Jorgën
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Jorgën
NOM : Jorgën
AGE : 39 ans
SEXE : masculin
METIER : médiateur
GROUPE : habitant
CLASSE SOCIALE: aisée
LIEU DE VIE : La Caste
POSSESSIONS : son calepin en fibres synthétiques.
Un flic se doit d'avoir les deux pieds sur terre : on s'y tient, on s'y range. C'est parce qu'on marche sur un terrain glissant et sans arme dès le début, voilà le cauchemar de cette formation. Mais il y a plus terrible encore : réussir à s'entendre avec deux quidam qu'on aurait jamais vus avant.
Jorgën ne remplissait aucune de ces conditions.
J'avais parié 80 crédits et une boîte de chilis synthétiques qu'il ne tiendrait pas trois semaines.
Aujourd'hui, je suis à la retraite. Et quand j'y vois les vaisseaux de l'Elite, le mystère du monde tient tout entier sur la vitre de ma fenêtre, ça et le calepin qui s'ouvrait sur une parcelle de Jorgën quand il écrivait dessus ; dans ces moments, je vous le promets, le mieux était encore de ne pas savoir lire.
Bah c'est un homme banal je dirais, physiquement rincé, le genre a jamais soulever de fonte et à trop rester le cul sur une chaise ; me fait penser à une serpillère. C'est p'tétre sa solitude ou ce côté taciturne chez qui renforce le décalage, je sais pas : à Terra, j'ai jamais vu un flic qui fasse aussi peu flic que lui, il participe pas aux habitudes de base : boire un coup avec son équipe, entretenir la discussion, se charrier entre collègues, c'est le b a ba des médiateurs. Vous trouverez p'tétre que c'est un détail, mais pour nous c'est un code d'honneur, une tradition ou une thérapie, appelez-le comme vous voudrez.
Un jour, durant la pause dej, je l'ai vu consulter une photo. Jorgën mange pas avec son équipe, mais à son bureau, celui du fond. C'est la première fois de ma vie que j'en voyais une imprimée sur du papier synthétique... de photo je veux dire. Je lui ai demandé qui était sur l'image, deux gamins au physique identique, de huit ou neuf ans : ils s'épaulaient, tout sourire. J'étais persuadé qu'il me répondrait pas : l'attitude normal d'un homme discret sur sa vie et le passé. Mais il m'a répondu - Jorgën défit les pronostiques qui tombent sous le sens, c'est pourquoi on a arrêté de parier sur lui. "- mon frère et moi." voilà ce qu'il m'a avoué, et j'ai forcé ma chance. "- il est où maintenant ton frère ?" Il a rangé la photo dans son manteau au moment de poursuivre, il avait pas l'air embêté "non loin d'ici." qu'il m'a dit. Ca m'avait pas plus avancé.
Jorgën s'était endormi sur le canapé. Il lui arrivait peu de songer à son lit quand il était seul : l'acte de se préparer au sommeil, engoncé dans un pyjama, était un exercice trop clinique. Il consolidait pour rituel une toilette appropriée, des vêtements de jour, amples, pour la maison et, une fois les dents brossées et ses cheveux ramenés sur le côté, s'offrait le luxe d'étudier le fil de ses recherches. Les écrans retardaient l'échéance de la fatigue. Mais ce soir, à force de lire, il s'était assoupi.
On s'intéresse pas à Jorgën, personne, même en dehors, c'est le genre de gars pas signifiant. Je savais pas qu'avant de venir ici il était issu du commissariat à l'Est de la ville, près du Lys. C'est une de ses anciennes collègues qui s'est présentée, au physique passe-partout. Quand on lui a dit qu'il était en patrouille avec les autres médiateurs, elle a levé un sourcil. Visiblement, elle s'attendait pas à ce qu'il soit médiateur.
"Ca fait combien de temps qu'il travaillait avec vous ?"
"Cinq ans." qu'elle a répondu.
Putain, j'suis resté con. Alors je lui ai demandé de patienter. Pour la première fois j'ai ressenti de la curiosité pour ce mec fadass. Quand Jorgën est revenu de sa patrouille et qu'il l'a vue, il a perdu ses couleurs. On aurait dit qu'il venait de voir un fantôme. J'ai fait mine de consulter les registres de la journée pendant qu'elle s'approchait de lui.
"Désolée, mais tu es injoignable chez toi. " Il a rien dit, et elle lui a tendu une tablette. "On a du nouveau sur ton frère, je me disais que tu avais le droit de le savoir." L'expression de Jorgën, à ce moment, elle était indéchiffrable.
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Issu d'une famille du Lys aimante. Un héritage assez bedonnant pour vivre au Lys, suffisamment modeste pour rester discret. Père et mère aidaient à l'étude des androïds. Cours privés, soirée en famille, jeux de société et pitrerie, leur atelier se situait dans les combles de leur demeure : les deux garçons vivaient là une existence heureuse. Au caractère opposé, comme l'étaient parfois deux enfants. Jorgën était un rêveur que les inégalités du monde rendaient malade. Marceau, un garçon sûr de lui, terre à terre et curieux de tout.
"Faudra être devenus vieux pour se rendre compte qu'on a rien fait de notre existence ?" lui avait dit, une fois, Marceau, alors qu'il contemplait les esquisses bizarres de la ville lointaine.
Jorgën restait interdit. Dans ces moments, il aurait souhaité lui avouer son souhait d'être un flic, ça lui paraissait le genre de métier où l'on pouvait faire quelque chose pour améliorer les choses. Mais depuis l'adolescence, il avait détecté ces contours flous, chez son frère, dérangeant à l'extrême. Ca avait commencé par un oiseau mort dans une boîte en fer, retrouvé sous le lit. Puis des conversations perturbantes sur Terra2. Il avait laissé l'oiseau où il était, et avait détourné ses yeux de l'écran.
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enregistrement audio :
Aujourd'hui, nous avons 18 ans.
Tu veux qu'on rembobine la vidéo de cette nuit ? Mais tu rêvais Jorgën. Un instant j'ai songé à te tuer toi aussi. Je crois que je suis resté cinq bonnes minutes à pointer le fusil en te regardant dormir. Ce qui m'en a empêché ? Peut-être que, contrairement à nos parents, tu avais vu ce côté de moi. Ou peut-être que la plupart des gens s'encombrent du quotidien à en devenir chiants, mais pas toi Jorgën.
Ne me demande pas pourquoi je l'ai fait, demande-moi plutôt comment je m'y suis pris. Qu'aucun de nos parents n'ait deviné mes pensées, il n'y a pas un problème quelque part ? Un aveuglement ?
Tu pourras penser qu'on ne connait jamais ses proches. Voir ta confiance aux autres brisée pour toujours. Mais je crois que personne n'a fait l'effort de me deviner. Si pas même ceux qui nous aiment s'y intéressent, il me restera au moins les souvenirs de cette nuit.
Joyeux anniversaire, Jorgën .
1m80. Yeux noisette, fait un peu plus jeune que son âge, offre l'air un peu rêveur, brouillon, voire à côté de la plaque. On lui confie la paperasse informatique tandis que ses deux autres collègues filent sur le terrain : c'est qu'ils préfèrent ne pas l'avoir dans les pattes. Il porte toujours un impair, parfois une cravate, rarement des vestes. On le pendrait presque pour un fonctionnaire de bas étage, et on lui prévoit déjà la promotion "préposé aux archives".
Ton petit âge : des poussières pouah
Ton impression du fofo ? Des suggestions ? : bahbof :(
Tu l'as connu comment ? : j'ai croisé un chat mécano et pouf ça a fait un bureaucrate !
crédits avatar : Gigi Cavenago
petit mot de fin ! : meow
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AGE : 39 ans
SEXE : masculin
METIER : médiateur
GROUPE : habitant
CLASSE SOCIALE: aisée
LIEU DE VIE : La Caste
POSSESSIONS : son calepin en fibres synthétiques.
—————HISTOIRE—————
Un flic se doit d'avoir les deux pieds sur terre : on s'y tient, on s'y range. C'est parce qu'on marche sur un terrain glissant et sans arme dès le début, voilà le cauchemar de cette formation. Mais il y a plus terrible encore : réussir à s'entendre avec deux quidam qu'on aurait jamais vus avant.
Jorgën ne remplissait aucune de ces conditions.
J'avais parié 80 crédits et une boîte de chilis synthétiques qu'il ne tiendrait pas trois semaines.
Aujourd'hui, je suis à la retraite. Et quand j'y vois les vaisseaux de l'Elite, le mystère du monde tient tout entier sur la vitre de ma fenêtre, ça et le calepin qui s'ouvrait sur une parcelle de Jorgën quand il écrivait dessus ; dans ces moments, je vous le promets, le mieux était encore de ne pas savoir lire.
Bah c'est un homme banal je dirais, physiquement rincé, le genre a jamais soulever de fonte et à trop rester le cul sur une chaise ; me fait penser à une serpillère. C'est p'tétre sa solitude ou ce côté taciturne chez qui renforce le décalage, je sais pas : à Terra, j'ai jamais vu un flic qui fasse aussi peu flic que lui, il participe pas aux habitudes de base : boire un coup avec son équipe, entretenir la discussion, se charrier entre collègues, c'est le b a ba des médiateurs. Vous trouverez p'tétre que c'est un détail, mais pour nous c'est un code d'honneur, une tradition ou une thérapie, appelez-le comme vous voudrez.
Un jour, durant la pause dej, je l'ai vu consulter une photo. Jorgën mange pas avec son équipe, mais à son bureau, celui du fond. C'est la première fois de ma vie que j'en voyais une imprimée sur du papier synthétique... de photo je veux dire. Je lui ai demandé qui était sur l'image, deux gamins au physique identique, de huit ou neuf ans : ils s'épaulaient, tout sourire. J'étais persuadé qu'il me répondrait pas : l'attitude normal d'un homme discret sur sa vie et le passé. Mais il m'a répondu - Jorgën défit les pronostiques qui tombent sous le sens, c'est pourquoi on a arrêté de parier sur lui. "- mon frère et moi." voilà ce qu'il m'a avoué, et j'ai forcé ma chance. "- il est où maintenant ton frère ?" Il a rangé la photo dans son manteau au moment de poursuivre, il avait pas l'air embêté "non loin d'ici." qu'il m'a dit. Ca m'avait pas plus avancé.
Jorgën s'était endormi sur le canapé. Il lui arrivait peu de songer à son lit quand il était seul : l'acte de se préparer au sommeil, engoncé dans un pyjama, était un exercice trop clinique. Il consolidait pour rituel une toilette appropriée, des vêtements de jour, amples, pour la maison et, une fois les dents brossées et ses cheveux ramenés sur le côté, s'offrait le luxe d'étudier le fil de ses recherches. Les écrans retardaient l'échéance de la fatigue. Mais ce soir, à force de lire, il s'était assoupi.
On s'intéresse pas à Jorgën, personne, même en dehors, c'est le genre de gars pas signifiant. Je savais pas qu'avant de venir ici il était issu du commissariat à l'Est de la ville, près du Lys. C'est une de ses anciennes collègues qui s'est présentée, au physique passe-partout. Quand on lui a dit qu'il était en patrouille avec les autres médiateurs, elle a levé un sourcil. Visiblement, elle s'attendait pas à ce qu'il soit médiateur.
"Ca fait combien de temps qu'il travaillait avec vous ?"
"Cinq ans." qu'elle a répondu.
Putain, j'suis resté con. Alors je lui ai demandé de patienter. Pour la première fois j'ai ressenti de la curiosité pour ce mec fadass. Quand Jorgën est revenu de sa patrouille et qu'il l'a vue, il a perdu ses couleurs. On aurait dit qu'il venait de voir un fantôme. J'ai fait mine de consulter les registres de la journée pendant qu'elle s'approchait de lui.
"Désolée, mais tu es injoignable chez toi. " Il a rien dit, et elle lui a tendu une tablette. "On a du nouveau sur ton frère, je me disais que tu avais le droit de le savoir." L'expression de Jorgën, à ce moment, elle était indéchiffrable.
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Issu d'une famille du Lys aimante. Un héritage assez bedonnant pour vivre au Lys, suffisamment modeste pour rester discret. Père et mère aidaient à l'étude des androïds. Cours privés, soirée en famille, jeux de société et pitrerie, leur atelier se situait dans les combles de leur demeure : les deux garçons vivaient là une existence heureuse. Au caractère opposé, comme l'étaient parfois deux enfants. Jorgën était un rêveur que les inégalités du monde rendaient malade. Marceau, un garçon sûr de lui, terre à terre et curieux de tout.
"Faudra être devenus vieux pour se rendre compte qu'on a rien fait de notre existence ?" lui avait dit, une fois, Marceau, alors qu'il contemplait les esquisses bizarres de la ville lointaine.
Jorgën restait interdit. Dans ces moments, il aurait souhaité lui avouer son souhait d'être un flic, ça lui paraissait le genre de métier où l'on pouvait faire quelque chose pour améliorer les choses. Mais depuis l'adolescence, il avait détecté ces contours flous, chez son frère, dérangeant à l'extrême. Ca avait commencé par un oiseau mort dans une boîte en fer, retrouvé sous le lit. Puis des conversations perturbantes sur Terra2. Il avait laissé l'oiseau où il était, et avait détourné ses yeux de l'écran.
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enregistrement audio :
Aujourd'hui, nous avons 18 ans.
Tu veux qu'on rembobine la vidéo de cette nuit ? Mais tu rêvais Jorgën. Un instant j'ai songé à te tuer toi aussi. Je crois que je suis resté cinq bonnes minutes à pointer le fusil en te regardant dormir. Ce qui m'en a empêché ? Peut-être que, contrairement à nos parents, tu avais vu ce côté de moi. Ou peut-être que la plupart des gens s'encombrent du quotidien à en devenir chiants, mais pas toi Jorgën.
Ne me demande pas pourquoi je l'ai fait, demande-moi plutôt comment je m'y suis pris. Qu'aucun de nos parents n'ait deviné mes pensées, il n'y a pas un problème quelque part ? Un aveuglement ?
Tu pourras penser qu'on ne connait jamais ses proches. Voir ta confiance aux autres brisée pour toujours. Mais je crois que personne n'a fait l'effort de me deviner. Si pas même ceux qui nous aiment s'y intéressent, il me restera au moins les souvenirs de cette nuit.
Joyeux anniversaire, Jorgën .
—————DESCRIPTION MENTALE ET PHYSIQUE—————
1m80. Yeux noisette, fait un peu plus jeune que son âge, offre l'air un peu rêveur, brouillon, voire à côté de la plaque. On lui confie la paperasse informatique tandis que ses deux autres collègues filent sur le terrain : c'est qu'ils préfèrent ne pas l'avoir dans les pattes. Il porte toujours un impair, parfois une cravate, rarement des vestes. On le pendrait presque pour un fonctionnaire de bas étage, et on lui prévoit déjà la promotion "préposé aux archives".
——————————derrière l'écran——————————
Ton petit âge : des poussières pouah
Ton impression du fofo ? Des suggestions ? : bahbof :(
Tu l'as connu comment ? : j'ai croisé un chat mécano et pouf ça a fait un bureaucrate !
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Jorgën
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Re: Jorgën
Bienvenue chez vous mon Capitaine :,)
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