[ MISSION ] Froid hivernal (1/1) (/!!\ SOMBRE)

rappel des missions : https://terra2.forumactif.com/t20-les-missions-explications

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Mission tempétueuse
nombre de participants : 1 max

Froid hivernal

24 janvier 8204, fin de journée :



Il faisait un froid glacial. Le dôme soumettait parfois la population à ses caprices, et la neige, comme maintenant, tombait sans interruption une nuit et une journée entières, lorsqu'elle ne se combinait pas au vent. D'aucuns voyaient ici la preuve que le dôme gérait ses humeurs par lui-même. D'autres supputaient que même la météo, surtout la météo, était un prétexte valable pour étouffer la suspicion des habitants à l'égard de ce que l'Elite était en usage de faire.
Et puis il y avait des derniers, qui s'en fichaient pas mal.
La neige tombait, c'était le résultat : occupant la route, des déneigeuses automatiques, sans conducteur, dégageaient les voies dans un vrombissement débilitant. Dans le quartier de la caste où le commerce était légion, la plupart des enseignes avaient fermé. Tributaires du temps, peu d'âmes étaient dehors : mais une enfant se baladait seule.

Elle portait une robe rouge, des souliers noirs, et des collants opaques blancs, bien trop légers sous la chape hivernale. Elle fredonnait un air mélancolique, trottinant dans la neige :

Vous décidez d'aider cette enfant. En dépit du fait que cette scène ne fasse que peu de sens... Mué/e, s'il en est, par le besoin de ne pas laisser une enfant perdue dans ce froid, vous rejetez ces alarmes, par combien salutaires en temps normal, qui vous disent qu'une chose ne tourne vraiment pas rond.

Pour cette mission, si vous souhaitez participer, vous pouvez d'ores et déjà poster votre réponse RP à la suite.

rappel:

Akira ressortit du magasin en essuyant ses mains sur un torchon, depuis l’arrière-boutique. La salle de repos des employés étaient bondés. Un mauvais payeur parmi tant d’autres. Il devait de l’argent à son boss. Gontran n’ayant pas pu être envoyé, le sale boulot avait été échu à Akira. Akira, la mercenaire qui ne vivait que pour l’argent. Akira, la mercenaire qui avait le sang chaud et la violence marquée dans la peau. Akira, la petite frappe qui faisait sa veilleuse, envoyée comme une note de frais inopiné et bien salé. Ferreux, même.

Elle sortit, et malgré la blancheur de ses cheveux, malgré la blancheur de la neige, personne ne pouvait effacer les traces indélébiles de la bassesse humaine, dont elle était une charpentière visiblement chevronnée. Levant son regard vers ce ciel artificiel et brumeux d’où tombait cette neige, elle se demandait comment le ciel avait été, il y a de cela 6000 ans. Étaient-ils étoilés ou cachaient par des nuages de pollution et de pluies acides, dehors ? Akira baissa son regard et entreprit de marcher. Portant un épais manteau, des gants et ses bottes, elle avait le regard baissé… jusqu’à ce qu’elle entende une note.

Ses yeux pâles de cristal aperçurent cette petite forme de couleur rouge.

Les enfants n’avaient pas l’habitude de sortir à une telle heure de la nuit, même s’il y avait des exceptions.

Une enfant avec une robe rouge et aussi peu protégée par le froid…

- Petite.

La jeune femme aux cheveux blancs n’avaient même pas eu le temps de penser qu’elle se trouvait déjà près de la jeune fille, à environ deux mètres. Akira avait les mains dans les poches, observant cette petite qui n’avait pas sa place ici.

- Petite. Je m’appelle Akira.

Elle sortit ses mains de ses poches, retirant ses gants et les tendit vers la jeune fille. Ils étaient trop grands pour elle, mais cela n’empêcherait pas Akira de les donner.

- Tu peux me dire ce que tu fais ici ? Et pourquoi ?

Akira, la casseuse de mâchoire, celle qui n'hésitait pas à poignarder quelqu'un pour faire le sale boulot, ressentait là, en sa poitrine, un élan de compassion qu'elle n'avait pas ressenti depuis... longtemps.

Le jour déclinait... Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas autant neigé : les navettes publiques étaient à l'arrêt, et aucun taxi n'aurait été assez inconscient pour naviguer de nuit sur ces routes. Les grandes déneigeuses ne faisaient dès lors plus le poids. Elles venaient de se ranger vers le bas côté le plus abrité, bien au fait de leur rôle et de leur limite, attendant d'être remplacées par ces énormes dameuses programmées dans la demi-heure

En dépit de ces précipitations hors norme, la petite fille continuait à fredonner. Sa robe virevoltait sous l'impulsion de ses pas, elle paraissait heureuse de marcher. Les flocons s'accrochaient à ses cils et ses longs cheveux noirs.
Quand elle vit la jolie dame, aux mèches aussi blanches que le paysage alentour, elle fut émerveillée. Puis, comme si elle se souvenait de quelque chose, son ravissement se tari.

Avec plus de retenue, elle lui désigna les cinq doigts de sa paume ouverte.

"J'ai cinq ans, je suis pas petite !"

Elle fut perdue par la question, et un peu moins heureuse que quand elle fredonnait toute seule. Doucement, elle haussa des épaules, comme les enfants savent si bien le faire, renfrognée par des sentiments qu'elle n'arrivait pas à cibler. Elle rattrapa les gants, les regarda sous toutes leurs coutures. Ce n'est qu'après une lente hésitation qu'elle consentit à pointer son index vers la ligne de la ruelle : là où la route nimbée de poudreuse filait droit jusqu'à se confondre dans le blanc brouillard de l'atmosphère neigeux.

"Là bas.. là bas j'ai ma maison. Mais j'ai un peu peur d'y aller seule." admit-elle.

Et sans regarder la dame aux jolis cheveux, comme si elle avait honte, elle rajouta.

"Tu veux bien m'accompagner ?"


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PRECISIONS:

Akira avait tue. Akira avait fracassée des nez. Elle avait utilisé des pieds-de-biche pour déboîter des épaules et des mâchoires. Elle avait même utilisé un tournevis pour poignarder quelqu’un dans l’œil quand celui-ci n’avait pas voulu payer les 3000 crédits de dette qu’il devait aux mauvaises personnes. Mais Akira ne pouvait certainement pas laisser toute seule une enfant dans une telle nuit. Surtout dans des habits aussi étranges.

- D’accord, ma grande.

L'enfant semblait confuse par les gants qu’elle lui avaient offerts. Et peu lui en valait les effets du froid sur sa main. L’enfant était prioritaire. Elle suivit du regard le doigt qui pointait dans la direction le long de la rue.

- Oui. Je vais t’accompagner.

Akira lui tendit la main, laissant voir si elle allait porter les gants, lui tenir la main même. Akira suivrait plus ou moins les directions données par la petite.

- Tu as faim ? On peut aller manger à un restaurant si tu veux. Où simplement boire un truc chaud dans une distributrice.

La jeune femme semblait déjà regarder aux alentours.

- Il fait froid. Pourquoi tu es habillée comme ça ?

L'enfant resta près de la jeune femme.  N'avait-elle pas froid ? En tous les cas elle ne le montrait pas. Elle enfila les gants trop grands, puis fit mine d'agiter des ailes, parce qu'on aurait vraiment dit qu'elle portait des petites ailes atrophiées !

Finissant par prendre sa main, elle fit non de la tête à sa question.

"C'est maman qui les a choisis pour moi" répondit-elle par la suite. Et c'était vrai, n'était-ce pas joli ?

Plus légère maintenant qu'elle ne rentrait pas seule, le reste n'avait pas d'importance à ses yeux. Tous les jours se ressemblaient, il n'y avait que les adultes pour chercher un but à leur vie, maman lui disait que ça ne changeait pas grand chose, au final, on était là, puis plus là. Mais maman et elle resteraient ensemble, et ça ce n'était pas un but, non c'était une raison, une très belle raison de marcher en compagnie d'une dame aux cheveux blancs comme la neige ! Vous imaginez quand maman la verrait ? Comme elle serait contente qu'elle ait réussi à trouver quelqu'un comme elle ?? L'esprit heureux, elle se sentait très fière.

Autour, la neige avait cessé de tomber. Mais le brouillard était de plus en plus opaque, ce qui rendait la navigation très compliquée...



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identité:

(c)  trevor claxton



C'était un robot qui ne tenait qu'à l'aide de ses tiges ferreuses recouvertes d'une texture caoutchouteuse.  Sous les amas de la matière élastique, son ossature en fer était un cadavre de métal posé sur deux échasses. Aussi évoluait-il bizarrement, entre l'araignée et le serpent, se trainant et attrapant tout à la fois. Sur la neige qui l'aidait à ramper, le renfoncement de sa cage thoracique en polymère s'aplatit et ses six bras métalliques enrobés d'élastomère avancèrent : seuls deux de plus, invisibles car repliés en croix sous le coffre mou recouvrant sa poitrine comme une chrysalide, étaient courts et griffus : contre ce poitrail ils s'agitaient, plus que pressés de serrer les corps pour ensuite les fouiller, et enfin reposer ainsi, contre l'agréable chaleur une fois qu'ils auraient plongé dans leur enveloppe. Voilà comment il se nourrissait,  à ses yeux : il se nourrissait de la chaleur que les humains lui offraient, et de cette couleur rouge, jolie, contre son poitrail agité,  il en concluait qu'ils le remerciaient, et cela le rendait heureux.

Les excroissances trouvèrent un poteau sur lequel s'arrimer, le robot s'y enroula. Sa face blanche se braqua vers la route enneigée. Dans le silence, son encéphale scanna la présence humaine en approche. La machine gynoïde resta totalement immobile, ce qui la rendit indétectable à l'oeil nu dans ce brouillard à couper au couteau... et c'est ainsi qu'elle procédait, car les tiges de son corps étant étonnamment munies de peu de force, son enveloppe difforme ne trouvait de réel avantage que dans la surprise et la rapidité.

Puis, elle pressentit que c'était le bon moment pour frapper.
Soudain, elle se propulsa à l'aide de ses excroissances caoutchouteuses et tomba sur l'humaine aux cheveux blancs. Elle s'enroula autour d'elle, ignorant la petite fille à côté.

@Akira

PRECISION:

https://i.imgflip.com/2pvcgh.jpg

Ouvrons le bal avec un meme, que le dé me soit favorable !

***

- Maman à de drôles de goûts, par ce temps…

Plus elle y pensait, plus Akira se demandait s’il n’y avait pas anguille sous roche. Sans être pour autant un monstre de violence, elle n’était pas fait en papier synthétique et ne fondait pas aisément sous la tendresse. Certains enfants pouvaient se montrer étonnamment violents, et même sociopathiques. Cependant, elle se trouvait dans la Caste, et même si elle y avait parfois des affaires relatant son travail, la présence de gangs étaient plus ou moins minimes. Qu’une gamine s’y promenait toute seule sans crainte quelconque était étrange.

Comme cette brume qui s’installait en ce moment.

- Il faudrait se-

Un bruissement vers le haut et elle releva soudainement la tête, portant la main vers un de ses couteaux se trouvant vers sa ceinture. Mais trop tard. Elle n’eut pas le temps de bouger et elle s’inquiéta pour la petite fille alors que les ténèbres recouvrirent Akira… et ce visage blanc tout bonnement effroyable, qui fit sortir un cri de surprise d’Akira. Elle tenta de se débattre, mais elle ne pouvait fuir, sa mobilité était réduite. Elle se sentit tomber. Dans un mouvement brusque et violent, Akira penchait son corps de côté. Elle savait qu’elle devait se trouver au-dessus de quelqu’un quand elle tombait sinon le rapport de force était plus qu’inégale…

Des exclamations de douleurs quittèrent sa bouche alors que, dans ses mouvements erratique, ses avant-bras reçurent des coupures diverses en premier, et elle baissa le regard. Du peu qu’elle put voir… C’était des foutus bras dotés de lames ou de griffes. De nature mécanique. Elle paniquait, mais elle n’était pas sans défense. Les mains dotées de griffes entamèrent déjà des blessures sur son ventre quand Akira les attrapaient en tentant de lutter. Elle se sentait roulée sur la neige, mais elle tentait de faire en sorte que cette… créature tout à fait abominable se retrouve sur le dos.

- Saloperie de …!

Akira, quant à elle, sentait l’adrénaline frapper son corps. L’ingénierie biologique de l’évolution était formidable, mais elle était limitée. Elle devait lutter par moment contre les deux bras en fer de la chose tout en tentant, parfois, d’attraper le couteau à sa ceinture.

HRP RÉSUMÉ:

Le membre 'Akira' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'bonne fortune' :

Dès que la machine se jeta sur la femme, la petite fille recula en courant. Mais elle ne s'enfuit pas. Elle resta là à regarder l'altercation avec des yeux anxieux. Quand la femme aux cheveux blancs roula et se retrouva au dessus, la petit fille couvrit sa bouche de ses mains. "Maman!" pensa-t-elle.

Agitant ses excroissances comme un scarabée sur le dos, les bras mécaniques recouverts par le caoutchouc s'arrimèrent au corps de son ennemi. Deux d'entre eux commencèrent à s'enrouler autour de son cou : la créature robotique n'émettait aucun son, seul pouvait-on entendre, dans la nuit froide tapie par la neige, le bruit de leur lutte...


@Akira

Pour me porter chance, je poste ce meme, parce que mon choix est de poignarder mon adversaire dans la cage thoracique !

https://media.makeameme.org/created/i-am-a-5c3ff1.jpg

Que la chance soit avec moi !

***

La mercenaire se battait pour sa vie. Elle savait qu’elle risquerait de mourir aujourd’hui, ou pire, se retrouver blessée. Mais elle ne passera pas sa vie dans le caniveau, ni ne voudra finir avec une jambe en moins, ou pire, un ou deux organes récupérés sur son corps, en plein milieu de la rue dans un brouillard aussi épais que du lait. Plus rien n’existait pour elle autour d’elle. Ni la petite fille, ni la neige, ni la ville. Elle avait l’impression d’être un animal sauvage qui se battait pour sa survie.

Malgré 8000 ans d’existence, l’Humain ne s’était pas éloigné de ses origines : un animal qui était prêt à tout pour vivre. Elle était ainsi. C’est dans sa rage guerrière, en sentant deux de ses membres s’enrouler autour de son cou pour l’étranger, voire même lui briser la nuque, qu’Akira leva très haut sa lame en l’agrippant avec ses deux mains, et enclencha des gestes pour l’enfoncer plusieurs fois dans la poitrine, le poignardant en le regardant avec toute la haine dont elle était capable dans son envie de vivre, en espérant atteindre des mécanismes important affectant les bras ou même de pouvoir réduire l’efficacité de sa puissance.

Le membre 'Akira' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'bonne fortune' :

Louis
Santa
Deyni
Emmy
Velgo
Sam

Ses longs bras en caoutchouc se resserrèrent sur la gorge de la femme, pas assez puissants hélas, pas assez puissants pour étrangler-la nuque, et dans un ultime effort ils ripèrent comme un tuyau vide. Les bras couverts de caoutchouc émirent des grincements. De son encéphale pulsaient des noms inaudibles sauf pour la créature. A travers son masque blanc, ses deux yeux invisibles brillèrent d'une lumère azur
Louis
Santa
Deyni
Emmy
Velgo
Sam
Un liquide bleu s'écoula de sa poitrine blessée, éclaboussant les bras et la poitrine de la femme. Un crissement de métal. Impossible d'émettre un son le robot se contorsionna. Ses petits bras en ferraille cherchèrent comme à s'évader de leur enveloppe. La créature robotique se tendit en avant. Ses griffes devenues faibles se posèrent sur la tête de la femme telles des pates d'araignée qui s'agitèrent et coupèrent ses joues. Une impulsion électrique fut envoyée, de son encéphale à son coffre blessé. Mais son moyen de communication ne fonctionnait pas. Pas avec les humains.

"Ma.. maman ! Ne tue pas maman !" hurla la petite. Elle courut et tomba à genoux dans sa petite robe rouge : elle s'accrocha à un des longs bras du robot qui convulsait à présent.

"Ne la tue pas !"

deux choix :

- Continuer à frapper le robot à la poitrine autant que possible
- Se détacher du robot et l'épargner

Elle se laissait porter par son instinct, poignardant l’être infernale de plastique, de caoutchouc, de ferraille, cette monstruosité qui aurait pu la tuer. Mais non. Akira ne se laissait pas faire. Elle ne se laissait que très rarement faire. Ce n’est pas aujourd’hui qu’elle mourra. Les yeux de la chose synthétique brillaient d’une lueur dont elle n’avait que faire, même si ce n’était pas différent, sur l’instant en tout cas, de la dilatation des pupilles d’un homme ou d’une femme se sachant proche de la mort.

Comme si son corps était véritablement proche d’un homme, son essence vitale giclait hors de sa poitrine, ses artères mécaniques uniques en son genre – car Akira savait que ce n’était pas une chose normale, au contraire – éclaboussant la jeune mercenaire d’une couleur bleu étrange qu’elle espérait ne pas être toxique.

L’être artificielle montrait des spasmes proche de la mort. Un peu comme une véritable araignée avant qu’elle ne se replie sur elle-même, dans le peu d’hologrammes qu’elle avait pu voir sur Terra2.

- Maman ?

Akira arrêta un instant, la lame bien levée dans l’air. Il en faudrait peu pour véritablement achever cette machine. Elle pourrait continuer.

- C’est ta maman ?

Son sang rouge se mélangeait au bleu de cette monstruosité sur les bras, sa lame, étonnamment solide, restait tranchante. Elle haletait. Akira se releva, mais bougea pour se mettre derrière la petite. Pour plusieurs raisons. Déjà, si le robot tentait d’attaquer à nouveau, Akira aurait au moins… un bouclier qui lui donnerait du temps pour réagir. Une autre était une vérité qui semblait avoir éclaté comme une grenade sur Akira, sur la possible nature de cette petite fille habillée de manière si légère dans ce froid mordant. Et enfin, l’envie de poser des questions. Couteau en main, elle le pointa sur la créature au sol qui subissait des spasmes.

- Et tu faisais quoi pour ta maman ?! Tu l’envoyais tuer des gens comme moi en les leurrant ? J’ai jamais vu de robot comme ça ! Et toi… Tu es quoi, putain ?

L’adrénaline la rendait agressive et certainement peu amicale. Pourtant, malgré le sang et ses blessures, incluant celles de ses joues qui saignaient, elle avait toujours cette étrange beauté froide.

HRP RÉSUMÉ:

Ca va aller ! avait dit la petite fille, une main tendue. Car sitôt la femme s'était-elle rangée derrière elle, que la créature robotique, pourtant prise de violentes convulsions, s'était agitée de panique, cherchant à retourner sur l'ennemie maintenant qu'elle la voyait se placer derrière l'enfant. Insensible à la femme, le petite retomba à genoux pour toucher la créature robotique et l'initier au calme.

"Tout va bien..." la rassura-t-elle. Puis elle lança un regard dénué d'émotions à la dame. C'est alors qu'on aurait pu comprendre, depuis tout ce temps, que le manque de froid, que l'absence de larmes, que sa petite main glacée tenant celle de la dame, recouverte par le gant, étaient autant de vérités troublantes.

"Toi aussi, tu ressembles à un robot..." lui dit-elle alors. Il y avait un contraste saisissant entre sa petite voix d'enfant et son expression faciale devenue plus composée. Elle regarda le sang couler du visage de la dame, puis alla vers sa maman qui avait un peu cessé de se débattre : le liquide bleu s'échappait encore de sa plaie. L'enfant n'avait rien pour épancher les entailles. Elle balbutia, porta ses mains à ses propres joues, prise d'une émotion, latente, non conforme, qu'elle ne comprenait pas.

"Il y a trop d'humains ici, et eux aussi ils tuent... ils tuent tout le temps, pour rien, pour rien du tout..."

"Maman, elle le fait avec beaucoup de chasteté. Elle a respecté chacun de ceux qu'elle a emportés..."

C'était une logique absconse, mais évidente aux yeux de l'enfant.

Elle avait passé dix années à se cacher dans une décharge, puis elle avait grimpé dans une beine volante qui retournait en ville : dedans la chaleur devait être insupportable car elle avait un peu fondu.
Elle n'était pas aussi propre et jolie que maintenant. Dans la cave, elle avait rencontré Maman. Celle-ci, à chaque phase de veille, l'avait recouverte comme un bouclier, la cachant à un monde plus insensible. Elle lui avait transmise ses informations : un langage binaire que l'enfant s'était surprise à comprendre. Posant ses doigts sur le masque du robot insolite, elle avait souri.
Maman parlait, mais comme les humains, pas comme les théris. Elle parlait d'une manière plus belle.
A passer autant de temps dans la décharge sans nourriture, la petite fille aurait dû saisir bien plus tôt qu'elle aussi : elle était un robot.

Maman lui avait offert des pièces électroniques de rechange non fonctionnelles, voulant bien faire. Puis de jolis habits, à sa taille. Elle lui avait légué les noms de leurs anciens propriétaires comme une prière "Louis, Santa, Deyni, Emmy, Velgo, Sam" : maman vouait du respect à ceux qui lui offraient de leur matière, un peu comme d'autres le feraient, peut-être, avec la viande d'animaux qu'on ne voyait plus et qui descendait directement des plateformes...?  Est-ce que ces animaux là, on les tuait, en haut ?

Une fois, même, maman lui avait ramené un jeu, un train mécanique qui tournait en cercle parfait : il semblait toujours pourchasser le dernier wagon dans une quête perpétuelle dénuée de sens. Malgré tout, maman avait tendu un de ses bras robotiques pour lui montrer la machine, penchée au dessus d'elle, son masque blanc fixant l'objet.
"Même les robots, ont besoin d'une raison de vivre."
Etait-ce ça : que maman avait voulu lui dire ?

"Les humains ne regardent pas. Ils ne regardent jamais..." lui répondit-elle.

Presque à chaque fois, on l'avait prise pour une enfant perdue, quatre-vingt dix pourcents du temps. On l'avait aidée à retrouver sa maison. Le plus souvent, c'était dans les temps noirs, brumeux et froids qui laissaient présager que les hommes, les femmes, les adolescents qui trainaient là n'étaient pas recommandables.

Finalement, le robot cessa de bouger. Ses yeux clignotèrent d'une faible lueur. La petite fille se pencha vers sa maman. Elle toucha son masque pour écouter ce qu'elle avait à lui dire. D'un point de vue extérieur l'enfant ne semblait pas triste : la notion de tristesse variait selon le robot, la petite fille n'avait, semble-t-il, pas reçu une séquence assez développée vers les ondes de la tristesse, comme si son créateur avait souhaité qu'elle reste éternellement joviale, enjouée, ou suffisamment effrayée pour qu'on prenne toujours soin d'elle. Puis sa maman s'éteignit, comme ça. Ses bras cessèrent de bouger, et elle resta immobile, sur le dos, comme un scarabée mort.

Le petite fille androïd se rassit sur la neige, à côté de la créature automate. Les yeux dans le vague, elle toucha à nouveau ses propres joues. Peut-être aurait-elle souhaité en sentir des larmes, elle s'était toujours demandé ce que cela ferait de pouvoir pleinement pleurer, avec des vraies larmes, et décharger tout ce qu'il y avait à l'intérieur...
Son programme lui envoya des informations contradictoires. Tremblant pour la première fois, elle se mit soudain à sourire face à la jeune femme. Puis elle rigola, d'un rire d'enfant programmé, et s'affola tout à la fois, surchargée d'émotions qui rentraient directement en conflit avec son logiciel : le souvenir de sa maman restait dans son stockage de données, mais sa maman, elle n'était plus et le train qui tournait dans sa mémoire ne faisait plus très sens... plus très... s..s-- --

Son corps sembla imploser de l'intérieur, entre sa colonne et l'arrière de sa nuque. Cours circuité par des informations non adaptées à son système, le robot à l'aspect enfantin fut brusquement agité de soubresauts.  Sa bouche s'ouvrit, sur un dernier rire inaudible. Portant encore les gants qu'on lui eut offerts, elle tendit ses bras vers la dame aux cheveux blancs, mais ils retombèrent au final, comme ceux d'une marionnette. Son corps d'androïd plus vrai que nature resta là, assis, contre la carcasse de l'autre robot, tandis que les flocons, minces et légers, fondirent sur sa petite robe rouge.

Tu as décidé d'attaquer le robot qui en voulait à ta vie, et tu as réussi à lui porter des coups fatals.

Les robots resteront là jusqu'au petit matin. Des médiateurs les retrouveront avant que le soleil se lève, à demi-recouverts pour une autre chute de neige. Il est rare de trouver un robot aussi cauchemardesque, en tout cas au sein de la ville. Une machine plus modique viendra s'en saisir pour analyse. Pour la petite fille, ce n'était pas un modèle étranger... les androïds ultraréalistes sont uniques et d'une grande valeur mais leur ingénierie est connue : elle sera désassemblée, peut-être en vue d'être refourguée vers les Plateformes afin que ses composants soient réutilisés sur un autre androïd.

Un détective a quand même relevé ton sang sur le lieu de l'altercation : aucun résultat probant, tu n'es pas fichée sur la base de données de la police, seule l'Elite aurait accès à plus d'informations via ta puce mais pour un évènement si lointain tu restes une paille de fer dans une marée de métaux.

Après avoir regagné le commissariat, le détective en restera retourné quelques nuits. Quand il a vu cette petite fille immobile dans la neige...son sang n'a fait qu'un tour. Jamais ne fut-il aussi soulagé de comprendre qu'il ne s'agissait "que d'un robot"
Quant à toi, va savoir, comment tu auras vécu cette scène... et ce qu'il y résidera, au fond de tes propres pensées... humaines.

Fin de la mission - Tu gagnes +35 de réputation

tu peux, bien entendu, répondre une dernière fois si tu en as envie, c'est optionnel, puis la mission sera clôturée.  

@Akira

‘Toi aussi, tu ressembles à un robot.’

Ce n’était pas elle qui avait été au sol. Ce n’était pas elle qui était faite de vis, de clous, de métal, de polymères, d’un noyau interne et d’un liquide refroidissant. Elle n’était pas ce qui était au sol, en train de se débattre comme un de ces insectes. Ce n’était pas elle, habillée de rouge, qui regardait ce qui aurait été une mercenaire sans cœur. Mais la situation était unique. Akira, qui n’avait jamais rencontré d’abomination du genre, se trouvait devant… Devant une fille, au cœur probablement pompée par un quelconque sang bleu comme celui qui avait alimenté ce monstre.

Elle s’était penchée sur le cadavre de… sa maman. Ce mot était étrange dans sa bouche, après tout ce temps, et l’était encore devenue davantage. Elle maintenait sa lame pointée vers le duo, comme si elle était méfiante, en pensant qu’ils se remettraient soudainement debout pour la tuer. Mais il n’en fit rien. Le silence fut perturbé par un éclat d’émotion intense, un rire qui sonna le glas de son trépas quand une pétarade sec fut la dernière chose qui résonna dans l’air.

Akira observa ce qui était la carcasse brisée d’une androïde plus vrai que nature, avec des propos beaucoup plus vrai qu’Akira aurait aimer entendre. S’approchant du corps, elle se mit à genoux, observant le visage marqué et tordu sur ce corps enfantin.

Elle reprit les gants qu’elle avait tombés. Ce simple geste lui retourna l’estomac, bien plus que l’apparence de cette effroyable chose. Bien plus que le fait d’avoir entendu ce rire de cette… enfant.

- …

La neige tombait au même titre que son sang sur les lieux du crime. Peut-être que quelqu’un de plus regardant aurait vu Akira passer un bon moment en la compagnie des corps, mais personne ne l’avait vu.

Elle devra vivre avec ce qui s’est passé pour le reste de sa vie. À travers les rêves, les souvenirs.

Comme un train sans but, incapable de comprendre sa propre machinerie, n’agissant que par ce qu’elle connaissait.

NOTE DE FIN: