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Nhóva

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sujet terminé Nhóva

Message par Nhóva Sam 13 Avr - 14:49


Nhóva

NOM : Nhóva

AGE : 46 ans

SEXE : Féminin  

METIER : Thanatopractrice / Apprentie

GROUPE : La Cohorte

CLASSE SOCIALE : Moyenne

LIEU DE VIE : La Passerelle

POSSESSIONS :

  • Deux écho-orbes qui papillonnent autour d'elle : servent à la collecte des mémoires des défunts, aux enregistrements, aux appels, à écouter la radio et de lampe torche.

  • Un exosquelette de mauvaise facture, quasiment bon pour la casse. Sert au portage des charges lourdes et à faciliter les déplacements.

  • Un gant qui active / désactive la rigidité cadavérique durant quelques minutes de la zone qu'elle touche. Doit être rechargé à chaque utilisation.

  • Une sacoche avec ses instruments de thanatropaxie.


—————————————————————
HISTOIRE
—————————————————————

– Pap's, ça veut dire quoi, mourir ?

– C'est un peu comme quand tu fermes les yeux, chérie. Tu t'endors, mais tu ne te réveilles plus.

– Pour toujours ?

– Oui, pour toujours.

– Pourquoi ?

– Parce qu'une fois mort, on ne redevient que poussières et cendres.

– Mais après ? On fait quoi après ?

– On ne fait plus rien après la mort, chérie. Parce qu'il n'y a plus rien d'autre que le néant.

Peut-on juger une vie uniquement sur les bons moments qu'elle a engendrés,
en ignorant les ténèbres qu'elle a pu également abriter ?


* * *

ANNÉE 8122

Dans les rues où se cachent des secrets depuis longtemps oubliés, l'ombre d'une enseigne s'était jadis élevée ici. Pour seul héritage, un hologramme flotte sur la structure en décrépitude, sa faible lueur tentant désespérément de conserver une dernière étincelle de vie.


Votre vie est précieuse...



Les mots clignotent de manière erratique, luttant pour se faire entendre. Leur langage spectral murmure des récits oubliés, des promesses défuntes et des espoirs évanouis. Et pourtant, même dans leur agonie, les lettres continuent de projeter leur message dans l'obscurité.


Votre vie est précieuse



Autour du panneau publicitaire, les vestiges du passé se mêlent au chaos du présent. Alors que le vent s'engouffre entre les débris et que les ténèbres s'étendent, l'hologramme persiste une dernière fois, avant de sombrer définitivement dans l'oubli...



Et vos souv̵e̴n̶i̶r̷s̵ ̴l̷e̶ ̵s̸o̴n̸t̵͖͝ ̸̛͉ ̶̛̠͎͙̩͈̟͕̗̀͒̅͜t̴̢̘̩̹̗̤͎̤̠̞͂͊̃ő̴͙̲͐̄̅̒͜ụ̸̡̪̬̮̘̯͔̺̉̎̾̔ţ̵̽̐͂̆̂̈́́̓̈́̕ ̶̲̟̮̀͗̍̀̋̂̐̚͘a̷̙̲͛̈̈́̋̇̍̇͊̀u̸̻͋t̴̲͎̣̼͇̔́̎̋̽͑̽͐͗̀a̶̡̻͉͕̳̪̭̻̮͈͉̟̕n̴̥͛͋̀͝t̵̲̼̜̗̭͎̦͊͒̓̚͘.̸̢̩̼͓̙̠̱̖̪̲̈́̅͝͝.̵̛͓̹̌̈́̇͑̊͆͐͑̆̈͘͜.̴͓̝̪͎̟̀͂́͆͌̀̉̎̿͝





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C̴o̷n̶t̸a̷c̵t̶e̴z̷-̴n̴o̵u̷s̸ ̶d̴è̵s̶ ̶m̶a̸i̸n̶t̶e̴n̷a̷n̸t̶ ̸p̷o̷u̴r̵ ̶e̶n̸ ̷s̴a̷v̸o̷i̵r̵ ̴p̶l̸u̵s̶.̶


Parce que vos souvenirs méritent d'être chéris
 ̴̢̣̬͙̫̠̦̘͖͔́̌͋ͅPo̸͎̱̐͂̌̈́̏ū̴̡̝̳̪̼̣͖̻̟́͆͂̎͘͝ŗ̸͖̺̦͓͕̾͆̽̚ ̴̡̛̖̬̻̫͈͇̩̻̻̾̿͒̃́̈̅͌̀̐̚t̶͕̣̬͖̬̺̝̞̩̀̓͑͌̓̋͗̀͗͛̌o̷̦̞͛̽͌͋̍̉̔̆͌̚u̸̺̝̬̦̼̐͂͠j̸̅͐̄̋̿̏̑̕͜͝͠͝ő̸̮͍̩̭̈́͐̈́͌̏́̀̈́͋̕ư̴̦̝̻̯̋̾͑̈́̓͒̅̾̑̚r̸͓͎̲̬̺͉͎̀͛͆̒̑̑s̵̞͕̟̙̞̗̿̑̐̕̚̚ͅ.̸̝͔̰̼̾́̾͛̾̑...







L'affaire n'avait pas fait grand bruit à l’époque. Une entreprise qui ferme ses portes ? Ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Quant aux auteurs de la cyberattaque ? Évaporés. Aujourd'hui, plus personne ne se souvient de leur nom, ni même de leurs revendications et idéaux. Si l'étrange technologie de l'entreprise semblait avoir disparu en même temps que les locaux de MemoryGuard Insurance, elle refit pourtant surface en 8159, mais sous une forme quelque peu différente...

Disponible en Open-Source à qui bon le voulait et savait où chercher, il était désormais possible de collecter les souvenirs d'un individu... Pour un peu que vous maitrisiez l'IA et que vous ne craigniez pas de passer des années d'apprentissage pour en comprendre le système. De plus, le site qui permettait le téléchargement du code d’origine avait depuis longtemps disparu et très peu de gens s'y était concrètement intéressé à l'époque.


« Encore un délire chelou d’un mec qui n'a rien à foutre de ses journées. »

« Plutôt un bug des serveurs de Terra² : avec le monde qui pullule dedans, ça m'étonne pas que les IA soient aux fraises. »



Sans indications ni tutos, il fallait compter sur sa propre cervelle pour saisir la complexité de la chose et surtout de savoir à quoi pouvait-elle bien servir. Bien sûr, la technologie derrière n'était plus aussi élaborée qu'à l'époque de MemoryGuard Insurance (l'auteur de la fuite avait volontairement modifié le code source avant de les transmettre) et ne fonctionnait dorénavant plus sur un être vivant. Et pour les quelques curieux de l'esprit qui avaient pu mettre la main dessus, ils s’y cassèrent plus d’une fois les dents, au point que presque 25 ans passèrent avant les premiers essais concluants.

Pour la minorité de chanceux qui avait pu récupérer les données, chacun y avait ajouté sa petite touche personnelle au fil du temps, considérant l'affaire presque comme un jeu.


Qui allait faire cracher les données de la machine en premier ?


Avec les années, l'IA fut de nouveau reconditionnée, déformée, retravaillée... Pour ensuite être revendue au marché noir par un illustre inconnu. Si l'auteur cru fermement à l'idée qu'il amasserait des crédits par milliers, il déchanta très rapidement. Série de bugs à foison, crash du système d'exploitation... Finalement, la production s'arrêta aussi vite qu'elle avait commencé. Aujourd'hui, une infime poignée d'individus disposaient encore de cette technologie bancale dans leur besace. Pourtant, à force d'expérimentation et d'essais pour la stabiliser, certains y ont vu une opportunité.


Une opportunité d'offrir un service complémentaire dans le marché de la mort.  


* * *



ANNÉE 8204 – DE NOS JOURS

Certains diront qu'elle a grandi dans les quartiers chics du Lys, pendant que d'autres colporteront l'avoir entre-aperçue trainer de la patte comme un chien à la cité du gouffre. Quelle était la vérité ? Bien moins poétique et rocambolesque qu'on pouvait le penser. Un père quasi-absent, obnubilé par son travail. Une mère bien plus passionnée par le passé que par le présent. Une sœur qu'elle ne voit plus depuis plus de dix ans. Des petites bagarres de quartier pour faire passer le temps. Un nez cassé quelques fois. 3 côtes abimées suite à un coup de pied bien placé. Une enfance relativement banale en somme, lorsque vous faites partie des derniers survivants du globe terrestre.

Hormis son oncle – qui lui avait par ailleurs tout appris du métier du thanatropracteur moderne – Nhóva ne voyait quasiment jamais ses parents. Parfois, ils pouvaient se croiser par hasard au détour d'une ruelle, boire un verre ou partager un repas durant quelques heures, mais cela s'arrêtait à ça. Pas de grandes accolades, de sujets bien profonds, rien qui aurait pu penser qu'ils étaient liés. Lors de ses rendez-vous improvisés, ils n'étaient jamais réunis en même temps : un mariage qui aurait mal tourné ? Sans doute. Nhóva n'avait jamais vraiment posé la question aux principaux intéressés. Mais quand on devient parents aussi tôt de deux marmots, il y avait de quoi empoisonner n'importe quel couple d'adolescent en quête du premier amour.

Quant à sa soeur ? Nhóva n'avait aucune idée de ce qu'elle était devenue. Morte dans une décharge du fossé ? Elle l'aurait su. Riche entrepreneuse du Lys ? Quelle importance. Femme au foyer se faisant rouer de coups par son homme pourtant connu pour aider les théris sans foyer ? ...  

Non. Tout ceci ne la concernait pas. Chacun faisait sa vie au sein du dôme, rien de plus, rien de moins.


* * *


Nhóva Oa8h


Dans l'obscurité feutrée de l'atelier, un halo de lumière bleutée éclaire la table d'opération actuellement occupée par le client du jour de Nhóva. Autour de la table et disposés avec soin, des instruments de thanatopraxie qu'elle connaissait par coeur. L'espace est entouré de câbles semblables à des serpents de mer et d'une multitude d'écrans suspendu, affichant des diagnostics biométriques, simulations de restaurations faciales et dossier du défunt.

Dans un coin se voulant discret, un petit autel personnel se dresse, éclairé d'une lumière tamisée et intimiste. Sur celui-ci, des photos, des bibelots et d'autres souvenirs personnels de ceux qui ont été préparés ici pour leur dernier voyage siègent comme des fantômes du passé. Le son émis par les touches du clavier et le murmure des machines en fonctionnement forment une symphonie discrète, accompagnant le travail minutieux de Nhóva.

Ce lieu, où la science et le spirituel se côtoient, est un véritable havre de paix. Ici, elle façonne l'ultime image des défunts, les préparant avec respect et dignité pour l'éternité, tout en naviguant dans les vastes océans de données que contiennent leurs souvenirs. Dans cet espace, elle est à la fois artiste, scientifique et gardienne des mémoires, œuvrant dans l'ombre pour honorer la vie dans sa forme la plus pure.

Les écrans clignotent par série de à-coups, révélant à leur spectatrice du soir, des images qui défilent les unes après les autres à une vitesse quasi illisible pour l'œil humain. Non loin d'elle, git le cadavre de l'auteur de ses images. Une vieillarde rachitique, atteinte d'une maladie qui aurait pu être soigné, si cette dernière avait eu les moyens de payer les frais exorbitants des soins. Si Nhóva avait effectué un travail bien plus qu'acceptable dans la restauration du corps pour la rendre présentable à son dernier rendez-vous avec les flammes du crématorium, personne ne pourrait hélas profiter de son œuvre.

Pas de famille. Encore moins d'amis. Personne pour offrir à la doyenne, un dernier au revoir solennel. Elle serait envoyée comme un tas de vieillerie dont plus personne ne voudrait et ses cendres, dispersées dans la décharge la plus proche.

Nhóva l'avait trouvé gisante seule dans les décombres d'un caisson dans la cité du gouffre. Personne ne l'avait sollicitée pour se débarrasser d'elle et de fait, n'obtiendrait aucun crédit pour son travail. Mais elle l'était comme ça, Nhóva. Parfois, lors de ses ballades au sein du dôme, il lui arrivait de tomber sur des cadavres dont personne ne voulait ou qu'on cherchait volontairement – et avec maladresse –  à s'en débarrasser. Pour d'autres, c'étaient des personnes isolées du monde, sans attache, sans personne pour les pleurer. Ils n'avaient plus que Nhóva pour les honorer.

D'un petit couinement métallique, l'une de ses écho-orbes se manifeste, signe qu'elle avait terminée la collecte des souvenirs de l'individu sans identité. Se présentant à la main de Nhóva, celle-ci fit glisser avec délicatesse son doigt sur la surface polie du petit appareil volant afin de débuter son triage. Comme elle avait pu s'en douter, une majorité des données étaient corrompues, illisibles...

Ne pensez pas que le traitement des souvenirs soit aisé : selon la complexité de l'individu, de sa santé mentale et de tout un tas d'autres facteurs encore inconnu pour Nhóva, il pouvait lui prendre des heures, des jours, voir des semaines entières pour concevoir ce qu'elle appelait, avec beaucoup d'affection, « sa bibliothèque mnésiques ». Une bonne partie était cependant incomplète, des dossiers qu'on aurait pu classer sans suite, impossible à déchiffrer par manque de connaissance de la part de la thanatopatrice. Mais Nhóva ne désespérait pas. Si elle était pour l'instant bien incapable de reconstituer toutes les pièces du puzzle de ses vies désormais disparues, un jour viendrait où les portes du savoir lui seraient accessibles.  

Elle ne se contentait pas de voir défiler la vie d'un individu et de sélectionner ce qu'elle voulait : il fallait faire d'abord le tri. En premier, déceler le vrai du faux. La mémoire de l'être humain étant semé de mystère, il était courant que Nhóva découvre des anomalies ou des souvenirs altérés, parasités par des fausses vies vécues au travers de Terra² ou de rêveries du sujet. De facto, les véritables souvenirs pouvaient parfois se mélanger et ne plus avoir le moindre sens une fois rassemblée. Heureusement pour elle, la doyenne n'avait jamais eu la « chance » de connaître la moindre expérience sur Terra², trop pauvre pour se permettre l'abonnement et l'achat d'un casque.


Un sujet idéal pour Nhóva.


C'est en plein milieu de la 3ème nuit que Nhóva pu enfin trouver ce qu'elle cherchait. En premier lieu, le manque de sommeil lui fit se demander si elle n'hallucinait pas. Puis, à force de revisionnage, l'euphorie prit la place au doute : frappant la table du poing tout en se levant d'un même geste, elle lâcha un demi-sourire victorieux et fatigué avant qu'une quinte de toux incontrôlable ne vienne prendre le dessus et la contraigne de porter son masque respiratoire.

Parmi le nombre vertigineux de souvenirs d'une vie à la dure et d'actions peu louables de la part de la vieillarde, avait enfin surgi un moment heureux. Un seul parmi toutes ces années vécues. Celui de l'ombre d'une femme que la doyenne avait autrefois aimée. À l'intérieur d'un bar plus ou moins miteux, elle avait fait la rencontre d'une chanteuse à la voix d'ange. Une femme magnifique et dont Nhóva, ne pouvait contredire.

Une chevelure dansante telle les flammes les plus rouges. Des lèvres à en faire damner n'importe qui. Des yeux émeraudes qu'on jurerait tout droit sortie d'un musée. Une oeuvre d'art vivante. Un plaisir coupable pour les yeux et l'âme, un instant suspendu, riche et unique pour ceux qui avaient eu la chance de faire sa rencontre.  

Nhóva pu savourer chaque seconde de ce souvenir fugace, galvanisée par cet instant suspendu que la vieillarde avait depuis si longtemps chéri dans son cœur et son esprit, jusqu'à finalement l'oublier elle-même...

Pendant l'IA terminait le travail et après avoir complété le dossier, Nhóva s'était entre-temps dirigé vers le corps de sa cliente du jour. Durant quelques secondes, elle observa son travail, satisfaite d'avoir rendu une apparence plus digne pour cette femme dont le jaunissement cadavérique lui avait fait perdre de sa superbe. Elle n'avait pas cherché à masquer les rides, ni même cette vilaine cicatrice qui mangeait la bouche de la doyenne. Au contraire, elle avait fait en sorte de les magnifier, de les exposer fièrement comme un vestige de la vie de cette femme. Car c'était dans ce genre de choses que Nhóva trouvait de la beauté en chacun.

Comme les témoins silencieux de la vie de tout être vivant, chaque défaut, chaque pli flétri par le temps, étaient là pour conter l'histoire de ceux qui, aujourd'hui, nous ont quittés. Des rides de colère, de sourire, de contrariété. N'était-ce-pas la plus belle des chirurgies que la vie pouvait nous offrir ?


* * *



« Convoi exceptionnel. Veuillez dégager le passage, s'il vous plait. Convoi exceptionnel. Veuillez dégager le passage, s'il vous plait. »


Virevoltantes autour d'elle, les petites écho-orbes affichaient le message précédent par le biais d'un hologramme, telle une banderole de policier sur les lieux d'un crime. Sur son dos, le corps de la doyenne était enfermé solidement dans une sorte de bâche opaque, empêchant le regard des plus curieux de se poser dessus. Condition obligatoire que les autorités lui ont imposés, Nhóva ne pouvait décemment pas afficher aux yeux du monde un cadavre dormant derrière elle pendant qu'elle marchait dans les rues du dôme.

Le seul avantage que Nhóva trouvait à cette obligation, c'était le fait que personne – ou presque – ne venait la déranger durant son transport. Pour la police locale, il suffisait qu'ils scannent à distance l'hologramme semblable à un QR code et qui s'affichait en continu derrière elle, révélant sa licence valide de thanatopractrice, de son itinéraire pré-enregistré, ainsi que de ses justificatifs qui confirmaient bien la demande de transport. Bien sûr, lorsqu'il s'agissait d'une demande non sollicitée par la famille du défunt, il arrivait que les autorités viennent interroger Nhóva à ce sujet.


« Vous n'êtes même pas payé pour ça, c'est absurde. »

« Jouez pas les innocentes avec nous. »

« Vous avez été recruté pour le compte de la mafia du secteur ? »

« Est-ce qu'il vous a été demandé de dissimuler un meurtre pour le compte de quelqu'un ? Si vous témoignez contre lui, nous pourrions alléger la durée de votre emprisonnement. »



Les réflexions de ce genre allaient bon train la plupart du temps, la contraignant à devoir passer au commissariat le plus proche et de répondre à toutes les questions pour justifier sa livraison du jour. Pour la plupart, elle était une détraquée de bas étage, la cervelle grillée par les opiacés bon marché, des neurones en moins. Pas une justicière. Pas une tueuse. Un espèce d'entre-eux étrange et qu'il valait mieux éviter de croiser...

Et pendant que les policiers vérifiaient la conformité de sa licence, Nhóva se perdait dans ses pensées. Le regard lointain, flou, rêvant de quitter le dôme. De marcher loin, très loin et pour longtemps, vers d'autres horizons désertiques. Elle rêvait de fouler du pied le sol du globe terrestre, loin du bruit, de l'être humain, des théris, des androïdes. Elle rêvait de se perdre dans les entrailles labyrinthique de la Terre, de tomber dans un puit sans fond ou d'errer dans l'espace dans une combinaison en manque d'oxygène. Elle rêvait de fermer les yeux et se surprendre à penser, que le silence serait la plus douce des récompenses.  


– Terminons-en je vous prie. Il est inconvenant de mettre dans l'embarras une personne âgée... Et ma cliente ne peut pas se permettre d'être en retard à son rendez-vous.


C'était généralement pour ça que, quand elle le pouvait, Nhóva préférait passer dans les ruelles les plus désertes... Mais dans une ville où la foule grouille à chaque coin de rue, entrelacée les uns aux autres tel un roi-des-rats, la manœuvre était loin d'être aisée.

Parfois, elle sollicitait les services de l'un de ses colocataires pour s'épargner ce genre de complication. Un streamer pro-Atlas à la petite réputation, dont le show n'était qu'apprécié que de la part des plus bizarres d'entre eux. De ce qu'elle avait entendu, Selias vivait autrefois dans les quartiers du Nid de Coucou et jouissait d'une certaine notoriété en tant que streamer.

Presque sur le point de franchir un nouveau palier et que sa carrière grimpe en flèche, il avait soudainement changé de style du jour au lendemain. Un véritable auto-sabotage. Lassé des sponsors qui lui demandaient sans cesse de revoir son programme, Selias avait finalement pris la décision de revenir aux sources et de ne créer que ce qu'il voulait réellement. Au diable l'argent, la notoriété. Maintenant, ses lives ne comptaient en moyenne pas plus d'une vingtaine de viewers, dont une majorité n'était que de simple curieux du dimanche.  

Selias avait également un certain talent dans le trafic des documents officiels et pouvait donc, de ce fait, générer de fausses demandes de la part d'une famille factice pour honorer le défunt, permettant ainsi à Nhóva de faire le nécessaire sans être dérangée.


– Dernière fois que j'taide ! T'as compris ? D.e.r-n.i.è-r.e f.o-i.s ! M'entraine plus dans tes conneries ou c'est toi qui paieras la totalité du loyer l'mois prochain. Et c'est pas Marv, ton oncle et moi qui iront s'plaindre, oh ça non, j'te le garantis ! ... C'est quoi c'regard ? Tu t'fous de m'a gueule, c'est ça ? AH BAH OUI, c'est ça, tu t'fous bien d'ma gueule ! Arrête de sourire, j'le vois dans ton regard de vipère que tu vas encore me la mettre à l'envers !


Selias avait décidément beaucoup d'humour.


Ne disposant pas d'un crématorium là où elle travaillait habituellement, Nhóva devait faire le chemin elle-même jusqu'à l'immense tour du repos éternel pour mener sans encombre son client à son dernier rendez-vous.

Bien sûr, sans l'exosquelette que son oncle avait payé une véritable petite fortune à l'époque, il lui aurait été difficile de le faire elle-même. Et bien que l'exosquelette n'avait plus sa grandeur d'antan, émettant des bruits de feraille prêt à rompre à tout instant, il était indispensable à Nhóva. Pour un corps avoisinant en moyenne 80 kilos, ce dernier devenait subitement aussi léger que celui d'un chien en bonne santé. Certes, cela ne dispensait pas à Nhóva de fournir un certain effort physique, mais cela restait d'autant plus facile avec l'aide de ce petit bijou rouillé.

Évidemment, les frais pour bénéficier des services du crématorium n'étaient pas gratuits. Et puisque personne n'avait daigné offrir ce dernier honneur à sa cliente du jour, Nhóva allait devoir elle-même payée les frais. Ce n'était en soi pas un réel problème, du moment qu'elle payait d'avance et qu'elle prenait soin de prendre rendez-vous avant de se pointer avec sa cliente. Habituée et connue des employés de ce crématorium en particulier, ces derniers avaient l'habitude d'accepter ces étranges demandes. Et quand cela ne suffisait pas, un petit supplément en crédit suffisait généralement à faire plier n'importe qui...

La cérémonie d'adieu fut brève. Comme attendu, personne, hormis Nhóva, ne se trouvait dans la petite pièce qui permettait de partager avec la défunte, un dernier instant intimiste. Derrière la paroi vitrée séparant la vieillarde et elle, Nhóva observait la lente marche funéraire du corps vers le four. À ses côtés, un écran de mauvaise qualité répétait en boucle le souvenir que Nhóva avait pu collecter dans la mémoire de la doyenne. Une mise à l'honneur que personne ne verrait, restant leur éternel secret commun.


Tu vois ? Ta vie n'était pas aussi dénuée de sens comme tu avais pu le penser.


* * *

QUELQUES SEMAINES PLUS TARD


Merde.


Courant aussi vite que ses jambes lui permettait, Nhóva longeait les ruelles de la ville avec difficulté, sa quinte de toux ne l’aidant pas à se faufiler discrètement. Blessée au ventre et sac défraîchi sur le dos, elle venait de quitter son atelier en urgence. Ils étaient trop nombreux, trop entrainé. Pas la mafia. Pas la police. Qui ? Impossible à savoir. Eux, peut-être ? Non. Aucun n'avait survécu. Ça se ne se pouvait pas. Les morts ne reviennent pas. Seulement les fantômes de votre psyché.

Une chose restait cependant certaine : si son corps gardait en mémoire ses années décadente dans le combat de rue, elle n'aurait pour autant jamais fait le poids seule contre eux.  

Merde. Merde. Merde.

Frappant du poing le mur devant elle, Nhóva se laissa lentement tomber à même le sol. Avec difficulté, elle vint s'adosser contre le mur avant de fouiller dans son sac de fortune. Les deux écho-orbes qui étaient cachées à l'intérieur émirent un léger couinement métallique avant que Nhóva leur fasse signe de se taire. Ces enflures avaient bien failli les détruire définitivement. Dans quel état allait-elle retrouver les données mnésiques ? Est-ce que c'est éco-orbres étaient encore fonctionnelles ?


Toux doux, Nhóva. Du calme. Réfléchis.


Reposant durement sa tête contre le mur, elle ferma les yeux à cause de la douleur. Avaient-ils trouvé son atelier ? Impossible d'y retourner tout de suite pour s'en assurer, ça serait de la folie. Passer à son appartement ? Trop risqué. Contacter Ryden ? Le flic ne pourrait pas la couvrir. Au final, il ne restait plus qu'une option à Nhóva… La seule qu'elle n'aurait jamais voulu avoir à choisir.


– À trop fouiller dans les affaires des autres, tu finiras par découvrir des choses que tu n'aurais jamais dû voir...






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DESCRIPTION MENTALE ET PHYSIQUE
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Nhóva Ztg0


–  1M78 – Yeux bleus tirant vers le gris – Cheveux noir de jais aux reflets poivre sel  –


Ne vous fiez pas au métier de Nhóva : personne n'aime la vie autant qu'elle. Derrière son regard bleu glace accompagné de ses quelques rides naissantes, se cache une âme vibrante, animée par une passion dévorante pour la vie et tout ce qui la compose : un verre en compagnie d'amis, les pleurs d'un enfant perdu dans les ruelles bondées des quartiers commerciaux, un rire franc et partagé avec les autres, les derniers râles d'agonies d'un rat qui aurait grignoté des câbles électriques... Chaque parcelle de vie qu'elle peut observer dans l'ombre la passionne au plus haut point.

Nhóva voit son métier semblable à celui d'un peintre : à partir d'une toile – de mauvaise qualité ou non – elle magnifie son sujet, l'habille, le maquille, le bonifie. Un cadavre est une toile blanche sur laquelle elle peut peindre des éclaboussures de bonheur avant le dernier grand voyage. Sous ses doigts, un corps inerte et défiguré par des années de souffrance, devient subitement une symphonie de couleurs, de vie, d'espoir... Avant de redevenir poussière au fond d'un four du crématorium. Dans cet acte ultime pour faire honneur au défunt, Nhóva se sent galvanisée, enrichie par ces expériences toutes plus uniques les unes que les autres. Véritable épicurienne dans l'âme, elle est amoureuse de la vie et savoure chaque instant avec une intensité dérangeante.

Observatrice, elle guette chaque fait et gestes : une ride d'amertume au milieu du front, le tremblement d'une joue angoissée, le tic nerveux d'un œil éreinté… Nhóva aime à penser qu'il n'y a pas plus belle façon que d'honorer ce qui constitue un être vivant. Ne vous offusquez pas (trop) si son regard pèse longuement sur vous : vous êtes sa meilleure source d'inspiration pour ses prochains clients.

Le problème, voyez-vous, c'est que son métier la confronte à une profonde solitude : si elle est respectée pour son travail impeccable, peu de gens sont prêts à lui tenir compagnie bien longtemps. Souvent mal à l'aise en sa présence, Nhóva est pourtant une chic boute-en-train dont l'éloquence incisive est d'aussi bonne qualité qu'une vieille bouteille de vin qui a lentement tourné au vinaigre...

Sa soif de connaissances l'invite à explorer de nouveaux défis. Repousser les limites de ce que nous pensons possible. Son rire, contagieux et enrayé, cache les tourments qui l'habitent et son regard semble toujours chercher quelque chose au-delà de l'horizon... Mais derrière ses demi-sourires de circonstance, se cache une colère froide, déraisonnable. Une rage qui lui donnait envie, dans ses moments les plus sombres, de polluer l'air ambiant pour que tous suffoquent avec elle, dans une lente agonie. Une rage maladive, aliénante, fermement enfouie au fond de son coeur fatigué. Si elle la contrôlait encore jusqu'à présent, elle pouvait basculer à tout instant, d'un côté comme dans un autre. D'une certaine manière, l'apprentissage de la thanatopraxie l'avait sauvée. Temporairement ? Sans doute. Mais cela lui permettait de lutter contre ses démons de barbarie bien endormis au fond de son esprit et de mettre un trait définitif à son passé.  



Souvent entraîné par sa curiosité pour les histoires personnelles qu'elle trouve intrigantes ou précieuses selon ses propres critères, sa moralité est guidée par ses désirs du moment. Elle peut choisir de sauver ou d'aider certains individus, basé sur un caprice ou une fascination passagère, plutôt que par véritable compassion ou devoir éthique. Proposez-lui une expérience nouvelle et elle considéra toutes les offres bien volontiers... Tant que vous ne lui demandez pas de s'évader vers les miasmes insipides de Terra² et de leur quête à garder les moutons endormis.

Maîtrisant les techniques de la thanatopraxie, Nhóva est capable de préparer les corps avec précision. S'il lui arrive de se permettre quelques menues fantaisies, elle préserve leur apparence et leur intégrité pour les funérailles. Dans l'enceinte aseptisée de la petite agence funéraire, Nhóva est devenu, par la force des choses, très polyvalente : il lui arrive de travailler pour les crématoriums, les hôpitaux, les morgues... En bref, là où son art pourrait être utile.

Cependant, elle ne se contente pas que de préparer les corps pour le repos éternel. Nhóva aspire à aller plus loin, en explorant les souvenirs et les expériences qui subsistent après la mort, espérant ainsi élever son métier au rang de Mnemothanateutes*.

Mnemothanateutes:

Mais entre ce que les vivants pensent savoir de leur proche décédé, se voulant toujours plus belle et lissée que la réalité, il y a un gouffre. Trop souvent, les familles préfèrent les illusions idéalisées à la vérité crue, utilisant les vies fictives créées sur Terra² afin d'honorer, lors des cérémonies funéraires, ceux qui ont disparu... Allant parfois jusqu'à même inventer des récits de toutes pièces.

Dans les pires cas, certains choisissent de ne rien présenter lors des cérémonies, condamnant ainsi le défunt à l'oubli... Aux yeux de Nhóva, ces mensonges, ces non-dits et ces fausses vies dans le métavers sont une source constante de déception et d'illusion à en vomir. Était-il juste de filtrer la vie d'une personne au travers d'un prisme édulcoré ?

Si elle pouvait choisir elle-même les souvenirs des morts, ne serait-ce pas là une merveilleuse progression dans le travail du deuil…? Ne serait-ce pas plus sain, plus profitable pour tous ? Ne pourrait-on pas ainsi célébrer de manière plus authentique les actions, qu'elles soient louables ou non, de ceux qui nous ont quittés, et ainsi les accepter pleinement pour ce qu'ils étaient ?

Et qui sait, peut-être trouverait-elle dans l'obscurité qui nous enveloppe lorsque nous fermons définitivement les yeux, une réponse à cette éternelle question…



La mort est-elle une fin en soi, où le commencement d'une nouvelle ère ?



Ses premiers enterrements ? Un concerto d'émotion pure. Son premier client ? Un vieillard que la vie n'a pas épargné. Tel un arbre centenaire, les pourtours de son visage ridé contaient le récit passionnant d'une existence emplie de difficulté. C'est dans ces moments-là que Nhóva considérait la vie comme un formidable cadeau. Car parmi les millions d'habitants luttant tant bien que mal à l'intérieur de cette cage qu'était le dôme, elle voyait de la beauté dans ce que les autres appelleront « la lente agonie des épreuves de la vie. »

Rien n'était plus pur, plus vrai, que les plaintes d'une mère pour son enfant condamné au jugement des aficionados de l'émission you are the Judge. Que les rires d'un vieil homme assistant pour la première fois, de son seul œil valide, aux premiers pas de son petit-fils. Que les plaintes d'un sans-logis, crachant sa haine contre l'Élite. Que le sourire timide et fugace d'un jeune homme dont le cœur bat pour une belle de nuit...


Ne vous y trompez pas. Nhóva est une empathe dans l'âme.


Tout ce qu'elle peut entrevoir chez les autres, elle l'accueille avec profond respect et servitude. Et bien que les normes sociales et la bienséance penseront le contraire, Nhóva est tout ce qu'il y a de plus humaine. Elle ne ferme pas les yeux devant les horreurs de son quotidien. Elle ne ferme pas les yeux face aux nécessiteux, aux fauchés, aux taulards, aux flics corrompus, aux ambitieux, aux vertueux, aux prostitués, aux camés.

Nhóva vous souhaite de vivre, d'embrasser la vie comme jamais. De ne pas craindre les qu’en-dira-t-on. Ne passez pas vos vies derrière des écrans insipides, de show télévisés, de séries propagandes. Cessez de rêver. De fuir votre dure réalité. D'être l'esclave du progrès, du confort moderne, de votre lamentable compte en banque, de votre dose quotidienne d'endorphine sur Terra² pour mieux vous endormir. Cessez de vous mentir à vous-même. Cultivez-vous. Apprenez à aimer la douleur. Vivez. Allez à la rencontre des autres. Expérimentez. Échouez. Réussissez.

Et une fois confortablement allongé sur sa table d'opération et que la mort vous aura déjà emporté avec elle, racontez tout à Nhóva. Murmurez-lui vos exploits, vos échecs. Contez-lui votre histoire. Elle honorera votre mémoire.



Et si d'aventure, il vous vient à l'esprit de vouloir la remercier,
dites-lui ce que vous verrez de l'autre côté...





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sujet terminé Re: Nhóva

Message par Anax Sam 13 Avr - 18:40

Bienvenue ! Nhóva 137932190
J'ai adoré ton concept de Mnemothanateute et la matérialisation sous la forme des écho-orbes *.*
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sujet terminé Re: Nhóva

Message par Nhóva Sam 13 Avr - 21:58

Merci beaucoup pour ton message Anax ! Ça me fait vraiment plaisir que l'idée te plaise I love you

J'espère que ça nous apportera de belles idées à exploiter INRP !

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sujet terminé Re: Nhóva

Message par Jorgën Sam 13 Avr - 23:18

Allez c'est tout bon pour moi !   Idée très originale, j'aime la dualité du perso : lutter contre un aspect plus sordide, moi j'ai très hâte de voir vers ça va la mener, et j'aime aussi toute cette attention artistique portée aux effets de texte, y'a énormement de passion dans tout ça, + les petits détails soulignés de l'univers de Terra qu'on retrouve, c'est vraiment touchant !
Tu peux pas savoir la joie d'avoir vu "Rain" dans ta signature, cette zik ne me lâchera jamais que d"émotions, ça et "call me call me" on devrait l'écouter au moins 1 fois par semaine, communiqué de santé, pour l'équilibre et la prospérité de notre société, ui  I love you


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J'aime énormément cette idée de mémoire, et comment ça fonctionne vu par MP ça me plaît trop, c'est à la fois morbide et poétique, et je trouve que c'est une portée encore plus profonde sur le corps et la vie en général (la chair et l'esprit, indissociable, difficile de s'élever au dessus de l'enveloppe, faut-il tous devenir android ?  Very Happy ) bref ça promet toussa, hâte d'en lire ses aventures !

à très vite dans l'univers ! Nhóva 137932190
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sujet terminé Re: Nhóva

Message par Nhóva Dim 14 Avr - 0:14

« O Captain, my Captain ! » Merci beaucoup pour la validation !

Je plussoie entièrement le fait d'écouter ces 2 OST de Cowboy Bebop, un chef-d'œuvre qui aura toujours sa petite place de privilégié dans mon p'tit cœur Nhóva 137932190

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