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AL'TAÏR [EPHRON] I'm past the point of no return.
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 AL'TAÏR [EPHRON] I'm past the point of no return. Warning

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AL'TAÏR [EPHRON] I'm past the point of no return.

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 AL'TAÏR [EPHRON] I'm past the point of no return. Empty AL'TAÏR [EPHRON] I'm past the point of no return.

Message Mar 9 Juil - 22:23

EPHRON / ALTAÏR

Standing on the shore
(thème musical)

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NOM : Ephron Altaïr
Il fut un temps où nous le connaissions plutôt sous l'appellation d'Ephron, mais c'était il y a de cela quelques années déjà. Monsieur souhaite désormais revêtir les musicales sonorités d'Altaïr. Al' pour les intimes - autant dire quasiment personne. Pareil à un mont imperturbable dont la cime serait éternellement blanchie par les neiges. Sa véritable identité dissimulée sous des simulacres qui ne dupent que ceux qui ne le connaissent pas encore. L'excitation -vain euphémisme- de pouvoir démarrer une nouvelle vie, sans réellement réussir à parachever le chapitre précédant de sa fugace existence.

AGE : 35 ans _ naissance : 12.11.8169
Trente-cinq, le nombre d'hivers qu'Altaïr a vu s'écouler sous la protection somme toute relative du dôme. Car à en croire les récents évènements ici-bas, nous toucherions là encore un bien doux euphémisme du bout des doigts.

SEXE :
Homme, malgré ses traits fins et sa belle gueule d'ange. Il peut remercier la génétique de sa mère, chinoise d'origine et de son paternel russe, à n'en pas douter.

METIER : Médiateur
Anciennement Veilleur, il a tout plaqué sur un coup de tête. En revanche, Altaïr s'est récemment fait enrôler comme Médiateur au sein des forces de polices. Une opportunité en or qu'il doit au hasard autant qu'au piston d'un détective de grade 3. Ainsi que, peut-être, à sa bonne étoile pour l'avoir mené au bon endroit au bon moment, comme on dit.

GROUPE : La Cohorte
La Cohorte, il partage avec eux les mêmes idéaux et les mêmes rêves d'avenir. Des idéalistes ; ou des fous alliés ? Altaïr lui-même nourrit des doutes et ne s'essaye à aucun pronostic sur le sujet.

CLASSE SOCIALE: Moyenne - secteur ouvrier
Moyenne à ouvrière, suivant les jours. Renégat issu d'une famille riche, si Altaïr a pu pendant un temps compter sur le soutien financier de sa mère, cela fait plusieurs mois déjà que la situation a complètement viré de bord. « Il n'a plus que ses yeux pour pleurer et ses muscles pour se dépêtrer de la situation dans laquelle il s'est fourré tout seul. Comme le grand garçon qu'il est à présent : indépendant qu'il se prétend. J'ai hâte de voir ça. » Comme le répète si bien son paternel.

LIEU DE VIE : La passerelle
Une âme de plus agglomérée à l'amas fourmillant des nombreuses autres, anonymes.

POSSESSIONS :

FUNCTIONALISM |
Un sac à dos noir imperméable -et pour le moins passe-partout- qu'Altaïr a emporté avec lui quand il a fichu le camp de chez lui ✧ quelques affaires de rechange, assez pour tenir plusieurs semaines consécutives sans s'inquiéter : une paire de derbys au simili-cuir usé jusqu'à la corde ; quelques sous-vêtements de rechange ; un pull en laine à grosses mailles et au col haut pour pallier aux températures les plus glaciales et difficiles ; un pantalons en simili-lin et un jean aux teintes sombres tous les deux ; quelques chemises unies ; une veste -toujours ce sempiternel col haut- à la coupe assez longue pour le recouvrir jusqu'aux chevilles et dont le simili-cuir élimé laisse entrevoir quelques trous par endroits ✧ une trousse de toilette contenant le strict nécessaire : brosse à dent ; dentifrice ; après-rasage ; savon solide ; et même une eau de toilette à l'odeur mentholée qui, ma foi, en paraît presque entêtante ✧ un canif à double lames et au manche en manguier* gravé de son ancien nom : Ephron - cadeau de son père pour sa majorité ✧ puis enfin une unique boucle d'oreille sculptée là encore dans du manguier*, réhaussée d'une perle d'ambre** assortie à la couleur de ses yeux noisettes d'un clair surprenant, et se terminant par de fines mèches tressées - un rite de famille obligatoire et quelque peu superstitieux.
manguier* : le bois étant tout à fait absent sous le dôme ; veuillez comprendre un simili-bois de manguier, une imitation très réussie.
ambre** : là encore, jolie petite imitation en on-ne-sait-guère-trop-quoi, trouvé sur le marché noir. Le vendeur se targuait d'avoir réussi à mettre la main sur une relique de l'ancien temps - l'âge d'or, celui avec les arbres qui pullulaient à perte de vue peu importe dans quelle direction se tournait notre regard - mais rien n'est moins certain.

SENTIMENTALISM |
Un unique carnet, à la couverture en simili-cuir fluide finement ouvragée. Dans lequel Altaïr accumule les seuls souvenirs fugaces qui recèlent de l'importance à ses yeux : un portrait de famille de lui, gamin haut comme trois pommes, lové dans les jupes de sa mère. Tout deux si serrés l'un contre l'autre qu'on pourrait les croire indissociables, avec leurs grands sourires lumineux et leurs yeux réduits à 4 petites fentes dépourvues d'iris. Le cliché, imprimé sur une carte holographique d'une exceptionnelle qualité, figure à la page 2 ✧ la carte de visite de son ancien bienfaiteur, l'ayant logé à l'arrière de son commerce dans les dédalles de la Brèche des mois durant lorsqu'Altaïr -le fuyard- avait tout le mal du monde à joindre les deux bouts (à la page 11) ✧ un croquis réalisé à la va-vite et au fusain*, représentant un couple, tout sourire, attablé dans un restaurant mondain des beaux quartiers de Lys (à la page 9) ✧ un autre encore, plus ancien cette fois, dépeignant le profil d'une gamine maigrichonne et au regard farouche. Son si joli minois criblé de tâches de sons. Avec, pour unique inscription en bas de page, l'initiale simpliste : « A. ». Comme un pied de nez fait à l'univers tout entier (à la page Cool ✧ et beaucoup d'autres joyeusetés qu'Altaïr n'apprécie plus autant se remémorer avec le temps.
fusain* : ou mines de charbons pour les adeptes des termes justes.

PATRIOTISM |
L'équipement de base de tout bon médiateur qui se respecte : un insigne des forces de l'ordre, le plus souvent épinglé sur la doublure de sa veste pour l'y dissimuler tout en l'ayant à portée de main si besoin ; des menottes métalliques et rudimentaires dont il n'a jamais encore eut à user ; un taser qu'il sait à peine enclencher ; un implant de communication nichée derrière son lobe d'oreille, bien à l'abris des regards ; une bague scanner, une merveille de technologie. Et parfois il lui arrive même de pousser le bouchon jusqu'à laisser choir son séant sur les sièges matelassés des voitures de service de police.

Rien d'extraordinaire en somme ; de sorte qu'Altaïr puisse rapidement plier bagage au besoin et le tout sans s'encombrer outre mesure.


— ✧ —


PHYSIQUE & MENTAL

Staring down a hurtling storm
(thème musical)

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ESTHETISM |
La première chose que l’on remarque chez Altaïr, ce sont ses yeux d’une nuance de marron si claire, qu’on la croirait à l'extrême limite entre la couleur noisette et l'ambre. Ses yeux, taillés en amande, on de quoi décontenancer jusqu'au plus dur des myocardes. De par la délicatesse de leur esquisse, parfois soulignée d'un simple trait de khôl pour le plaisir de faire tourner un peu plus les têtes. Mais après tout, Altaïr n’est guère le premier à montrer des signes d’origines plurielles dans son arbres généalogique, sous le dôme. Plus personne ne s'en étonne vraiment.
De sa branche maternelle et asiatique, Altaïr a hérité ses traits aquilins et ses membres fins, ses caractéristiques androgynes, sa tignasse brune irrémédiablement lisse et son épiderme porcelaine, sa silhouette agile et élancée. Le portrait craché de sa mère, à en croire les commérages de famille. Le digne rejeton de madame, selon les plus acerbes.
Ironiquement, de la branche russe et paternelle de sa généalogie, Altaïr se résout à croire ne pas avoir hérité grand-chose de notable. Peut-être quelques mimiques, comme s'évertue à lui rappeler sa mère. Un sourire sardonique, parfois, ainsi qu'une légère tendance colérique lorsqu’il croit sentir les évènements le dépasser complètement. Mais guère plus. Pas un seul grain de beauté significatif, pas une caractéristique physique notoire, rien. Le néant complet, qui poussera ainsi son père à soupçonner n’en être pas vraiment un de nombreuses années durant. Surtout maintenant que les chemins du père et du fils semblent irrémédiablement prédestinés à s’éloigner.

« Tu n’es pas mon fils. Il ne peut en être autrement. Et je ne l’accepterait pas - je ne t'accepterait jamais ! Jamais ! Tu m’entends ?! »

MIMETISM |
Des mots acerbes et durs, qu’Altaïr a apprit à encaisser, de trop nombreuses fois. Et qui l’ont poussé un peu plus à se détacher du cocon familial et de cette branche là en particulier.
Si infidélité il y a eut, de la part de sa mère, Altaïr ne peut se résoudre à en vouloir à cette dernière. Comment parvenir à supporter de partager sa vie jusqu’à son dernier souffle avec un homme tel que celui-là ? Que son paternel ? Comment réussir à s’y résoudre ? Altaïr, lui, ne fera pas ce choix là.

« Jamais ! »

Comme le répète à son tour si bien le principal intéressé.
Mais sa mère, elle, a toujours su lire entre les lignes. Su reconnaître cet entêtement inquiétant et inconsidéré, que les deux seuls hommes qui ont composés sa vie semblaient partager, envers et contre tout. Leur affection similaire, bourrée de petites attentions et de sourires aguicheurs, chauds et réconfortants. Leurs façons de prendre la pic pour la moindre remarque désobligeante. Leur caractère entier, revêche et franc. Honnête. Peut-être est-ce aussi pour cela, pour toutes ces petites ressemblances qui les lient et les rassemblent autant qu’elles les divisent… Peut-être est-ce pour cela que les deux hommes de sa vie n’arrivent tout bonnement pas plus à se supporter. Parce qu’à force de voir leur propre reflet dans les traits de l’autre, leurs propres défauts percer dans le cœur de l'autre... faisant indéniablement écho aux siens… aux nôtres. De telle sorte qu'il nous est impossible d'en détourner les yeux ; ainsi destinés que nous sommes à les regarder franchement sans pouvoir nous esquiver. Peut-être qu’on finis irrémédiablement par en détester l’autre ; pour ne pas plus nous détester nous-même. Pour ce que nous sommes au plus profond de nous mêmes. Humains, cupides, faibles, farouches. Emprunts d'une liberté sans pareil , un droit inaliénable. D'aucune façon. Parce que -enfin- il est plus simple de détester autrui pour ses péchés ; plutôt que d'avouer les reconnaître en nous-même, n'est-ce pas ?
Sans aucun espoir pour le pardon ni la rédemption.


— ✧ —


HISTOIRE

Water rips with rage
(thème musical)

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Huit-mille-cent-soixante-neuf ✧

Ce tout petit chérubin aux larges pupilles d’or fondu. Son rire enfantin, qui ricoche contre les quatre murs de la salle d’accouchement de l’hôpital, pareil à un carillon malmené par le vent. Une douce mélodie que Madame Zhu n’espérait plus depuis plus d’un an maintenant. Fruit d’un péché omis ; ou des pieux espoirs d’une dévote en proie au désespoir ? Le mystère reste entier, mais qu’importe. Le petit est enfin là, ouvrant ses grands yeux ambres sur le monde. Un monde que sa mère aurait souhaité meilleur pour l’y accueillir. Mais tant pis. Ce sera eux-deux, contre le reste du monde, s’il le faut.
Anton, le père, ne comprend pas. Evidemment. Puisqu’il ne l’a pas attendu, lui, avec autant d’impatience qu’elle. N’étaient-ils pas assez bien, à deux ? Pourquoi s’acoquiner d’un troisième ? Si boudinés et inutiles qu’ils sont à cet âge… Mais il fallait que sa femme fasse sa forte tête. Et quand une idée lui traversait l’esprit, Anton avait tout le mal du monde à la restreindre. Par amour pour elle, d’abord, et parce que ces épisodes là étaient d’ordinaire si peu nombreux qu’il s’en accommodait plutôt bien la majeure partie du temps.
Mais pas cette fois.
Et offrir au chérubin un nom qui rappelait le sien ne fit rien pour arranger la situation.

« Soit. Ce sera donc Ephron. 
- Oui, Ephron ! Comme ça rime bien avec ton prénom... 
- Tu aurais pu en choisir un autre, qui rimait avec le tien. Je ne t’en aurais pas tenu rigueur, figure toi.
- Peut-être, mais ce sourire en coin qu’il a me fait penser à toi.
- Hmpf… Voilà autre chose.
»

Evidemment, ce fut un reniflement éloquent qui répondit à l’exclamation de la nouvelle maman.
Une infirmière en blouse immaculée rentra alors pour confisquer le bébé à la mère.

« Pour simples protocoles obligatoires. Il lui faut une puce, à ce petit bout. »

Huit-mille-cent-soixante-dix-sept ✧

Euphémisme et espoirs morts nés. Le jeune Ephron est désormais âgés de huit belles années. Mais sa relation avec son père ne s’est guère améliorée. Parfois, lorsque le noir tombe dans sa chambre d’enfant, avec la veilleuse pour seule compagne de nuitée, Ephron se surprend à espérer. En vain. Ce dernier voit bien à quel point sa mère se démène pour combler le vide béant niché dans son petit palpitant. Un coeur bien trop grand pour un si petit enfant – comme elle se plaît à le lui répéter. Comme si le faire suffirait à éloigner son gamin de la faille. Le fil d’Ariane sur lequel chacun de nous se tient en équilibre ; entre le bien et le mal. Car au fond voilà le rêve d’une mère, pareille à la plus belle des utopies, voir sa progéniture chaque jour évoluer un peu plus sur le chemin sinueux de la Vertu. Celle avec un grand « V ». Celle qui forge le tempérament de sorte que nous puissions songer à son prochain autant qu’à soi-même, sans pour autant s’égarer en chemin. La vertueuse Madame Zhu. Femme au foyer, guère intéressée par les paresses et les péchés pullulants sur Terra². Les deux pieds fermement ancrés dans la réalité. Malgré sa laideur et sa tristesse de tous les instants. Son but à elle, son espérance profonde ? Être maman. Et pouvoir forger un foyer doux et accueillant pour ses rejetons et son mari.
Mais jamais de sa vie – ô grand jamais ! – Zhu ne s’était imaginé que ses choix passés pourraient la punir si insidieusement. Comment avait-elle pu être à ce point aveugle ? Comment avait-elle pu fonder ses idéaux d’avenir, en désirant se tenir aux côtés d’un homme si revêche avec l’idée même de « progéniture » ? Si Madame Zhu en veut à quelqu’un ; c’est à elle même pour s’être autant empêtré dans l’ignorance. L’ignorance dans le sens du terme lié au déni. Voilà. Le déni.
Son mari n’était pas foncièrement antipathique, dépourvu de sentiment, ni d’amour. Non. Rien de tout ça. Bien au contraire. A son égard, lorsqu’ils s’étaient rencontrés plus jeunes dans les lumineux -autant que cela puisse être possible sous le dôme-  dédales des quartiers du Lys. Anton, prit dans une course poursuite avec ses frères et cousins, la bousculant du bout de l’épaule. Et Zhu, se retournant du même mouvement pour le voir esquisser un sourire penaud dans sa direction avant de disparaître, tout bonnement, au carrefour suivant. Quoi de plus romantique, pour des adolescents du dôme ?
De l’amour, Anton lui en avait toujours témoigné. D’aussi loin que puisse remonter sa mémoire devenue défaillante au fil des années. Peut-être l’était-il simplement trop, amoureux, envers Zhu, pour pouvoir encore partager avec un autre être. Aussi petit que puisse être ce dernier. Et le navire de leur foyer, se brisant chaque jour un peu plus contre les écumes orageuses liant leurs destins.
Mais l’enfant n’est pas dupe, du haut de ses huit ans. Il sait. Et pire que tout au monde : il a peur de s’acclimater à la situation. Ephron n’acceptera jamais ce rejet ruisselant d’inintérêt de la part de son paternel. Jamais. Car sinon, ce serait comme banaliser cet état de fait.

Au fond, l’histoire de cette famille n’a rien d’exceptionnel. Des dissensions certaines, qui puisent leur genèse dans les caractères de chacun de ses protagonistes au détriment des autres acteurs de cette petite fable. Mais jamais il n’y eut de coups, de blessures ou de meurtrissures. Jamais (ou presque). Alors, fatalement, on réussit toujours à trouver l’exemple d’un foyer pire que le sien. Mais est-ce une raison suffisante pour tenter d’écraser ignorer le mal-être de chacun ? De le désavouer, comme dans l’espoir de l’éliminer complètement ? Ne peut-on pas être triste et blessé par les banalités de la vie ? Bien-sûr que si. Et tout le monde devrait au moins savoir ça. Tout le monde devrait essayer de s’en prémunir – et ses proches avec, il en va de soi.

Huit-mille-cent-quatre-vingt-deux ✧

A l’aube de ses treize-ans, Ephron ne nourrit plus d’espoir quant à l’intérêt que lui renvoi son père -tout du moins c’est ainsi qu’il se complaît à analyser la situation, même si celle-ci le blesse toujours autant. Pour autant, une nouvelle graine a germé au tréfonds de ses tripes. S’il ne peut attiser quoique ce soit chez son père ; peut-être réussirait-t-il à lui soutirer son respect… Et comment y parviendrait-il alors ? La réponse est toute aisée, voyons : en lui démontrant le plus simplement possible que lui aussi est capable. Capable de manier une lame – sinon celle que chacun des membres les plus prestigieux de leur famille se lèguent en signe de reconnaissance de leurs talents. Capable de manier une lame au combat, et pourquoi pas même réussir à prouver qu’il est plutôt doué en la matière. Ainsi commença le long et sinueux entraînement d’Ephron. Tel un pèlerinage, avec pour unique ligne de vien pour le maintenir motivé le simple et puéril espoir -fugace et vain- de réussir à changer son père. Mais on ne peut guère changer un être humain, tant que ce dernier ne désire pas lui-même évoluer. Un principe de base, qu’Ephron a la fâcheuse tendance à oublier.

Huit-mille-cent-quatre-vingt-sept ✧

L’âge de la majorité. Qui rime fréquemment avec liberté dans l’imaginaire collectif. Mais certainement pas dans celui nourrit par Ephron. Son unique souhait, à lui, reste envers et contre tout celui de réussir à rentrer dans le rang. De ne pas faire de tâche. Oublier ses idéaux et ses rêves, faire taire ses espoirs personnels, tout ça pour quoi ? Pour attirer un tant soit peu l’attention de l’homme dans les pas duquel Ephron s’évertue à marcher depuis qu’il a apprit à penser. Et tant pis si pour ce faire il lui faut embrasser une carrière professionnelle qui le lui plaît pas plus que ça. Quelle ironie.

« Tout juste bon à faire comme son paternel. Un vrai fils à papa. »

Le genre de brimades peu inspirées que lui assène ses congénères du même âge. Mais, Ephron lui, n’en a que faire.
Il est même à mille lieux de voir à quel point, à force de courir derrière un mirage, il se met lui même à reproduire les schémas esquissés par son père. L’inintérêt notoire qu’Ephron voue à ses petites camarades attise les déconvenues et le venin de ces derniers à son égard. Sans que jamais cela ne paraisse avoir d’emprise sur le jeune russo-chinois. Quelle ironie.

Et le fameux couteau, à la garde en manguier*, me diriez vous surement ? Celui que Zhu, sa mère, lui a apporté le soir de son dix-huitième anniversaire en scandant haut et fort que ce cadeau n'était pas le sien, mais celui de son père. Comme si ces quelques mots suffiraient à jeter le doute dans l'esprit d'Ephron. A gommer toutes ces années passées. Périmées.

Huit-mille-cent-quatre-vingt-dix-sept ✧

La distance avalée entre l’âge de sa majorité et ses vingt-huit ans lui donne des sueurs froides. Il semble à Ephron que tout s’est joué en un claquement de doigt, comme s’il avait été sujet à un saut dans le temps. Hier encore, il ressentait les affres du désarroi, de la gène, de la peur de mal faire. Au jour d’aujourd’hui, Ephron se sent simplement vide de sens. Pourtant, le voilà érigé au rang de veilleur. Avec, au même titre que tout homme de sa famille, l’unique but d’un jour pouvoir gravir les échelons jusqu’à devenir garde-du-corps. Leur famille est réputée pour cela, après tout. Mais Ephron n’en est pas là – et n’est même pas certain d’en nourrir vraiment l’envie au fond de ses tripes. Il pourrait tout aussi bien vendre des orgues d'humeurs au fin fond de la Cité du gouffre que cela lui ferait autant d’effet. Est-ce vraiment le cas? Évidemment que non. Trop fourbu de bonnes attentions, indécrottable pacifiste qu'il est. Pour autant, après avoir si longtemps et ardemment couru après la reconnaissance de ses pairs, voilà qu’Ephron se rend soudain compte que tout ça n’est qu’esbroufe à ses yeux. Fade, sans intérêt notoire, inutile, vain. Dérisoire. Est-ce avec ce genre de pensée que mon père m’a toujours jaugé? Pensée insidieuse, assassine. Qu’Ephron a tout le mal du monde à réfréner. Comme toujours.

Huit-mille-cent-quatre-vingt-dix-neuf ✧

« C’est non.
- Comment ça c’est non ? Tu te crois en position d’objecter quoique ce soit ? Je dois te rappeler ton boulot, ou ça se passe comment ?
(Pour tout réponse, Ephron baisse sa lame et ferme les yeux comme s'il cherchait à marquer une pause, le temps de prendre une grande inspiration pour se redonner contenance.)
- Ne comptez-pas sur moi pour ça. Ca ne fait pas parti des termes du contrat. C’est pas mon job. Demmerdez-vous avec vos conneries, on m'emploi pour protéger les gens, pas pour les tuer au bon vouloir de tout à chacun.
- Non mais je crois rêver ! Qui m’a fichu un dégonflé pareil ?!
(Les yeux ambre d’Ephron se rouvrent brusquement sous la pique et ses sourcils se froncent, signe de son mécontentement grandissant.) C’est moi qui paye, c’est moi qui dicte les règles ! Et en l’occurrence elles sont très simples ! Tu le bute et ta mission s’achève là-dessus ! 
- Je m’en fou, je le ferais pas. J’ai une conscience. Je ne me salirais pas les mains à votre place. Si c’est ça, je préfère encore rendre mon tablier. Bon vent.
»

Sans plus de considération, Ephron range son épée dans son fourreau fixé contre ses omoplates dans son dos et tourne les talons.

« Hé, espèce de sale demeuré ! Tu te prend pour qui ? Reviens ici ! Tout de suite! »

Mais le métis n’y prête plus d’attention. Le plat de sa main droite s’abat contre le lourd battant métallique de l’appartement, qu’il quitte sans jeter l’ombre d’une œillade en arrière. Toutes ces putains de conneries, s’en est fini. J’en peux plus de cette chienne de vie ! Ça suffit ! Songe t-il, acide. Cela fait combien d’années déjà qu’il est devenu veilleur ? Trois ans, sinon cinq ? Il n’en est même plus très sûr lui même… c’est dire si ça l’intéresse ! Faire un boulot ingrat, avec des heures à rallonges et pour recevoir strictement aucune considération à la fin de ses missions ; ça, il aurait pu l’accepter sans broncher… Mais voilà qu’on lui demandait maintenant de crever un mec, pour quoi ? Parce qu’il devait du blé à son patron du jour, celui qui louait ses services ? C’était n’importe quoi ! Depuis quand le métier était-il tombé si bas ? Où était donc passé la considération pour ce métier honnête, propre, beau. Qui nécessitait qu’on s’offre tout entier à la cause ; quitte à tirer un trait sur sa propre vie -et son quotidien aussi. Au profit de celle d'un autre... Adieu la vie de famille, les gosses, le (ou la) compagnon qui attend votre retour en vous mitonnant un bon petit plat. Des conneries ! Tout n’était que désillusion. Ephron a fait son deuil depuis longtemps ; une petite vie bien rangée comme celle que ses parents ont partagés, il le savait pertinemment, ce n’était pas fait pour lui ! Plutôt crever la gueule ouverte au fond d’un caniveau plutôt que de vivre ça et devoir supporter les disputes, les rancœurs au sein de son propre couple, le dépit et le jugement niché au fond du regard de l’autre – de celui qu’on considère comme la moitié de son être, de son tout. Jamais de la vie !
Mais et ce boulot de merde, alors ?! Pourquoi il l’avait accepté déjà ? Pourquoi s’était-il entêté à poursuivre ce chemin et sa formation de veilleur ? Pour faire plaisir à un père qui n’en était pas un ? Pas le sien tout du moins. Quel ramassis de conneries, putain!
Mais sans cela, à quoi rimait t-elle donc, sa vie ?

Avec toute la douleur du désespoir, la vérité s’immisça dans ses entrailles et le glaça jusqu’à la moelle. Sa vie n’avait aucun sens. A quoi bon ? Désœuvré comme un gamin qui aurait égaré son doudou, Ephron rentra chez lui les épaules ensevelies sous le poids du doute. A trente ans, et toujours au même point qu’à huit.
J'étouffe !

---

Ce soit là, ce fut la paume de son père qui l’accueillit en premier en passant la porte de leur belle demeure lovée au cœur des scintillants quartier de Lys. Une main, fourbue de douze phalanges – pas une erreur de calcul, mais plutôt un doigt sectionné durant un duel à l’épée – qui vint s’écraser contre son oreille droite. Mal visé, de toute évidence. Le choc cloua Ephron sur place autant que la douleur assourdissante qui lui remonta dans le lobe. Pas réflexe, sa main alla recouvrir l’emprunte qui rosissait déjà à vu d’œil contre son épiderme nacré. Incrédule, il dévisagea sans un mot son « père » qui se tenait devant lui droit comme un « i ». Ephron pouvait entrevoir toute la tension qui habitait le corps de son géniteur comme si celui-ci était prêt à craquer. Comme un élastique sur lequel on exerce une trop forte tension.

« Non ! Anton ! »

Et sa mère, catastrophée par la scène, qui venait d’apparaître au fond du hall une main devant la bouche comme pour dissimuler sa surprise et son angoisse, sa main libre crispée contre la chambranle de la porte si fort que ses jointures avaient blanchies. De quoi avait-elle peur, exactement ? Que le fils ne s’en prenne à son père et lui en retourne une du même acabit ? Ou bien s’était telle réellement bercée d’illusions toutes ces années jusqu’à aller s’imaginer que son mari ne lèverait -ô grand jamais- un seul doigt sur leur enfant ?
La haine, pure et incisive, remonta comme une bile au fond du gosier d’Ephron jusqu’à le menacer de dégobiller sur les belles pantoufles immaculées de son paternel.

« Recommences encore ne serait-ce qu’une fois, et je te jure sur toutes les têtes des personnes qui te sont chères que je te tue. »

Voilà donc les derniers mots qu’adressa Ephron à son père. Le regard tempétueux et plein de rage en fusion, comme si une tempête couvait derrière son front, Ephron se redressa avec le peu de fierté qui lui restait et contourna Anton – cet étranger – pour aller récupérer un sac et quelques affaires rassemblées à la va vite avant de foutre le camp d’ici.

Plus jamais il ne remettrait les pieds dans cette maison, et plus jamais il ne serait veilleur ; il s'en faisait la promesse.

Huit-mille-deux-cent-un ✧

Trente-deux ans… Ephron lorgne la bougie fichée au beau milieu de la conserve lyophilisée d’un regard torve. Tout ce à quoi il pense en voyant ces bougies découpées dans du métal et faites maison par son actuel logeur – délicate attention de sa part, quand on connaît le phénomène, soit disant passant – c’est le nombre d’années écoulées durant lesquelles Ephron n’a pa pu contempler le joli minois de sa mère. Deux ans. Deux f*cking longues années, durant lesquelles leurs échanges se sont cantonnés à quelques missives – pareilles aux fruits du péché originel – qu’ils n’avaient cessés de s’envoyer via Terra². Ephron avait même été jusqu’à souscrire à un abonnement pour ce faire (200 crédits mensuels tout de même) ; abonnement payé avec l’argent que sa mère lui envoyait chaque mois, en complément du petit mot doux, évidemment.

Normalement leurs rendez-vous étaient fixés au premier mercredi du mois. Car le père d’Ephron était rarement à la maison à ce moment là. En deux ans, sa mère n’avait jamais raté une seule occasion de lui faire parvenir ses douces missives. Même si cela était juste pour s’excuser et l'informer d’un léger retard concernant le virement habituel. Afin qu'Anton ne remarque rien. Mais cette fois, étrangement, sa mère avait plus de cinq jour de retard. Peut-être attend t-elle l'anniversaire de son fils. S’était vainement répété Ephron face à la torture et à l’angoisse qui grandissait chaque heure un peu plus au creux de son estomac. Mais aujourd’hui non plus, pour son anniversaire, pas une seule nouvelle de sa mère. Aucune notification, aucune sonnerie, rien. Le silence calme et plat. Avec pour seul réconfort, cette bougie maladroitement réalisée à la main qui trône au beau milieu de son dîner de circonstance. Comme un énième rappel. Pareil à un avertissement, voilà comment l’homme interprète l’ironie de la situation. Quelque chose cloche.

Il lui fallut subir encore huit jour d’incertitudes, avant de recevoir la nouvelle par un tchat en ligne sur Terra². De la part d’un cousin, resté proche de ses parents et avec lequel Ephron avait fait l'ensemble de ses classes en tant que veilleur. Quelques mots, hâtivement enregistrés sur un message vocal sans aucun doute, pour être jeté sous la vue d’Ephron. « Eph’, frérot...je ne sais pas comment te l’annoncer alors je ne vais pas y aller par quatre chemin. Ta mère a contracté une saleté de virus. Un truc qui lui a pourrit les reins. Elle a été prise en charge à l’hôpital il y a quinze jours. Mais c’était déjà trop tard. Les médecins ne se l’expliquent pas. Soit disant un rejet de son nouvel implant, ou alors une surcharge j'sépasquoi... Elle est partie dans la nuit d’hier… aussi simplement… comme ça. C’est affreux Eph’, je suis ter-*bruit de froissement d’étole qui sature la bande*ment désolé pour toi, vieux. Ton père est dévasté. Mais je ne me fais pas trop de soucis pour lui, tu le connaît. Il s’en remettra… Si tu as besoin de quoique ce soit, Eph’, surtout, fais moi signe. Je t’aime fort mon gars...enfin voilà quoi. *plusieurs secondes s’écoulent sans mot dire* J’es-… J’espère que tout vas bien pour toi. A très bientôt. Bis. »

Ephron. Cela fait deux ans que plus personne ne l’a appelé comme ça. Et accoudé à son sempiternel bar de prédilection, une vieille ruine coincée entre deux bâtiments de logements clandestins dans la Brèche, Ephron ravale la bile qui lui remonte le long du gosier et sort de la poche intérieure de sa veste en simili-cuir son petit calepin relié. Il en tourne les pages -guère beaucoup- avant d’y trouver ce qu’il cherche : le portrait de sa mère et de lui lorsqu’il n’avait même pas six ans. Serrés tous les deux, lui empêtré sous les mètres d’ourlets de la longue jupe de sa mère. Cette dernière, tout sourire, heureuse comme il l’avait rarement vu en cette dernière décennie écoulée. Le même portrait qu’Ephron a fait migrer sur son horloge holographique, trouvée un peu au hasard dans le souque d’un marché noir dans les bas-fonds de la Barrière.
Soudain, sa vue se brouille et l’image se dédouble pour ne plus devenir qu’un amas de lignes et de couleurs. Il pleure. Évidemment. Il pleure sa défunte mère, parce que c’est tout ce qui lui reste à présent. Car personne ne l’a poussé à passer ces deux dernières années loin de sa mère. Seulement lui, et ses idées à la con. Illusoires. Son entêtement. Pour une fois qu'il a fait un choix dans sa vie ; il a fallut que ça le mène là. Le destin en aurait-il été autrement s’il avait fait le choix de rester auprès d’elle ? Non, sûrement pas. Mais qui peut se targuer de le savoir ? Certainement pas lui, en tout cas. Et ses larmes de crocodile ne serviront à rien, il le sait. Pourtant, il ne peut s'en empêcher.

Huit-mille-deux-cent-quatre ✧ [INTRIGUE 1 : LA BARRIERE – PARTIE 1]

Un morceau de charbon à la main, Ephron retient son geste à quelques centimètres à peine au-dessus de son carnet. Il allait croqué cet instant précis d’une banalité à faire peur. Le genre d’instant que personne ne se rappelle, mais qui aux yeux d’Ephron revêt une beauté onirique. Dans chaque petit échange entre les individus, chaque regard apeuré ou bourré de préjugés sur son pair, chaque sourire échangé entre une gamine pas plus haute que trois pommes et une vieille femme à la peau du cou toute ridée. La beauté se niche dans chaque détail du quotidien. Voilà ce qui plaît à Ephron. Et peut-être que, parfois, cela pousse autrui à le juger d’indubitable frivole, de simple d’esprit, d’idiot… Mais le principal intéressé s’en contre-fiche de ce qu’on peut bien penser à son propos. Tant qu’on le laisse en paix, lui, son fusain improvisé, et ses rêves de banalités.
Adossé contre un stand à la sauvette proposant des plats peu ragoûtants à base de mélasse de maïs et de viande lyophilisé ou reconstituée – pareille à de la vrai ! Scande une petite banderole sur le côté du stand – Ephron écoute d’une oreille distraite les divagations du vendeur-cuisinier à ses heures perdues. Des rumeurs de quartier, rien de bien sensationnel, songe Ephron, le regard tourné vers le flux ininterrompu d’âmes humaines qui se déverse en continue dans la Brèche. Le métis lève ses yeux d’ambre vers la cime des bâtiments, dont il arrive à peine à discerner l’acrotère des toits terrasses intermédiaires. Les bâtiments sont si vertigineux ici, et les ruelles si étroites, qu’il est quasiment impossible de ne serait-ce qu’entrevoir un carré du dôme érigé au-dessus de leurs têtes à tous. Avec l’espèce d’onde magnétique, pareille à une aura fantomatique et bleuté, qui la parcours comme si le dôme avait été pourvu d’une pouls ou d’un cœur propre. En vérité : la preuve irréfutable d’une protection magnétique, s’il en croyait le peu qu’il connaissait sur le sujet. Au Lys, on le discerne mieux. Chaque battement si facile à sonder qu’on pourrait les compter. Songe Ephron en détournant les yeux, de retour dans les bas-fonds de la Brèche.

Puis, soudain, le capharnaüm. Un bruit, sourd et assourdissant, qui paraît ricocher de l’autre côté de la barrière du dôme. Le fusain lui échappe des doigts et part s’écraser contre l’asphalte bitumeux de la chaussée. Aussitôt brisé en myriade de petits bouts de charbon miniaturisés. De la cendre. Bientôt rejointe par autant  -si ce n’est plus- de couverts métalliques. Le stand tout enter semble menacer de se retourner, quille vers le haut. Des cris s’élèvent et recouvrent le fracas. Presque immédiatement remplacées par des ponctuations apeurées, quand l’électricité s’interrompt et jette tout ce beau monde dans un noir de geai. Opaque, lourd, presque poisseux. Par instinct de conservation peut-être, Ephron lève les mains pour se recouvrir les oreilles d’un geste vain.

Et qui dit chaos, dit corbeaux – prêts à tout rafler en profitant de cette nouvelle situation à leur avantage. Il ne s’est pas écoulé une heure avant que les premiers vols se déclarent. D’abord dans les épiceries, les commerces, et les stands. Puis bientôt dans le « chez soi » de tout à chacun. Ephron assiste à la situation, impuissant, et son coeur lui semble peser comme une pierre au fond de sa poitrine. Il erre, sans trop savoir où aller. Quand un pillard a le malheur de ressortir d’un logement de fortune, un écran led très sûrement volé sous le bras, Ephron ne réfléchit pas. Il étend le bras dans sa direction, juste assez pour attraper l’homme,  son coude au niveau de la trachée du malheureux. La rencontre avec l’obstacle impromptu, dans sa fuite à toute berzingue, suffit à stopper net l’individu et à le jeter sur le sol, sonné.

« Hé ! »

Le hèle un second homme, plus vieux celui-là, à dix pas.

« Toi-là ! Avec la veste longue ! (Ephron jette un regard dans la direction de l’importun, un sourcil haussé en signe d’interrogation) Ouais, toi ! Chapeau bas ! Jolie prise. »

S’exclame l’homme en arrivant à la hauteur d’Ephron. Le sourire carnassier que croit discerner le métis sur les lèvres de son aîné lui provoque une sueur froide tout le long de l’échine.

« Ça te dirait pas de me filer un coup de main ? (Dit-il en posant ses deux mains sur ses genoux comme pour reprendre son souffle. Cinq respirations plus tard, le voilà qui se redresse et sort un insigne de Police de sous sa veste.) Je ne fais pas dans ce genre de choses d’ordinaire. Mais il faut savoir s’adapter aux situations, même les plus loufoques, pas vrai ? Alors ? Ca te tente ? Contre rémunération bien-sûr. »

Sourire aguicheur qui retrousse les lèvres du mutin, Ephron hésite. Alors l’autre en rajoute une couche, se présente et se dit de grade supérieur. Finalement, au bout de dix longues minutes d’un monologue sans fin, Ephron finit par se faire une raison et accepte. Après tout, il n’avait pas grand-chose de mieux à faire de sa soirée – déjà bien entamée. A part ruminer de sombres pensées au fond de son logis de fortune, derrière le commerce de son logeur.

« ...ok.
- Super ! Tu m’en vois ravi ! Et ton prénom, sinon, c’est comment ?
(S’enquiert l’homme en lui faisant signe de le suivre)
- Eph-… Altaïr. Vous pouvez m’appeler Altaïr. »

Haussement de sourcil interrogateur, puis haussement d’épaule nonchalant.

« M’ouais, bah, ça changera pas grand-chose pour moi. Enchanté Altaïr, et merci pour ton aide. On a du pain sur la planche ce soir ! »

Ephron resserre alors les pans de sa veste interminable autour de lui, et le renflement du tissu à l’endroit où il a rangé son carnet – tout contre sa poitrine – fait naître en lui un sentiment rassurant.  Comme si, pour la première fois depuis longtemps, Ephron avait retrouvé un sens à donner à sa vie.


— ✧ —


DERRIERE L'ECRAN

Endless row of angry waves
(thème musical)

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Ton petit âge : 28 ans.
Ton impression du fofo ? Des suggestions ? : Stimulant par son contexte et le foisonnement de petits détails glissés ci et là dans les différents topics. Je n'ai pas de suggestions particulières pour le moment.
Tu l'as connu comment ? : Via Top-sites, je vogue souvent, poussé par la curiosité, mais ça fait bien dix mois que je n'ai plus rp nul part.
crédits avatar : Zhongli – Genshin Impact / image originale de Nora Pikoszky (noranikoletta sur X)
petit mot de fin ! : Il s'agit du prédéfinit proposé par @Anita (coucou toi :petitclind'oeil:)
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Message Mer 10 Juil - 12:25

yupii again welcome; très happy de voir ce perso pris. Ca a été un vrai plaisir de lire les petits détails de l'univers soulignés ça et là, et avoir choisi d'en faire un flic super top ! On risque de bien s'amuser (j'ai lu avec la musique de la fiche, j'étais dans une belle l'immersion  )

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Possède lunette de visée et gâchette qui permet de tendre automatiquement la flèche puis de tirer : arme débloquée -- 8 tirs possibles.
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Appareil imitant la forme d'un oiseau, filme une zone jusqu'à une altitude de 1000mètres qu'il envoie vers le boitier holographique du possesseur. (par temps peu brumeux, patrouille depuis les airs - hors Lys et plateformes)
CAPE THERMO-INVISIBLE
Permet de se confondre dans le paysage tout en absorbant la chaleur du corps - invisible donc des lunettes de vision nocturne. (une fois par topic/mission, permet d'esquiver un adversaire/les forces de l'ordre (limite de 3 personnes).)

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Message Jeu 11 Juil - 6:13

again, tous ces petits détails de l'univers que tu as mis dans ta fiche, c'est touchant de voir cette attention pour le monde de Terra et cette inspi qui t'a porté ! Je ne saurais être plus happy de ce choix de prédéfini, le voir prendre vie et se construire sur cette fichette c'était super à lire, j'ai hâte de le voir évoluer dans le monde ravagé de Terra (aussi ravagé qu'Anita ? nooo)  AL'TAÏR [EPHRON] I'm past the point of no return. 1408526137

sitôt arrivé, sitôt validé chez les médiateurs  ! (si tu souhaites en savoir plus sur les métiers évolutifs)

Tu possèdes désormais
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Tu peux créer un e-journal ce qui te rapportera 150 crédits + 5PR

Et là  découvrir les multiples façons de gagner des points. (système optionnel)

N'hésite pas à farfouiller dans la catégorie Gestion, si tu cherches un partenaire RP ou mieux comprendre les options accessibles du forum.

Un nouveau flic en ville, m'a l'air trop bon pour ce monde sous bulle froide, j'espère qu'il saura rester intact (en d'autres termes, welcome dans la grande famille de "on est tous très sadiques avec nos persos" yupii ) j'espère que tu t'amuseras bien parmi nous !

Au plaisir d'échanger des coups de plumes et de sabre  :-D
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