Jauge de confiance / suspicion (Validé avec le Mech):

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Message Jeu 25 Avr - 0:17

Système de jeu maison - Infiltration v2:

Le Mech, astucieusement déguisé sous le pseudonyme du Réparateur, toqua fortement à l’épaisse porte de métal de l’entrée principale. Il recula de quelques pas, puis attendit patiemment qu’on vienne lui ouvrir. Au bout d’une minute, plusieurs bruits métalliques et un lourd bruit d’ouverture l’informèrent que la porte était effectivement blindée et munie de différents verrous. L'entrée par effraction en la détruisant serait très chronophage et bruyante ; il aurait plus vite fait de détruire les murs autour. Le Réparateur le nota dans un coin de sa tête. La porte s’ouvrit de l’extérieur à moitié, puis une voix radiophonique se fit entendre.

- Azy, rentre m’sieur.

Ouh. Langage de jeune, hein. Le Réparateur, maintenant âgé de 50 ans, s’y était préparé. Dans le coin, peu de gens avaient eu la chance d’évoluer dans le même milieu que lui durant sa jeunesse. L’argot était très certainement courant, encore plus chez un gang - sans jugement, bien sûr (se dit-il). Le Réparateur remarqua aussi qu’on lui avait ordonné d’entrer sans qu’on ne vérifie son identité. Cela voulait surement dire que sa présence avait déjà été signalée. Caméra ? Guetteur ? Il n’avait pourtant rien vu.

- Wesh tu fous quoi ?

Sortant de sa réflexion naissante, le Réparateur s’exécuta et entra dans le bâtiment. Il ne put par contre pas aller bien loin, car la porte donnait uniquement sur une minuscule pièce : un sas d’entrée. De l’autre côté du sas, le même modèle de porte trônait. La sécurité de l’entrée était apparemment importante. Un détail attira cependant l’attention du Réparateur : un miroir, placé près de la porte, qui faisait toute la hauteur de cette dernière. Sa disposition était étrange, comme s’il avait été ajouté récemment en faisant un trou à peu près de la bonne taille pour l’incruster dans le mur.

- T’écartes les bras en T et tu bouges pas.

Ordonna la voix. Le Réparateur posa sa boîte à outils et obéit. Il attendit bêtement quelques secondes dans cette pose grotesque, avant que la deuxième porte ne s’ouvrît. Un gigantesque tigre en sortit brusquement, sans dire un mot. Comme mû par un instinct primaire d’homo sapiens, le Mech - car c’était bien lui qui réagit, et non le Réparateur - fit un pas en arrière à la vue du mi-fauve. Un bruit de coup résonna du miroir au fond du sas en même temps que la voix radiophonique qui satura soudainement :

- TU-BOUGES-PAS-J’AI-DIT !!!

Impassible, le théris tigre attira l’attention de son invité sur le couteau rouillé à sa taille. Le Réparateur trouvait cela assez drôle, en un sens. Même s’il était assez grand lui-même, il ne ferait pas le poids face à la montagne de muscles à fourrure en face de lui. Un couteau ne rajoutait pas plus de menace et de danger à la situation.

Le théris tigre s’avança, puis commença à palper le Réparateur qui commença à se calmer. Une procédure de sécurité stricte, effectivement. Le fauve s’arrêta sur le bras mécanique du Réparateur lorsqu’il sentit la dureté. Il s’en emparant sans embarra pour son porteur, et le secoua. Aucun bruit. Si compartiments de rangement il y avait, ils étaient probablement vides, conclut-il. Il reprit la palpation, avant de tourner son attention vers la boîte à outils du Réparateur. Il n’y trouva que des visses, tournevis, marteau et autres babioles habituelles pour la profession.

Toujours sans dire un mot, le théris tigre se redressa, écrasant le Réparateur de sa taille, puis alla se mettre devant la porte d’où il était venu.. Il plaça ensuite son poing en face du miroir en levant le pouce.

- OK, t’es claire. T’es le réparateur, c’est ça ?

Le Réparateur se contenta d'acquiescer la tête, gardant toujours la même pose.

- Azy c’est bon, laisse-le passer Fross.

Le théris tigre dénommé Fross s’écarta du chemin, incitant le Réparateur à passer avant lui. Encore une précaution. Le challenge allait être au rendez-vous, se dit-il. Il entra donc et fut immédiatement interpellé par la voix de tout à l’heure, la partie radiophonique en moins.

- 1er étage, à droite après l’escalier, c’est la porte avec le 5 en jaune dessus. T’es payé pour une heure et que si ça marche. Si tu fais plus, tu seras pas plus payé. Toute façon tu restes pas plus d'une heure.

Un contrat oral froid, mais juste. Le Réparateur baissa les yeux pour mettre une tête sur la voix qui l'agressait depuis quelques instants. Il s’agissait d’un théris chat, qui ne daigna même pas le regarder. Il s’affairait à fermer la porte, puis à nettoyer les traces de son accès de colère de tout à l’heure sur le miroir. Ce dernier était donc sans tain...  "C'est absurde, ils ont fragilisé le mur pour mettre du verre", s'offusqua le Réparateur.

- Azy bouges !

Gueula le petit théris. Fross poussa “gentiment” d’une main le Réparateur dans son dos qui manqua de tomber. Sans demander son reste, l’infiltré prit la direction qu’on lui avait donnée. L’intérieur de l'immeuble était délabré, les portes étaient clairement les choses les plus neuves de l’endroit - et peut-être même du quartier. Malgré tout, le Réparateur put apercevoir quelques breloques qui appartenaient généralement à une classe sociale moyenne. Il en conclut donc que l’argent devait circuler assez facilement ici. Etait-ce celui de Mentalo ? Il allait devoir enquêter pour le savoir.

Une fois à l’étage, il fut un peu gêné. Il trouva bien la porte marquée d’un 5, mais… Le chiffre était en rouge. Le théris lui avait pourtant dit un 5 jaune… Une erreur ? Ou une imparité visuelle ? Le Réparateur n’en savait rien. Il regarda autour de lui : 3 autres portes réparties équitablement de chaque côté. Chacune d’entre elles était ornée d’un chiffre différent et supérieur à 5. Cet endroit était un hôtel ? Cela voulait aussi dire qu’il y avait 2 autres chambres au rez-de-chaussée. Dans tous les cas, c’était la seule porte numérotée 5, donc il ne pouvait pas se tromper. Le Réparateur l’ouvrit.

Son travail officiel était basique. 3 des 4 prises de courant présentes ne fonctionnaient plus, il fallait les réparer. Le Réparateur y arriva en à peine quelques minutes : un simple raccord défectueux en début de chaîne a changé, et l’affaire était réglée. Il prit donc le temps de fouiller discrètement la chambre. Elle semblait appartenir à une personne… Poilue. Du moins, avec une fourrure. Impossible d’en savoir plus, l’endroit était assez neutre. Un lit, des latrines, des prises dorénavant fonctionnelles, une fenêtre condamnée. Rien de notable. "Ah si",  réalisa mentalement le Réparateur. Le creux dans le lit et le petit tabouret sous le lavabo semblaient indiquer que la chambre appartenait à quelqu’un de petite taille.

Le Réparateur aurait aimé pousser son exploration à d’autres pièces, mais il se devait de faire profil bas pour sa première intervention ici. Il ouvrit donc la porte dans l’optique de redescendre voir le petit théris mais tomba nez à nez avec Fross. Ce dernier lui adressa alors ces premiers mots depuis qu’ils s’étaient rencontrés :

- Tu veux quoi ?

Surpris et impressionné par l’impromptu et imposant interlocuteur, le Réparateur balbutia :

- J-J’ai finit. Euh…

Il déglutit, puis se recomposa.

- Vu que je suis payé à l’heure, je peux réparer d’autres choses… Je fais un peu de plomberie aussi…

Le Plombier ? Non, pas pour l’instant. Mais il ne mentait pas pour autant. Le Mech avait pensé que le Réparateur devait être multitâche, s’il était amené à intervenir sur plusieurs tâches. Il avait donc fait en sorte d'apprendre les rudiments de l'art des tuyaux auprès de divers professionnels, déchus de leur poste et maintenant colocataire de rue.


Actions et lancés de dé - Tour 1:
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Message Jeu 25 Avr - 0:17

Le membre 'Le Mech' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Message Ven 26 Avr - 16:30



PNJ (Fross) :

D’un regard méprisant en direction du Mech, Fross renifla bruyamment en réponse. Peu convaincu par ses propos, il le fixait de cet étrange regard animal, primitif, trahissant son mépris profond et de sa méfiance instinctive envers les humains. Jamais Fross ne pourrait les accepter comme l'égal des théris. Erreur de la nature, de la vie, l'homme était à ses yeux, le cancer de ce monde.

Soudain, Fross hurla à l'attention d’Ayron. Par la distance qui pouvait les séparer, la voix du tigre gronda avec force, témérité, faisant fi de de la fragilité des murs de l'hôtel. De toute évidence, Fross ne faisait pas confiance à ce Mech. Méfiant, il avait décidé de faire appel à Ayron, non seulement pour vérifier les affirmations du Mech, mais aussi pour s'assurer que rien n'avait été saboté ou mal réparé. Ledit Ayron, toujours à l'étage du dessous, s'égosilla à son tour, ses mots se dissipant presque aussi vite qu'ils avaient été prononcés, absorbés par les matériaux qui décoraient l'hôtel :

– De quoooi ?!

Va. Vérifier. LES PRISES !

Si le tigre aurait pu facilement prendre en charge lui-même cette tâche, il éprouvait cependant une aversion profonde pour les manipulations de ce genre. La simple pensée de toucher aux câbles et aux prises évoquait en lui l'image désagréable de sentir ses vibrisses se dresser sous l'effet d'une décharge électrique... Et pendant qu'Ayron lui somma poliment d'aller s'faire enculer, j'suis pas ta boniche, ses poils s'hérissèrent de colère. Car plus que les humains, c'était bien les théris chat qu'il haïssait le plus.

– Vas-y, passe devant.

D’un bref hochement de tête autoritaire et de sa voix féroce, Fross fit signe au Mech d’entamer la marche. Sa méfiance envers les humains étant bien ancrée depuis longtemps, celui-ci ne ferait pas exception. Marchant derrière lui à une distance calculée, ils progressèrent dans le couloir du rez-de-chaussée. Fross, se comportant plus en gardien qu'en guide, donnait des directives succinctes au Mech à coup de « À droite. Tout droit. » offrant cette bien désagréable impression qu'il doutait de la capacité du Mech à suivre des instructions plus complexes... Ou que le théris ne savait pas alligner plus de quatre mots dans une même phrase.

Une fois la porte d'une des chambres du rez-de-chaussée franchie, Fross grogna de frustration.

– Là. Juste ici. Il pointa du doigt un évier crasseux. Répare ça, fissa.

Les oreilles du théris pivotèrent vers l'arrière à la vue de l’évier : cette vision semblait l'exaspérer au plus haut point. Mais il n'était pas juste irrité par l'état de l'évier : une fuite émanait de celui-ci, produisant un goutte-à-goutte à la régularité plus qu'exaspérante. Depuis des jours, peut-être même des semaines, cette petite torture perturbait son sommeil et sa tranquillité...

– Débrouille-toi pour finir ça avant l'heure.

Souffla-t-il avant de retourner voir Ayron pendant que le concerné continuait de l'insulter au loin.

* * *

PNJ (Sarn et K) :

Encore sous l'effet de sa récente conversation avec Nhóva, Sarn bouillonnait de rage intérieurement.

Cette Nhóva. Cette perfide pouffiasse avait le don pour le pousser à bout. À chaque fois qu'il pensait à elle, il sentait la rage envahir ses entrailles. S'il pouvait juste lui crever les yeux... Non, mieux encore : les écraser avant de les lui faire ingurgiter... Oh oui. Ça, ça lui plairait. Ah, quand il pourra enfin lui faire ravaler ses fausses allures cavalières, pour sûr qu’il en jubilera.

De prime abord, elle paraissait pourtant sympathique. Bizarre, mais sympathique. Le respect avec lequel elle l'avait abordée. Sa façon – bien qu'un peu trop pédantes à son goût – de lui parler. La manière dont elle avait pu le traiter comme un égal. Bien sûr que Sarn fut méfiant au départ, mais il se considérait nettement supérieur physiquement parlant qu'elle... Car sous ses airs patibulaires, Sarn aimait jouer de sa misère pour attendrir les coeurs les plus pures avant de leur briser les os. C'était là l'un de ses plus grands talents, après le vol à l'étalage : jouer les pauvres victimes du système. Dans un premier temps, il avait eu dans l'idée de profiter d'elle, de profiter de cette gentillesse inexplicable, avant de la dépouiller de ses biens et, pourquoi pas, de lui arracher un bras ou deux durant le processus... Et dire qu'elle lui avait même payé de quoi bouffer.

Dans l'obscurité des couloirs, chacun de ses pas étaient calculés pour éviter de trahir sa présence. Il n'avait pas menti concernant le rendez-vous de Féus, et il comptait d'ailleurs bien en savoir plus à ce sujet. Depuis plusieurs semaines, Sarn avait remarqué que le même homme venait régulièrement ici. Du peu qu'il avait pu entendre, il avait malgré tout pu faire le lien entre l'entreprise de Mentalo et de la présence de cet homme. Si Nhóva s'était montrée plutôt avare en terme d'informations, – sans doute dû au fait qu'elle-même ne disposait pas de tous les détails – elle lui avait tout de même donné quelques indications sur ce qu'il devait trouver.  

* * *

Dans un coin discret et à l'écart du reste, Sarn fumait une cigarette au goût excécrable, s'octroyant une pause bien méritée avant le rendez-vous de Féus. Composée d'un mélange de saveurs à la qualité douteuse, le tabac était coupé avec divers produits nocifs. Pour autant, Sarn ne semblait pas en être dérangé : il était depuis longtemps habitué à ce goût particulièrement révoltant pour les non-inités. À ses côtés, assise à même le sol et dos contre le mur, se trouvait K, une compagne devenue précieuse, malgré son mutisme.

Avec le temps, une petite complicité s'était tissée entre eux. L'histoire de K lui avait été révélée par Nouska, cette chatte à la langue bien trop pendue. Sarn, influencé par ces on-dits, avait depuis redoublé d'efforts pour se montrer solidaire et attentif envers K, espérant ainsi obtenir sa confiance totale.

– T'sais, j'déconnais pas la dernière fois.

Il porta un regard assuré vers K qui l'observa à son tour.

– Ce type qui t'a fait ça. Il pointa maladroitement sa propre bouche à l'aide de son index. J'pourrais le castrer pour toi.

Silence.

– Ouais, je sais :  « Qu'est-ce que ça peut t'foutre » Hein. On est pas d'la même espèce, encore moins des frères de sang... Mais j'le vois bien dans ton regard. Toi et moi, on est pareils.

Doucement, Sarn se rapprochait de sa compagne d'infortune, brisant l’habituelle et fragile distance sociale entre deux individus.

– Les humains en ont juste rien à foutre de nous, tu l'sais bien. Ça sert à rien d'leur faire confiance, ils sont tous pourris jusqu'à la moelle, au même niveau que l’type qui t’a fait ça.

HRP:

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Message Ven 26 Avr - 16:30

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Message Ven 26 Avr - 19:57

PNJ (K):

Les yeux qui contemplaient ses pensées, K n’oscilla pas d’un millimètre quand Sarn vint se mettre près d’elle. Trop près. Ce n’était jamais facile de trouver l’endroit parfait dans ce taudis : un air un peu trop sec, un peu trop humide, un peu trop froid, un peu trop chaud, une mauvaise odeur, une trop bonne odeur, une luminosité trop forte, trop faible, trop instable, trop stable. Le vieil hôtel recelait d'imperfections rendant toute tentative de repos difficilement confortable. Paradoxalement, elle avait trouvé son oasis de sérénité dans une des pièces les plus délabrées. Situé au dernier étage, l’endroit avait une ouverture sur l’extérieur, condamnée par quelques bâches pourrissantes. Parfait point d’entrée pour des voleurs ou des intrus ? Pas tellement, vu que c’était l’étage de la plupart des chambres des fauves et de la boss.

C’était devenu son coin à elle, mais malheureusement, ce n’était pas un coin secret. Certains compagnons de crime venaient l'y déranger à la moindre occasion. Si la plupart, comme elle, évoluant dans leur sphère sans chercher plus de contact, d’autres étaient plus… Spéciaux. Noushka, René, la boss et depuis peu… Sarn. Attention, elle ne trouvait pas leur compagnie désagréable - sauf pour René -, mais ils faisaient partie de ces personnes qui étaient aveugles à toute notion de zone de confort,  de zone de tranquillité et d'espace personnel. K n’aimait pas qu’on vienne à elle, K préférait interagir quand elle le voulait elle. Elle soupira donc intérieurement, reportant son attention sur son interlocuteur impromptu.

Quand Sarn aborda directement le jour funeste de la perte de sa parole, elle tiqua. Elle savait qu’il avait l’intention de reprendre la “conversation” là où ils s’étaient arrêtés la dernière fois, mais elle ne se sentait pas de continuer maintenant, pendant son heure de contemplation du vide hebdomadaire, juste avant une sieste de quatre heures. Elle imagina le reste de l'heure qu'elle aurait pu passer si elle avait pu rester seule. Le plaisir, la satisfaction. Elle soupira de nouveau, cette fois plus visiblement.

Sans croiser son regard, K acquiesa la dernière phrase de Sarn. Le fait qu’il s’impose autant, à la fois spatialement, additivement et, honnêtement, olfactivement, l’irritait au plus haut point. Le summum de cet agacement fut atteint quand ce dernier se rapprocha une nouvelle fois d’elle.

- OUUUUooooUUUUOOOOh !


K tourna son regard vers l’encart de la porte - la porte ayant disparu depuis bien longtemps. Elle y vit une boule de poil frisée par de l’hyperactivité.

PNJ (Noushka):

- Désolé ! Je ne voulais pas vous déranger ! Hihi !!!

Noushka disparut derrière le mur après ces rires, mais fourra ensuite sa tête dans l’ouverture quelques secondes après.

- Enfiiiiiiin… J’ai interrompu quelque chose ? Hm ? HM !!???

Sa jauge de commère venait d’atteindre son maximum, à en croire le bruit aigu qu'elle laissa échapper de sa bouche durant plusieurs secondes. Elle était passée là un peu par hasard, elle aussi à la recherche d'un endroit où il contemplait le vide pendant une petite heure, quand elle était tombée sur la conversation entre Sarn et K. Et quelle conversation ! Un jeune homme, dans la fleur de l’âge, qui voulait être le chevalier blanc d’une pauvre demoiselle que la vie n’a pas épargnée ! Ils étaient à moitié humains, mais il était à moitié hyène, et elle, à moitié chat ! Leur amour était au-delà des normes sociales ! Non ! Leur amour était IMPOSSIBLE ! Mais pourtant ! Pourtant ! POURTANT ! ILS ESSAIERAIENT ! CAR L’AMOUR ÉTAIT PLUS FORT QUE TOUTES IDÉES PRÉCONÇUES !

Elle sentait son cœur chaviré. Ses iris englobaient maintenant totalement ses globes oculaires, sa respiration était forte et rapide, et l'espièglerie qui se dégageait d’elle était palpable.

- Je ne voudrais pas être indiscrète après ! Hihiiiii !

* * *

Le Réparateur:

27/05/8197 - 08:55 AM - QG des Koshachiy

PNJ (Fross, Ayron):

Le Réparateur faillit bondir quand Fross gronda soudainement. Grave et profond, ce hurlement lui avait même donné l’impression d’avoir hérissé les poils de son bras manquant. Il assista ensuite à la demande de vérification de son travail par le petit théris. Il fallait s’y attendre vu les moyens qu’ils employaient pour protéger leur entrée. La question qui se posait maintenant était la suivante : pourquoi tant de paranoïa ? Qu’avait-il à cacher ? Cela avait peut-être un lien avec Mentalo ?

Fross ordonna ensuite à son employé du jour de se diriger vers une autre pièce sur un ton… défensif. Le Réparateur n’en fut pas spécialement gêné. Après tout, un tigre doué de conscience et apparemment hostile envers lui le collait dans son dos. Il avait d’autres préoccupations sur le moment que de prendre la moue pour un mot plus haut que l’autre. Le Réparateur savait quand la fermer.

Il finit par atterrir en face d’un évier, dans une chambre au rez-de-chaussée, avec comme instruction de le réparer. Le Réparateur acquiesça puis laissa le théris mettre une distance convenable en eux avant de commencer le travail. Une fois encore, il ne ferait rien de louche ; il ne s’était pas fait croquer la gorge en sortant de la chambre, cela voulait dire qu’on ne l’avait pas entendu la fouiller. Mieux valait ne pas retenter sa chance pour aujourd’hui. Le Réparateur changea donc un joint dans le tuyau d’évacuation du siphon - nettoyant par la même une quantité astronomique de boules de poils félines - prit congé.

Sur son départ, lorsqu’on lui rappela qu’il n’avait pas été payé, il demanda plutôt de la nourriture à la place. Cette manœuvre, qui faisait questionner son modèle économique aux théris, lui permettait ainsi de passer pour quelqu’un d’efficace et de pas cher. Idéalement, il voulait même apparaitre comme simpliste, incapable d'avoir des pensées retorses. Cela réduirait aussi certainement le temps avant qu’ils prennent contact avec lui. Après tout, l’endroit tombait en ruine, il était certain qu’on lui donnerait bientôt un nouveau travail à effectuer.


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Message Ven 26 Avr - 19:57

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Message Sam 27 Avr - 12:40



PNJ (Ayron et Ozzy):


L'étonnement prit à la gorge Ayron lorsque le réparateur lui déclara qu'il ne souhaitait pas être payé en argent… Mais en nourriture.

Attends, quoi ?

Avait-il bien entendu ? C’était vraiment TOUT ce qu’il demandait ? Ça sentait l’arnaque à plein nez, ça. Ça devait être une blague… Ou peut-être un piège ? C’était quoi l’entourloupe ? Peut-être avait-il bâclé le travail ? Mais oui, ça ne pouvait qu’être ça, c’était FORCÉMENT ça ! Typique des humains :  toujours prêts à tromper les autres. Ah, qu'est-ce qui leur avait pris de l'engager ?

Ce ne fut que quelques minutes après le départ du Mech qu’Ayron pu finalement calmer sa paranoïa passagère. Prenant le temps de vérifier lui-même, il inspecta méticuleusement les prises électriques et dut se rendre à l'évidence : non seulement elles fonctionnaient de nouveau, mais elles paraissaient aussi nettement plus efficaces qu’auparavant. À contrecœur, Ayron ne pouvait reconnaître que, pour cette fois, il avait mal jugé un humain...

.
.
.

Ou peut-être pas.

* * *

– Et là, t’sais c’qu’il m’a dit ? Vas-y, vas-y, devine, devine ! Sans même laisser le temps à son interlocuteur de répondre, Ayron se lança dans une pâle et grossière imitation du Réparateur : Non non, les gens comme moi, on paume nos crédits en deux deux. Z'auriez pas plutôt de quoi manger ?

Tentant de calmer vainement son rire, il secoua de la tête en riant de plus belle :

– AH, sans déconner ! Jamais vu un putain d’pigeon pareil ! Comment il peut paumer des crédits ?! Encore un puceau de la puce, j'suis sûr.

Tapant son genou de la patte, Ayron se balançait sur cette chaise bien trop grande pour lui, tout en racontant l’histoire à Ozzy. Pour le théris chat, ce réparateur était un véritable idiot. Qui dans ce monde refuserait des crédits, hormis les non-pucés ? Avec cet argent, il aurait pu se nourrir plus de trois jours et même aller voir les putes du coin en guise de dessert, s’il le voulait. Non, décidément, Ayron ne comprenait vraiment pas la logique de ce type.

Finalement, Ayron reprit quelque peu de son sérieux, une patte derrière sa tête, l’air pensif.  

– J’te parie qu’il y a moyen de se servir de lui... Tu t’souviens d’l’état du toit à l’aile Est ?

Ozzy, le pauvre théris tigre au regard doux, haussa timidement des épaules en réponse. De toute évidence, il n’avait clairement pas l’assurance qu’Ayron. Timidement, il se risqua à répondre au chat :

– Y a plus de toit à l’aile Est…

Exaspéré par la fragilité et la naïveté de son partenaire, Ayron pesta avant de pousser un profond soupir.

– Justement, débile. S’il peut le réparer pour juste d’la bouffe, on fait une putain d’affaire. Et j’peux t’dire que c’est la boss qui s’rait contente… Et tu sais c’que ça veut dire quand la boss est contente ?

Tel un enfant à qui l’on venait de demander s’il souhaitait prendre un goûter ou jouer dehors, Ozzy prit un moment pour réfléchir, son index tapotant ses babines. Ses traits étaient empreints d'une certaine hésitation, son esprit jonglant visiblement entre deux plaisirs aussi tentants l'un que l'autre. Soudain, il fut saisi d’une curieuse révélation, une étincelle de compréhension éclairant son regard.

– … Qu’elle nous aurait à la bonne ?

Le sourire narquois d’Ayron s’étendit.

– Qu’elle nous aurait à la putain d’bonne.


* * *

PNJ (Sarn, Noushka, K, René et Stizz):


Pendant que Sarn continuait son discours, il tentait de se positionner de manière à atteindre discrètement le trousseau de clés accroché à ta taille de K. Au-delà de la façade amicale qu'il affichait pour la théris, ses véritables intentions étaient de s'emparer de ces clés, un sésame qui lui donnerait accès aux parties de l'hôtel qui lui étaient jusqu'alors fermées. Chaque mouvement était calculé : chaque sourire, chaque mot distrayant, n'était qu'une partie de son stratagème pour se rapprocher discrètement du trousseau sans éveiller de soupçons. Oui, cette fois, il savait que c’était la bonne. Il était prêt. Il pourrait y arriver. C’était facile. Il l’avait déjà fait un nombre incalculable de fois. Encore un peu et il pourra-

– Désolé ! Je ne voulais pas vous déranger ! Hihi !!!

Et merde.

Pris de court, Sarn tourna la tête si rapidement qu'il crut s'être fait un torticolis durant la manœuvre. Lorsque le sens des insinuations de Noushka s'imposa à lui, le rouge lui monta aussitôt aux joues, témoignant de sa gêne soudaine. Sa surprise laissa rapidement place à une irritation palpable, un mélange entre colère et embarras.

– Vas-y dégage, Noush’ !

Se relevant brusquement, son pied heurta violemment une boîte de conserve qui vola contre la vitre dans un fracas à en faire réveiller les morts. Un juron étouffé s'échappa de ses lèvres, persuadé que sa paie allait servir aux réparations de la vitre en question. Se risquant à un regard rapide vers K pendant que Noushka disparaissait du secteur en continuant de rire, il marmonna un bref :

– S’cuse. J’ai déconné.

S'excusait-il pour la vitre qu'il avait brisée ? Pour ses paroles envers Noushka ? Ou encore pour avoir perturbé la quiétude de K ? Difficile à dire. Dans un soupir résigné, il se persuada que son agitation actuelle n’améliorerait pas les choses et décida qu'il valait mieux quitter les lieux.

Sur son chemin, il aperçut au loin le gros René et Stizz qui allaient vers sa direction. Oh non, pas maintenant. Sa journée, déjà suffisamment éprouvante, semblait prendre un tournant encore plus désagréable. Sarn ne pouvait supporter la suffisance de ce félin à la protubérante bedaine.

– (...) J’te jure ! Un truc ÉNORME ! Gros comme ça ! Il tendit les bras pour illustrer ses propos, visiblement amusé par sa propre histoire. C'était presque de l’art à ce niveau, tu vois ? Et l'odeur, Ah, non mais l’odeur quoi... J’te raconte même pas ! Ça rappelait les cadavres dans le fossé, ahaha ! … Tu crois que j’devrais consulter ?

Stizz n’écoutait pas. Ou du moins, il essayait de ne pas l’écouter. Pourquoi devait-il subir ça à longueur de journée ? Coupant court à son récit extravagant lorsque son regard tomba sur Sarn, le gros René agita de la patte avec un sourire narquois :

– Hey, mais c'est le petit Sarn ! Alors, ça t’plais de lécher les culs ? Ahahaha.

– Casse-toi.

Le gros René ria de plus belle, le ton moqueur.

– Oooh quelle répartie ! Allez, t’as d’la chance pour cette fois, j’suis de bonne humeur aujourd’hui : va nettoyer les latrines à l’étage et je laisserai passer pour cette fois.

– J’ai autre chose à foutre que d’m’occuper d’ta merde.

Sarn n’était pas d’humeur à rire, encore moins avec cette enflure de René. Nettoyer encore les latrines ? Comme si sa journée n'était pas déjà assez merdique. Mais il connaissait le jeu de René : toujours prêt à tester ses limites. Hélas, Sarn était actuellement incapable de prendre sur lui… Et encore moins de garder son calme.

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Message Sam 27 Avr - 12:40

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Message Dim 28 Avr - 15:18

PNJ (Noushka, K):

Noushka n’en croyait pas ses yeux. Elle était persuadée d’avoir vu un amour naissant, et ce n’était pas l'embarras de Sarn qui allait l’en dissuader - au contraire. Elle s’emportait déjà dans le détail de leur union, dans le placement des tables de la fête de noce qu’elle allait elle-même organiser et supputait déjà des prénoms des enfants qu’ils adopteraient. Vive comme toujours, elle alla immédiatement quérir les avis de quiconque croiserait son chemin sur le sujet.

K, quant à elle, avait encore plus mal vécu le quiproquo que la hyène. Elle qui connaissait Noushka depuis toujours, savait que cette histoire ferait du bruit. René, Ayron et probablement Manya ; elle les voyait déjà venir pour parler “discrètement” de ce qu’ils avaient entendu. Mais ce qu’elle avait le moins aimé, c’était la manière qu’avait eu Sarn de répondre à la théris commère. Elle pouvait passer l’éponge sur la vitre cassée ou la rudesse de ces excuses, mais Noushka restait une amie très chère à ses yeux, malgré ses très nombreux défauts. Elle fronça donc ses sourcils de colère en le regardant partir.

PNJ (René et Stizz):

- O-ouais ? Bah ! Bah elles t’attendront demain ! C’est pour ça que t’es payé !

Cria René en regardant Sarn partir. Si le théris chat avait une opinion assez neutre envers lui, cette dernière venait d’aller un peu vers la mauvaise direction. Pour qu’il se prenait celui-là ? Un vulgaire domestique qui osait, non seulement lui tenir tête devant son garde du corps, mais aussi refuser une tâche qu’on lui confiait ? Il grommela bruyamment une phrase incompréhensible avant de partager sa frustration à Stizz.

***

Le Réparateur:

Le Réparateur était rentré dans son squat du moment pour se reposer et patienter jusqu’à son prochain appel. Il ne lésinait pas non plus sur les interventions auprès de proches des Koshachiy, recollant, réparant, restaurant, redressant, raccommodant, rafistolant, retapant et rénovant à tout va. Son personnage devait continuer de vivre, à la fois littéralement, en gagnant de quoi manger, mais aussi figurativement, en faisant de sorte qu'on parle toujours de lui dans le coin.

Paradoxalement, il sentait que cet exercice lui faisait le plus grand bien. Depuis maintenant quasiment 9 ans après son départ de son ancienne vie, il avait souffert d’un problème de compétence. Pas en matière de connaissance technique non, mais de compétence en matière de mise en œuvre. Lui qui avait passé toute sa vie d’esclave de Morlock Inc. à manipuler des outils ultra-sophistiqués, il s’était retrouvé fort dépourvu lorsqu’il a dû réparer des prothèses pour survivre avec un simple tournevis et du chewing-gum. Pouvoir exercer un métier aussi varié que celui de réparateur dans un endroit aussi délabré lui permettait non seulement d'acquérir du savoir manuel, mais aussi d’expérimenter.  

Le Mech se serait bien vu en Réparateur. Même si ce n’était pas cela qu’il recherchait, il voyait bien qu’il y avait un marché pour cela dans le coin. Encore quelques mois ainsi, il aurait pu prendre un ou deux jeunes du coin pour les faire bosser avec lui. De quoi les faire sortir de leur misère, ou du moins, de leur permettre d’entrevoir une sortie. Mais Le Mech avait une mission et, aussi gratifiant que cela était d’aider son prochain, il avait autre chose en tête pour l’avenir de l’humanité. N’allez pas lui prêter des intentions, lui-même ne savait pas encore quoi, mais il se sentait destiné à quelque chose d'autre.

Blop blop !

Son terminal portable le notifia d’un nouveau message. Les Koshachiy. Nouvelle demande de travaux. Et cela ne faisait que 3 jours. Parfait. Le Réparateur allait pouvoir démarrer ses grands plans.

***


PNJ (Ayron, Fross, Stizz, René, Ozzy):

31/05/8197 - 09:31 AM - QG des Koshachiy

Le Réparateur se fit tout petit. Il était au dernier étage de la demeure des Koshachiy. Plus précisément, il était dans la pièce qui avait vu une scène digne d’un télédrama quelques jours auparavant, entre un théris hyène et deux théris chat. Son inconfort était à son maximum. Pourquoi ? Parce qu’il était entouré de fauves. 3 théris tigres pour être plus précis, les dénommés Fross, Stizz et Ozzy. Trois géants qui pourraient chacun et sans aucune aide extérieure ou matérielle, arracher son buste. Des monstres, qui avaient tous décidé de l’accompagner ici pour lui présenter les travaux à faire. Ayron prit la parole :

- Donc là, il faut que tu répares la fenêtre. On s’en fout que tu répares le verre, mais faut pas d’ouverture vers l’extérieur. Après, faudrait un truc plus solide que les bâches pour le mur et le toit. Utilise c’que tu veux ici, on a fait monter plein de trucs. Si t’as besoin d’autre chose, bah tu demandes. On se débrouille, t'inquiètes.

Le Réparateur acquiesça, guettant surtout le moindre mouvement des trois horreurs dans son dos.

Tu fais pas trop de bruit par contre. La boss dort pas loin. C’est pas deux trois coups de marteau qui vont la réveiller, mais gaffe à toi si ça arrive. T’as jusqu’à la fin du mois. Tu peux pas crécher ici et on te donne une conserve par jour. C’est pas une raison pour faire traîner par contre. Si t’as fini avant, tu dégages.

Hm ? La boss ? Cette mystérieuse figure qui avait pris la tête des Koshachiy depuis peu ? Elle était aussi proche ? À quoi pouvait-elle bien ressembler ? Au vu de ses suiveurs les plus massifs, ce devait être quelque chose elle-même. Une théris lionne, sûrement.

- Et je te ferai aussi remarquer que ça sera la future chambre de Fross ici présent, donc tu ferais mieux de bien bosser.

Qui avait dit ça ? Le Réparateur, confus, se tourna vers les sbires félins. La voix était beaucoup trop gutturale pour provenir de l’un des fauves, et ce n’était pas Ayron non plus. L’attention de l’infiltré se tourna alors vers le petit, mais imposant félin qui restait. Il ne l’avait pas vu avant, comment cela était - physiquement - possible ?

- Qu’est-ce que t’as à me dévisager ?

Pesta René. Ayron s’interposa alors.

- Azy, laisse-le, il a du boulot, viens.

- Mais t’as dit que t’avais besoin de gros bras !

Jouant le rôle de vigile, le petit théris guida René hors de la pièce.

Le Réparateur était maintenant seul… Avec 3 tigres… Dans un espace assez exigu.

- …

Il hésita un moment, puis osa les regarder. Tous, sans exception, le fixaient intensément, comme s’ils n’arrivaient à se décider s’il fallait commencer par lui manger la tête ou les jambes en premier.

- Euh… Je-...

Ozzy lui coupa alors la parole.

- Ayron nous a dit que vous aurez besoin de nous pour déblayer et porter des choses. Que voulez-vous qu’on fasse ?

Du miel. C’était ce qui était sorti de sa bouche. Ce Ozzy avait une carrure violente, mais sa voix et ses manières étaient… Douce et mesuré. Du sucre dans un cachet d’acide. Cela fit redescendre un peu la pression du côté du Réparateur qui comprit mieux la raison de leur présence. Il jeta donc un rapide coup d'œil autour de lui. Quelques planches en similibois et en métal trainaient de ci et là. Des bâches, du ruban adhésif, quelques clous autres clichés de chantier parsemaient la scène. Il pointa les planches allongées au sol.

- Est-ce que vous pouvez les mettre contre le mur, ça va être compliqué de-...

Stizz ne le laissa pas terminer et s’exécuta. D’un geste d’apparence simple et sans grande force, il souleva d’un coup le tas de planches qui semblait pourtant peser leur poids. Les hommes ne naissaient pas égaux, surtout face aux théris. Le Réparateur y voyait à la fois une aubaine et une menace. Toutefois, il nota mentalement qu’avoir des amis théris pouvait être pratique dans le cadre de sa plus grande mission.

- Ah, merci.

En parlant d’aubaine, n’en était-ce pas une ? Après tout, il avait observé par le passé que plus une personne était puissante, plus elle était encline à baisser sa garde en présence de faible. En temps normal pour le Mech, “puissant” et “faible” faisaient référence à des positions dans la hiérarchie d’une entreprise. Mais ici, il était en présence de la puissance la plus primaire : la force, et lui, tout grand gaillard qu’il était, symbolisait la faiblesse comparée à eux.

Le Réparateur ne s’en laissa pas impressionner pour autant. Il restait assez anxieux à l’idée d’être ici avec eux, mais son opportunisme eut raison de sa peur.

- Je ne vais pas trop vous prendre votre temps après. Hm…

Il fit mine de réfléchir un instant, puis se tourna vers Ozzy, qui semblait être le plus calme.

- Pour éviter de déranger votre boss, pourriez-vous m’indiquer la direction de sa chambre ?

Il commençait fort, mais Ozzy lui paraissait raisonnable. Il se tourna ensuite vers Fross, chez qui il pouvait déceler une certaine hostilité.

- Puisque cela va être votre chambre, vous avez des recommandations ? Des trucs que vous voulez voir dedans ?


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Message Mar 14 Mai - 17:25


SARN
Sarn aime bien se vanter à qui veut l'entendre, si bien qu'on se demande parfois s'il dit vrai... Il voue une haine profonde pour les riches et les humains en général. Sa plus grande qualité ? Le vol à l'étalage. Il s'est fait berner par Nhóva et il se retrouve à présent obligé de jouer les larbins pour le compte de la famille Koshachiy.



Surpris par la modération du matou, mais chanceux qu’il ne l'ait pas davantage provoqué... Pour le théris habituellement plus enclin à montrer les crocs plutôt que d'engager le dialogue, la situation le déstabilisa quelque peu.

Quel bien curieux sentiment contradictoire.

S’abandonnant dans son lit de fortune et à l’idée d’espionner le rendez-vous de Féus, Sarn poussa un profond soupir. Comment avait-il pu perdre son sang-froid aussi facilement ? Les insinuations de Noushka n’étaient que simagrées, une pitrerie grotesque d’une théris en quête d’identité, enfantine… Mais alors, pourquoi cela l’avait-il tant pris au dépourvu ? Sarn ne pouvait s’empêcher de repenser à ce regrettable incident. Depuis qu’il était arrivé ici, la confiance qui s’était naturellement instaurée entre lui et K n’avait cessé de croître dans le bon sens… Jusqu’à finalement s’envoler en un instant. Subtiliser les clés à une chatte ? Un jeu d’enfant. Il l’avait déjà fait. Il le referait encore. Mais pourquoi, par tous les diables de l’Enfer, de simples allusions avaient-elles pu le mettre dans un tel état ?

D’un grognement, Sarn se recroquevilla sur lui-même tel un fœtus dans le ventre de sa mère, cachant son visage dans le creux de ses bras. Vu l’heure, il était maintenant certain d’avoir raté le rendez-vous entre Féus et le représentant de Mentalo. Tant pis. Il devait d’abord laisser les choses se tasser, attendre que la vague opère lentement son reflux et vienne apaiser les tumultes de son cœur.

Simple théris parmi les autres. Conspué par les hommes, rejeté par ses pairs.

* * *

D'un glissement de l'index sur la surface lisse de l'éco-orbe, Nhóva poursuivait son investigation dans la mémoire d'Acedia. Telle une cartographe de l'esprit, elle naviguait à travers les séries de souvenirs sordides à la couleur obsidienne. Depuis presque un an, elle plongeait régulièrement dans cet océan sans reflet ni lumière, retenant sa respiration à chaque nouvelle immersion.

Au fur et à mesure qu'elle avançait, Nhóva rencontrait des anomalies troublantes : certains souvenirs étaient voilés, presque effacés, comme si une main invisible avait décidé de les manipuler afin d'en masquer la vérité. Dès qu'elle réussissait à isoler un souvenir précis, celui-ci devenait rapidement indéchiffrable. Chaque fois qu'elle tentait de déceler les visages des supérieurs d'Acedia, l'image se brouillait, déformant leurs faciès dans des rictus inhumains et rappelant les erreurs des premières générations de vidéos synthétisées par intelligence artificielle. Fuyants son emprise, les visages changeaient de traits et de formes, rendant impossible toute identification. Quelqu'un avait-il soigneusement fait en sorte d'altérer les souvenirs d'Acedia ? Ajustant les paramètres de ses éco-orbes, elle leur confia l'un des rares effets personnels du défunt et qu'elle avait pu récolter, espérant ainsi obtenir une nouvelle version plus acceptable des souvenirs en question.

Derrière chaque souvenir crypté, chaque visage déformé, se cachait la pièce maîtresse qui permettrait la lente déchéance de ce théâtre clandestin aux allures de cirque du freak...

Après quelques jours, Sarn s'était finalement décidé à rappeler Nhóva, malgré les presque deux heures de retard à l'heure habituelle où il était censé la contacter. À l’aide des implants de communication à distance, ils conversaient déjà depuis plusieurs minutes, loin des regards et oreilles indiscrètes. Avant sa filature, il avait reçu de la part de la thanatopractrice des règles strictes et qu'il se devait de respecter en toutes circonstances. À titre d'exemple, leur conversation devait être suffisamment régulière afin d’assurer la bonne progression de sa mission. De plus, pour des raisons de sécurité, seul Sarn était autorisé à établir le contact entre eux, jamais l'inverse.

– (...) Je vous l'ai déjà dit, cher Sarn : la patience est mère de toute vertu. Obtenir la confiance de ses pairs ne s'acquière jamais aisément.

– J'voudrais bien t’y voir, toi. C'est pas toi qui risques ton cul ici.

Sa voix, habituellement ferme et assurée, trahissait aujourd'hui une lassitude pour le moins inhabituelle. Cette réalité qu'il lui crachait en plein visage était d'une telle évidence. Qui pouvait subir une telle pression quotidienne, sans entrainement préalable ? Paradoxalement, depuis le premier jour de leur rencontre, il n'y avait plus qu'avec Nhóva qu'il pouvait partager un semblant de communication libre. Pour autant, Sarn ne se risqua pas à lui raconter sa récente mésaventure avec K. Craignait-il des représailles à ce sujet ?

– Vos compétences sur le terrain sont indéniablement supérieures aux miennes. Il est évident que face à une telle armée de félins, je ne ferais guère le poids.

Surprenamment, Nhóva l'accueillit avec une profonde douceur. Perdant quelque peu de sa contenance, Sarn ne décela pourtant aucune pointe de moquerie dans son ton. Se jouait-elle de lui ? Depuis leur première rencontre, la thanatopractrice chauffait aussi bien le chaud et le froid entre-eux, au point qu'il ne savait parfois plus où donner de la tête.

– J’ai conscience que je vous en demande beaucoup, mais tout ceci ne sera bientôt plus qu'un lointain souvenir.

Pendant qu'elle continuait son monologue, Nhóva revisionnait en mémoire les derniers souvenirs d'Acedia. Qui pouvait donc bien être cet homme en arrière-plan ? Impossible de déceler son visage qu'il avait sciemment caché à l'aide d'un foulard et de lunettes de soleil. Pourquoi une telle précaution ? Craignait-il d'être reconnu ? Était-il une connaissance d'Acedia ? Un ami ? Un collègue de travail ? Comme la foule grouillante dans un métro bondé en heure de pointe, les questions ne cessaient de se bousculer à l'intérieur de son esprit, pendant que le cliquetis de la porte derrière elle se fit entendre, intimant à Nhóva de baisser d'une octave et de se fondre dans les ombres de la pièce.

– Nous avons tous notre rôle à jouer, chacun à notre niveau.

Il est parfois nécessaire de s'immerger dans les abysses pour mieux ressurgir vers la lumière.

* * *

PNJ : Ozzy et Fross:

– La chambre de la boss ? Heu... C'est-à-dire...

Visiblement mal à l'aise, Ozzy fut incapable de répondre au Réparateur. La chambre de Manya ? Bien sûr qu'il connaissait la réponse. En temps normal, il aurait été parfaitement capable d'en détailler les moindres recoins. Vouant une véritable admiration pour sa supérieure – frôlant parfois la fascination outrancière – Ozzy ne manquait habituellement pas de louanges pour décrire Manya... Mais face à l'insistance du regard que lui donnait Fross, il n'osa pas dire quoi que ce soit.

– C-c'est un peu délicat, vous comprenez ?

– Rien de trop voyant. Assure-toi surtout que ce soit sécurisé au maximum. Avec suffisamment d'espace pour entreposer toutes mes affaires.

Coupant court à la discussion, Fross fit part de ses exigences au Mech avant de prendre une courte pause de réflexion.

– Et pour la tapisserie... Joignant le geste à la parole, il gratta du bout de sa griffe le mur le plus proche, l'air ailleurs. Faut que ce soit résistant. Un truc qui s'effrite pas au premier coup de patte.

– Yo. Ayron m'a dit d'venir te voir. Besoin que je déblaie un truc ?

S'adressant à Fross d'un ton presque sage et qui ne lui ressemblait pas, Sarn s'était inscruté en se faufilant derrière eux. Aucune provocation dans sa manière de parlementer, ni même le moindre mensonge. Après la coupure – brutale – de sa conversation avec Nhóva, il était revenu dans le repère du gang. Bien que l'interruption soudaine de sa conversation avec la thanatopractrice l'avait quelque peu pris au dépourvu, il n'avait pas eu le temps d'y réfléchir plus que ça. Croisant sur son chemin le dénommé Ayron et qui lui avait donné l'ordre de rejoindre la troupe de tigre à l'étage, Sarn se devait de garder son rôle d'homme à tout faire, en toutes circonstances...

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Message Mar 14 Mai - 17:25

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Message Dim 19 Mai - 11:45

Le Réparateur:

PNJ (Fross, Stizz, Ozzy):


Manqué. Le Réparateur avait peut-être été trop gourmand, trop rapidement. Il lui aurait été utile de savoir où se trouvait la chambre de la patronne du gang. Il aurait pu surveiller (ou mettre sous surveillance) l’endroit et récolter de précieux renseignements. Tant pis. Il savait au moins maintenant qu'il était sur le même étage qu’elle… Et que trop de bruit risquait de l’attirer à lui. En soi, ça aurait été une bonne chose, mais le Réparateur ne savait pas à qui il avait affaire. Si la fameuse chef était une créature de la trempe de Fross, il ne mènerait pas large. Il se contenta donc simplement de répondre d’un ton détendu à la dernière phrase de son interlocuteur semi-fauve :

- Pas de soucis. Je suis réparateur, je ne fais que dans le fonctionnel.

Et dans le fonctionnel, il avait du travail. Résister aux coups de pattoune de ce géant ? À d'autres. À part du métal, tout casserait sous une semaine. Le Réparateur y réfléchit un peu plus : il y avait bien des matières souples, potentiellement agréables sous les griffes, qui pouvaient faire l’affaire. Le problème : elles étaient soit trop chères, soit trop chères et inaccessibles au quidam. Il se nota néanmoins l’idée, pour plus tard.

Il continua ensuite en leur donnant diverses directions sur l’arrangement du matériel. Après tout, ils étaient là pour ça. Ainsi, il profita de leur force et de leur grande taille pour s’épargner bien des mésaventures. Attention, ils ne firent aucuns travaux, mais ils avaient déblayé la pièce efficacement. Satisfait, et ne voulant pas donner l’impression de les exploiter, le Réparateur s'apprêtait à les remercier quand un nouvel arrivant fit son apparition :

- Yo. Ayron m'a dit d'venir te voir. Besoin que je déblaie un truc ?

Fross eut l’air assez content de l’arrivée de Sarn. La raison ? Il n’aimait pas prendre les ordres d’un vulgaire humain, et il avait bien mieux à faire que de jouer les architectes d’intérieur, même pour sa propre chambre. De toute façon, il sentait le coup fourré venir : une fois la chambre habitable, le gros René viendrait la squatter, y stocker ses affaires et répandre son odeur, jusqu’à ce qu’il décide qu’elle soit sienne. Bien sûr, il pouvait ne pas se laisser faire, mais René pouvait se montrer irritablement convaincant.

Ouais, tu nous remplaces.

Le théris tigre lui tapa plus ou moins amicalement sur l’épaule en lui disant cela, puis se tourna vers Ozzy.

Au fait, je cherche Melman, tu sais où il est parti ?

Stizz répondit alors.

Je l’ai vu sortir juste avant qu’Ayron nous appelle pour venir ici.

Fross tiqua lourdement. Vraisemblablement, c’était dans les habitudes de ce Melman de disparaître, et ça ne plaisait pas à tout le monde.

Si vous le voyez, vous le renvoyez direct à moi. Et s’il veut vous parler, c’est la même, d’abord vous le renvoyez. C’est urgent.

Le tigre posa ses yeux sur le Réparateur, puis sur Sarn, comme s’il venait de se souvenir qu’ils étaient présents et indésirables (du moins pour le Réparateur).

Au boulot.

Dit-il en sortant de la pièce. Les 2 autres fauves, curieux de savoir ce qui se passait entre Melman et Fross, lui emboitèrent le pas, bien décidé à en apprendre plus. Leur voix résonnait au travers du couloir ; ce qui motiva le Réparateur à se placer dans l’encart de la porte pour essayer d’entendre ce qu’il avait à dire. Bien sûr, il s’exposait à ce que Stizz et Ozzy le voient, mais il fallait bien prendre des risques dans la vie. Pour camoufler son espionnage, le Réparateur fit mine d’inspecter l’encart et les gonds de la porte.

Après coup, il se retourna vers Sarn.

- Moi c’est le Réparateur. On a du pain sur la planche, à commencer par cette fenêtre.

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Message Dim 19 Mai - 11:45

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Message Lun 3 Juin - 21:22

[ P.O.V NHÓVA ]

La peur primale est un concept fascinant.

Émotion ancestrale se transmettant de génération en génération, elle trouvait originellement ses racines là où l'humanité luttait quotidiennement pour sa survie. Ce réflexe, instinctif et vital, partagé par toutes les espèces, s'était lentement raffiné au fil du temps, évoluant naturellement au fur et à mesure des progrès orchestrés par l'Homme. Elle s'est élevée à tel point qu'aujourd'hui, sous ce dôme qui abritait les derniers survivants de la Terre, tous pouvaient la ressentir de façon viscérale, à divers degrés : du bureaucrate angoissé à l'idée de la perte de son emploi à l'enfant tétanisé de recevoir des menaces de mort sur Terra²... Cette terreur avait su évoluer dans ce quotidien bien trop moderne et hantait toujours les cœurs et les esprits, d'une manière ou d'une autre.  

Depuis quand l'Humanité a-t-elle cessé de craindre simplement l'obscurité ?

– Tu as pu récupérer tout ce qu'il nous faut ?

– Quasiment. Ce n'est plus qu'une question de semaines.

Les deux silhouettes ne faisaient pas exception à ce tableau des petites craintes du quotidien. Le plus massif des deux posa avec précaution une lourde caisse à même sol, tandis que sa coéquipière verrouillait la porte derrière eux. Leur épuisement était palpable, trahissant des heures de labeur et de vigilance constante... Zeta, la petite théris chatte habituellement reconnue pour son sang-froid, semblait aujourd'hui perdue dans sa propre tempête d'émotions. Sa voix, d'ordinaire si calme et posée, tremblait légèrement lorsqu'elle osa enfin aborder le sujet qui hantait ses pensées depuis trop longtemps.

– … Et pour Manya ? Toujours rien ?

Melman, le visage marqué par l'épuisement émotionnel et physique, poussa un lent soupir de résignation. Il détestait décevoir Zeta, d'autant plus quand il lisait dans ses yeux cette tristesse profonde qui lui rappelait des temps encore plus sombres.

– Zeta, je t'en prie. Cesse de croire qu'elle veut être sauvée. Elle ne l'a jamais voulu.

– Tu as tort. Elle… Elle n’a jamais demandé à porter ce fardeau. Ma... Manya ne mérite pas ça…

Serrant les poings de frustration et la gorge nouée par le désespoir, de fines larmes commençaient à ternir son regard.

– Elle ne mérite pas qu’on la laisse tomber... Qu’on l’abandonne comme ça, sans rien dire ou rien faire. C'est aussi une victime, autant que nous.

Sensible à sa détresse, Melman s’agenouilla, posant une patte réconfortante sur l'épaule fragile de Zeta. Qu'elle pouvait paraitre si petite et vulnérable face à lui.

– On sera bientôt confronté à un choix, tu le sais. On ne peut plus reculer, pas quand nous sommes aussi proches de notre liberté...

Il tenta un sourire, un effort pour alléger cette atmosphère bien trop lourde qui pesait dans leur cœur battant comme une seule et même entité.

– Tu te souviens de notre première rencontre ?

Prise au dépourvu, elle émit un hoquet de surprise avant d'échapper un rire nerveux à cette question. Celui-là alors. Toujours le chic pour changer de sujet au pire moment. Était-ce sa façon de la ramener à la réalité, à ses côtés ? Essuyant ses larmes d'un revers de patte, Zeta releva doucement la tête pour capter son regard.

– J'essayais juste de trouver un lieu sûr où me cacher... Mais j'avais tellement peur de la foule et du bruit que je m'étais recroquevillé dans un coin de rue... Quand je t'ai vu, je me souviens avoir pensé que je devais fuir le plus vite possible, avant de finalement me résigner...

Silence.

Proies d'un monde dévasté par l'individualité et les mensonges.  

– Quand tu m'as proposé de partager un peu de nourriture que tu avais trouvé, j'ai vraiment cru que tu cherchais à me tromper et que j'allais mourir ici, dans cette ruelle sombre et humide. Je pensais bêtement que si tu étais là pour me tuer, autant que ce soit rapide. Si je me débattais, ça n'en serait qu'encore plus douloureux...

Ses souvenirs revenant lentement les uns après les autres, elle détourna le regard un instant, cherchant dans sa mémoire cet instant fugace et pourtant si précieux à ses yeux. De son côté, Melman l'encourageait silencieusement et avec respect.

– ... Mais je me souviens aussi du regard que tu m'as donné, ce jour-là... Il y avait cette lueur dans tes yeux qui était tellement... Rassurante. Et quand je te regarde maintenant, je me dis que tu me paraissais encore plus grand, à l'époque...

– Tu avais l'air d'avoir juste besoin d'un ami sur qui compter.

Ils échangèrent un regard, un sourire timide se dessinant sur leurs visages, pendant que le silence revenait lentement les envelopper. Cette réminiscence portait en elle les échos d’un passé plus insouciant, du temps où ils étaient encore si jeunes, si innocents...

– Je vous prie de me pardonner pour cette intrusion. Il est indélicat de ma part d'interrompre une conversation d'une telle intimité.

– Pu-... ! T'es qui, toi ?!

Tel le domestique désireux de ne pas perturber la quiétude de la famille qu'il servait, Nhova leva légèrement les mains en l'air en signe de paix tout en leur offrant un sourire égnimatique, mais serein.

– De grâce, gardons notre calme. Je n'ai aucune intention de vous nuire.

Était-il réellement nécessaire le préciser ? Face à Melman, Nhóva faisait bien pâle figure. Malgré tout, elle se devait de garder parfaitement le contrôle de ses expressions faciales et surtout d'agir avec parcimonie. Elle n'était pas l'actrice de ce théâtre itinérant, juste une spectatrice qui guettait depuis le fond de la salle ceux qui étaient aujourd'hui sous le feu des projecteurs...

– T'as rien à faire ici. Depuis combien de temps tu nous espionnes ?

Mais maintenant qu'elle était entrée dans cette dangereuse danse, Nhóva allait devoir en suivre le rythme.

Par instinct primal de protection, Melman se leva lentement pour se placer juste devant Zeta, muscles tendus. Étrange. Il ne cherchait pas à l'attaquer ? Le fait que les deux théris étaient épuisés émotionnellement parlant et sans doute méfiant à l'idée qu'une simple humaine daigne se montrer ici – était-elle réellement seule, d'ailleurs ? – semblait jouer en la faveur de Nhóva.

– Espionner ? Oh, non. Notre rencontre n'est que le fruit d'un hasard bien malicieux.

Malgré ses réflexions détachées, presque comme amusé d'une tel évènement, elle prenait pourtant grand soin d'analyser la situation. Nhóva n'était pas assez folle pour ignorer la dangerosité du tigre, mais suffisamment pour tenter une approche plus civilisée et soignée. Dans ce monde où chaque décision pouvait être fatale, il était parfois nécessaire de s'aventurer dans la gueule du loup et d'explorer des stratégies qui, bien que risquées, pouvaient mener à des révélations cruciales.

– Pour être honnête, j'attendais quelqu'un d'autre. Je ne me doutais pas que ce lieu serait aussi... Fréquenté. Cet appartement ne se trouve pas sous votre propriété, n'est-ce pas ? Si je ne m'abuse, ce lieu appartenait jusqu'alors à Vorig, employé de Mentalo Corp.

Retenant sa surprise, la théris chatte ravala un feulement désapprobateur. Comment cette salope pouvait-elle être au courant de ça ? À cette réaction spontanée, le sourire de Nhóva s'étendit un peu plus longuement, sans aucune intention moqueuse.

– Cherche pas à nous la mettre à l'envers : j'ai horreur des fouineurs.

– Je conçois et respecte votre prudence, mais, aussi surprenant que cela puisse sembler, ma présence ici n'est pas destinée à vous nuire, bien au contraire. Je suis même d'avis que nous partageons davantage de points communs que vous ne pourriez l'imaginer.

Pour la thanatopractrice, une telle rencontre était bien plus que inattendue : persuadée qu'elle allait se retrouver face à un autre humain, son cœur avait raté un battement lorsqu'elle avait aperçue Melman, le tueur d'Acedia.

Plus d'une fois avait-elle visionnée ce dernier instant par l'intermédiaire de ses deux éco-orbes et pourtant, maintenant qu’elle faisait face au meurtrier de son précédent client, quelque chose s'était subitement éveillé en elle. Dans cet appartement, elle se sentait comme dans le territoire d'un prédateur qui pouvait décider à tout moment de la réduire au silence. Était-ce cela que ressentaient les Hommes du passé lorsqu'ils chassaient les prédateurs de leur territoire, vivant avec la peur constante de perdre la vie, malgré leurs armes sophistiquées ?

Quel bien curieux et fascinant sentiment.


* * *


[ P.O.V OZZY & STIZZ ]

– (...) Il s'est encore barré ? Et avec Zeta, cette fois ?

– Ouais. Mais c'est pas la première fois qu'ils disparaissent ensemble. Et comme par hasard, y a toujours des matériaux qui manquent dans les stocks quand ça arrive...

Ozzy s’arrêta un instant, visiblement interloqué par cette réponse.

– ... Tu crois qu'ils cachent un truc ?

Grimaçant légèrement et comme s'il craignait d'être entendu, Stizz l'invita silencieusement à poursuivre leur marche afin de continuer leur discussion plus loin.

– Pour quoi faire ? Mentalo le tient par les couilles de toute façon... Et s'il entraine Zeta dans ce bordel, il pourra s'en prendre qu'à lui.


[ P.O.V SARN ]

Qu'est-ce qu'un humain pouvait bien faire ici ? Le gang n'avait-il pas d'autres contacts pour effectuer les réparations ? Étaient-ils alliés depuis longtemps ? Un bon grand nombre de questions se bousculaient dans l'esprit du théris hyène. Ce n'était pas prévu. Hormis les représentants de Mentalo, il ne devait y avoir aucun autre civil-humain ici... Visiblement pas très à l'aise, Sarn secoua négativement de la tête pour chasser ses pensées. Une chose à la fois, mon vieux.

Son aversion pour cette espèce ne cessait de s'affirmer année après année. Pour autant, il avait aussi fini par apprendre que s'il voulait survivre ici, il devrait prendre son mal en patience. Le théris n'ayant visiblement pas compris que « Le Réparateur » était le prénom de son interlocuteur, il haussa bêtement des épaules en réponse : il le prenait pour un débile ? Bien-sûr qu'il voyait bien qu'il était réparateur. Pourquoi le lui préciser ? Mais bien trop occupé à l'idée de survivre pour se permettre d'envoyer balader cet humain, Sarn se voyait presque dans l'obligation de faire preuve de bonne volonté.  

– OK. J'connais deux-trois bricoles pour réparer de genre de trucs, mais si tu peux m'aiguiller, j'suis preneur. 'Parait que j'suis pas très doué, mais j'apprends vite.

Il se risqua à un sourire qui ressemblait plutôt à une grimace. Qu'il était difficile de ravaler son mépris des humains.

– Si j'fais mal mon taff, j'vais en entendre parler pendant des semaines.

Son regard s'attarda vers le toit à moitié détruit sur sa gauche et pu apercevoir K qui observait la scène au loin, visiblement dépité. Encore un havre de paix de perdue pour cette pauvre chatte.



Jauge de confiance / suspicion (Sarn):

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Message Lun 3 Juin - 21:22

Le membre 'Nhóva' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Message Mer 12 Juin - 0:17

Le Réparateur:

Melman. Les oreilles avisées du grisonnant n'avaient pas laissé ce nom lui échapper. Véritable fil d'Ariane, c’était son existence même qui l’avait conduite ici. De son apparition dans les souvenirs enregistrés d’Acedia chez la croque-mort au tréfonds de cette planque en ruine, sa piste s’était révélée assez simple à suivre. Déjà parce que le Mech connaissait les Koshachiy de réputation, et qu’il avait pu apercevoir certains de ces membres. Mais aussi parce que leur récente notoriété avait délié des langues. Ceux qui s’en cachaient vantaient désormais leurs amitiés avec les nouveaux caïds, ce qui rendait la traque un poil trop facile.

Le Réparateur écouta donc attentivement ce qui se disait dans le couloir et, même s’il n’avait pas pu tout entendre, il comprit que quelque chose n’allait pas. Une certaine Zeta et des matériaux qui disparaissent, hein ? Le cas habituel du délinquant trop gourmand qui finit par mordre le bord du trottoir. Dans ces rues, cela arrivait bien plus souvent qu’on pourrait le croire. L’omerta tacite masquait simplement ces “incidents” du quotidien. Une entreprise bien rodée.

Son attention fut ensuite entièrement happée par la mention explicite de Mentalo par l’un des membres de la famille. C’était la première fois qu’il avait la confirmation directe d’un lien avec la corporation. Un sourire victorieux se grava sur le masque parfait du Réparateur, trahissant presque le visage du Mech qui se cachait en dessous. Bien sûr, sa main-d’œuvre du jour aurait pu voir le changement, mais il l’aurait simplement pris pour un hurluberlu, ce que le Réparateur était. Inutile donc de vraiment se cacher face à lui. Surtout que le Mech savait qu’il était plus une espèce d’esclave des Koshachiy qu’un membre de la famille.

Malgré tout, il ne fallait pas sous-estimer les petites mains. Après tout, peu de rois suspectaient leurs tailleurs, et très peu de personnes questionnaient les services numériques qu’ils utilisent au quotidien. Paraître inoffensif, c’est s’assurer la baisse des boucliers. Peut-être avait-il une information intéressante ? Mais comment lui tirer les vers du nez ? Au moins, il n’avait pas l’air difficile.

– OK. J'connais deux-trois bricoles pour réparer de genre de trucs, mais si tu peux m'aiguiller, j'suis preneur. 'Parait que j'suis pas très doué, mais j'apprends vite.

- Heureux de l’apprendre, c’est rare de nos jours, des gens qui peuvent s’adapter.

Répondit-il, sans même le regarder, sourire toujours aux lèvres.

– Si j'fais mal mon taff, j'vais en entendre parler pendant des semaines.

Le sang du Mech s’arrêta. Il se tourna violemment vers Sarn et lui rétorqua, vraisemblablement choqué.

- Tes employeurs te maltraitent ?

Reprocher à un salarié son travail mal fait était normal, mais le lui rabâcher des semaines durant… C’était du harcèlement, pur et dur. Un comportement que le Mech honnissait de tout son être. L’humilité de l’homme en prit aussi un sacré morceau. Comme dit précédemment, il était conscient du statut de Sarn entre ces murs, mais, puisqu’il avait affaire à des délinquants, il n’avait pas vraiment fait cas des abus qu’il pouvait y en avoir. Il les avait jugé trop vites, et se sentit horriblement mal en pensant aux souffrances de la hyène. Il se pencha à son niveau, mettant son travail en pause, et lui demanda, le plus sérieusement du monde :

- C'est quoi ton souhait le plus fou, hm ?

- OUUUUooooUUUUOOOOh !

Un étrange ricanement s’échappa de la porte, habile mélange entre excitation, curiosité, danger et mystère. Le Mech, revêtant alors le costume du Réparateur, se tourna vers l’encart et y vit une petit théri, qui essayait de s’y cacher. Évidemment, ces grands iris noirs qui voulaient absolument absorber chaque séquence de la scène la trahissaient. Ça, et le petit gémissement qu’elle poussait de temps à autre.

PNJ (Noushka):

- Ahum… Bonjour… Je suis Le Réparateur, je… répare cette pièce.

Dit-il en s’adressant à la nouvelle venue, inconscient du fait que sa simple présence avait déjà engendré beaucoup de réactions chez elle.

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