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Roxi - La froide harmonie des privilèges
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Roxi - La froide harmonie des privilèges

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Roxi - La froide harmonie des privilèges Empty Roxi - La froide harmonie des privilèges

Message par Roxi Dim 28 Jan - 23:18

Roxi

NOM :  Roxi    
   
AGE : Vingt ans
 
SEXE : Femme
   
METIER : Apprentie & musicienne streameuse sur Terra2  
 
GROUPE :  Atlas en questionnement (ou Habitante du coup? je vous laisse trancher)  
 
CLASSE SOCIALE:  élevée  
 
LIEU DE VIE : Nid de coucou  
 
POSSESSIONS: Un abonnement premium à Terra2, de multiples abonnements à des logiciels de production musicale assistée, une guitare électrique, un synthé, des pédales d'effet et autres accessoires analogiques vintage. Une chambre dans un appartement du Nid de Coucou. Et globalement pas mal de thunasse familiale.

—————DESCRIPTION MENTALE ET PHYSIQUE—————

D’une petite taille qui peut contraster drôlement avec la largeur des instruments de musique qu’elle transporte, Roxi dégage quelque chose de fantomatique. Sa sensibilité excessive et son apparente chétivité en font une personne peu exercée à la dure réalité des rues, alors elle compense en s’employant à masquer ses émotions. Elle sourit peu, mais observe tout, parfois avec une insistance déconcertante.

Cependant, pas besoin de la connaître depuis longtemps pour comprendre qu’elle fait partie des rêveuses : elle se laisse facilement absorber par ce qui brille, ce qui sonne, et tout ce qui met un peu de saveur dans la sinistre atmosphère du Dôme. En bonne artiste, elle nourrit un goût pour les farfelus et les gens qui sortent du moule, ce qui lui met des bâtons dans les roues lorsqu’il s’agit de sociabiliser avec ses semblables de la classe aisée : les uns débordent de banalité, là où les autres s’appliquent à la bousculer lorsqu’elle se fait trop bruyante dans son excentricité, et bien souvent sans faire dans la dentelle. Les tempes, le menton et les dents de la jeune femme s’en souviennent hélas.

Mélomane jusqu’à l’os, elle se passionne pour la totalité de la musique accessible et son histoire récente, bien que les ressources sur le sujet soient limitées dans l’encyclopédie virtuelle de BIO CORP. Roxi prend d’ailleurs un malin plaisir à critiquer les lacunes de Terra2, ce qui ne l’empêche pas de s’y éterniser avec excès, changeant d’avatar comme de chemise pour diffuser ses créations. Bien qu’elle se demande parfois à quoi ressemblait réellement le paysage musical plusieurs millénaires auparavant, et à quel point les genres se sont réellement renouvelés, Roxi aspire avant tout à apporter sa pierre à l’édifice en continuant de faire humblement évoluer cet art, à son échelle. « L’apocalypse n’est pas un prétexte pour s’arrêter de créer », balance-t-elle souvent à qui veut l’entendre… ce qui lui vaut parfois une étiquette d’idéaliste perchée, loin des sombres réalités du monde, quand ce n’est pas tout simplement une torgnole du monde lui-même. La malheureuse n’est pas au bout de ses peines dans ce repli de civilisation en sursis.


   

—————HISTOIRE—————

Ma première symphonie électronique? Quatre ans.
C'est l'âge que j'avais quand je l'ai composée, bien sûr. Pour ce qui est du temps que ça m'a pris, on est plutôt autour des trois ou quatre minutes.

Alors bien sûr, quand je la réécoute aujourd'hui, je trouve ça d'un ennui navrant. Il faut dire qu'en poussant les curseurs de l'IA au niveau de simplicité maximum, on ne peut pas vraiment s'attendre à quelque chose de très élaboré. Une poignée d'instructions suffit pour mettre en branle des siècles d'obscure histoire musicale broyés et digérés par la machine, puis un simple appui de bouton permet de régurgiter le résultat sous la forme d'une effroyable daube numérique, formatée pour Terra2. La gloire est à la portée des doigts, vive le progrès, longue vie Nana, tout ça tout ça.

Détrompez-vous, je ne crache pas sur l'IA, loin s'en faut. Seulement sur celles et ceux qui s'en servent comme des savates, et il y en a hélas un sacré paquet. Au-delà de la main qui l'utilise, un outil reste un outil: en mode expert, les MIAS (pour "Musical Inspiration Assistant Software") permettent des réglages extrêmement fins sur absolument tous les aspects d'un morceau, de la délicatesse des premières notes jusqu'aux dernières couches de mastering en passant par les infinies possibilités d'arrangement. Pour autant, rares sont les logiciels qui permettent d'aboutir à un workflow suffisamment détaillé pour laisser la main à l'utilisateur la liberté d'écrire ses propres mélodies à la note près. Rien n'empêche de les jouer sur un instrument si ça nous botte, mais la composition elle-même est généralement prémâchée. Le processus créatif est verrouillé.

- Et alors, ça va quand même pas troubler ton sommeil ? s’agace mon père quand le sujet arrive sur le tapis. Profites-en un peu au lieu de râler, les abonnements à ces logiciels nous coûtent environ un œil par mois...

J'ai grandi en sécurité dans le confort d'un petit appartement du Nid de Coucou avec un clan de trois autres personnes, deux adultes et un robot. Oui, les robots sont des personnes. Pas la peine de vous offusquer, je ne changerai pas d'avis.

Et pour cause : ce robot-là est celui qui m'a initié à la musique quand j'étais môme en me faisant jouer avec des synthés holographiques très rudimentaires, avant même que je sache parler. Un érudit, de ceux qui en savent un rayon sur les siècles passés. Sphinx, qu'on l'appelle, mon papa adoptif en quelque sorte. Il m'a toujours encouragée à être autonome dans mon apprentissage, à m'approprier les arcanes du solfège autant que possible, et jouer mes propres notes depuis le début. Mais c'est aussi lui qui a fait des pieds et des mains auprès de mon vrai père pour qu'il me procure des logiciels de création harmonique assistée alors que j'étais haute comme trois pommes. Et le cerveau préférant le plus court chemin vers la dopamine, je suis inévitablement devenue accro à l’IA, comme tout le monde.

Tucker, mon père génétique, n'a quant à lui jamais vu aucun inconvénient au verrouillage de la créativité par la machine. "La machine sait ce qu'elle fait", qu'il dit, "mélodiquement elle sait te faire aller là où personne n'est encore allé, puisqu'elle connaît tout ce qui a existé". Ce vieux naze n'y connait rien en musique, il se la raconte parce qu'il traîne avec des habitués du Cabaret Bleu. Résultat, le jour où j'ai retroussé mes manches pour réparer sa vieille guitare électrique décorative qui était restée accrochée dans sa chambre pendant des années comme un vulgaire tableau numérique, il ne m'a même pas remerciée. "Garde-la, va. Mais ne t'avise pas de nous casser les oreilles avec cette antiquité". Je me suis gênée, tiens. J'avais quatorze ans.

Ça ne m'a pas empêché de me faire la main sur les MIAS et tous les autres appareils de création musicale où je posais les doigts. Tout y est passé, que ce soit les émulations de synthé et les immenses possibilités qu'elles offrent, ou bien les bécanes analogiques ancestrales accumulées grâce aux riches connaissances de mon père... et parfois ramenées par Rona de la recyclerie où elle travaille.

Rona est la deuxième humaine qui vivait avec nous, et elle m'a élevé comme sa fille. C'est elle qui m'a transmis le goût de l'effort et de la bidouille: là où mon père est un opportuniste qui arrive à ses fins en jouant des coudes avec les hautes sphères et en léchant des bottes numériques sur Terra2, elle bricole des merveilles avec deux câbles, trois bouts de tôle et des chutes de tissus. Elle se débrouille aussi avec les outils numériques, mais là-dessus je la surpasse largement. Mon utilisation de la réalité virtuelle frise l'insolence: depuis mes seize ans j'y vais surtout pour repérer les glitchs et les incohérences. J'ignore à quoi ressemblent les gens qui se tapent les rapports de bug chez BIO CORP, mais ils doivent bien connaître mon pseudo: je les inonde de doléances. C'est mon côté lèche-botte à moi... les chiens ne font pas des chats.

- Vous avez entendu ? fis-je un jour remarquer à un inconnu en ligne avec un avatar aux allures de panda avec des écouteurs. La boucle de musique qu'ils ont mise en fond dans ce jeu est mal foutue, le kick passe son temps à se décaler de quelques millisecondes à chaque fois qu’elle recommence.

- Exact, m'a-t-il répondu avec une voix caverneuse transmise par un micro grésillant. Sûrement un problème de quantif. Ou alors ils ont juste laissé leurs IA de développement coder le looper avec les pieds. Ce serait pas la première fois.

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Là, j'étais bluffée. C'était déjà rare que quelqu'un s'intéresse aux mêmes domaines obscurs que moi, mais en plus quelqu'un de calé sur le sujet? Le courant est passé immédiatement, autant sur les aspects techniques que sur les sensibilités musicales. On a parlé pendant des heures en s'échangeant des dizaines de multi-playlists, et on n'a pas tardé à se donner rendez-vous IRL. Il s'appelait Quid. Seul problème: il habitait en secteur moyen, au beau milieu de la Caste.

J'avais dix-sept ans, et c'était la première fois que je m'éloignais autant du Nid de Coucou. Comme j’étais persuadée d’être un coucou du genre coriace, j’ai battu des ailes.

Il y avait quelque chose de grisant dans le fait de franchir le mur, de se trimbaler avec une grosse capuche et d'avancer droit devant soi, le pas franc. Les bâtiments étaient plus hauts, les ténèbres plus épaisses. Les enseignes des cafés et les néons de la ville défilaient si vite, j'avais l'impression d'être un vaisseau dont la coque oscillait au rythme des bruits de la rue. Ces bruits n'avaient d'ailleurs rien à voir avec ceux dont j'avais l'habitude. C’était vivant, organique. Un peu sale aussi, un côté sourd et grinçant. Ça m'a immédiatement inspiré un groove, quelque chose de tribal et urbain à la fois. Le genre de paysage sonore que je n'hésite plus à enregistrer dans une note vocale sur mon vieux téléphone: c'est généralement une excellent point de départ pour commencer un nouveau morceau.

On s'était donné rendez-vous dans un café dont Quid était habitué. Tout calme, ambiance feutrée, tapissé de simili bois. Je n'ai pas mis longtemps à reconnaître mon ami panda: son avatar n'en était pas un. C'était REELLEMENT un putain de panda avec des écouteurs, un Théris comme aucun autre. On a échangé des banalités pendant deux minutes, puis je lui ai montré ma note vocale enregistrée plus tôt. Il a trouvé ça inspirant, et m'a demandé si j'avais déjà publié des chansons sur Terra2.

- Très peu pour l'instant, lui concédai-je. J'ai souvent des idées de percussions, mais je n'arrive jamais à les faire sonner comme je veux. Au bout du compte toutes mes musiques finissent par être des longues successions de basses brumeuses et de nappes plus ou moins blindées d’effet, qui planent à n'en plus finir.

- La belle affaire. Je suis beatmaker, et je galère sur les nappes.

On s'est serrés la pince. Après quelques heures de travail au casque dans le fond du café, on avait l’ébauche de notre premier morceau, qu’on a terminé à distance sur Terra2. Ça déchirait, et on l'a faite diffuser sur la plateforme de diffusion publique presque dans la foulée. Les écoutes se sont multipliées, on était galvanisés. Quid le panda n'était pas qu'un beatmaker, c’était un étrange artisan du sample, plus perché que je ne saurai jamais l’être. Il s’était appliqué à tordre le rythme pour y apposer sa drôle de patoune : le résultat était asymétrique, boiteux, entêtant avec ce qu'il fallait de dérangeant.

Quand je lui ai demandé quelle IA il avait utilisé pour faire ça, il s'est bien foutu de ma tronche.

- Une IA? T'as déjà entendu une IA produire un groove aussi bancale? J'ai fait ça au pad, à l’ancienne en tapant le rythme sur des carrés en silicone de toutes les couleurs avec mes p'tites pattes. Y'a que ça de bon.

Un monde s'ouvrait. J'avais enfin trouvé quelqu'un qui parlait ma langue. Ce qu'il avait fait, je n'avais jamais vraiment osé le faire. Même les nappes que j'avais produites pour notre collab, je les avais sculptées en grande partie avec l'assistance de ma station musicale virtuelle. Quid avait eu la délicatesse de ne pas me le reprocher alors qu'il ne cautionnait pas cette méthode.

J'ai depuis appris à me passer de l'IA, dans un long et pénible processus de déconstruction. A chaque fois que c'était possible, je traçais mes notes directement sur le clavier. Je me suis mise à enregistrer beaucoup plus de guitare, à l'instinct, sans laisser l'écran me dire où poser les doigts. Le choix des configurations initiales, des réglages fins et de l'enchaînement des effets passaient peu à peu sous mon contrôle systématique: plus rien n'était laissé ni au hasard ni aux griffes de la machine, je lui ôtais ces plaisirs un par un. Et quand Quid rajoutait sa sauce rythmique par-dessus tout ça, c'était une explosion de saveurs musicales comme jamais la réalité virtuelle de l'Elite n'avait su m'en procurer.

On ne s'est jamais revus IRL, mais on s'est retrouvés régulièrement dans un espace de création sur Terra2 pour composer et bavarder ensemble, ça a duré des mois. L'occasion de tisser les bases de ce qui aurait pu être une amitié solide: je lui parlais de mes problèmes de riche dont il n'hésitait pas à se moquer gentiment, et de son côté il me dressait un aperçu des soucis dans son quartier, des galères d'argent qu'il traversait, et de son addiction aux délices de la réalité virtuelle.
Pendant ce temps, on a pondu une dizaine de chansons ensemble dont cinq qu'on a réussi à sponsoriser par la plateforme, chacune avec plus ou moins de succès. On récoltait des commentaires gorgés de curiosité, d'étonnement ou de dédain selon les goûts:

"Trop perché votre truc, ça ressemble à rien! Faut arrêter les conneries"
"C de la bonne vous avé utiliser quel MIAS?"
"MALADE LE BREAK DE 4'55 !!! я хочу большееееееееееее"
"Euh wtf. Ça fait mal aux oreilles un peu nan ?"



Et puis du jour au lendemain, plus de signe de vie. Panda parti. Une semaine avant une occasion en or de produire un set live qu'il nous avait dénichés dans un club underground, plus de nouvelles du Quid.

Après des jours d'appels et de messages sans accusé de réception, je suis retournée discrètement à sa recherche dans son quartier. La robot-barista du café feutré où on s'était rencontrés s'avérait le connaître personnellement, et comme elle avait fini par me donner son adresse je suis allé interroger directement son voisinage. Personne ne savait ce qu'il était devenu. Pas l'ombre d'une trace. Et pour couronner le tout, on commençait à me regarder de travers.

Faute de mieux, je suis allée toquer chez lui directement. La porte n'était même pas verrouillée, alors j'ai fini par entrer, très lentement, les intestins en vrac. Une part de moi s'attendait en effet à trouver son épais cadavre grouillant d'asticots, étalé contre un mur repeint à l'hémoglobine...
Heureusement ou pas, il n'y avait pas l'ombre d'un corps dans ce minuscule appartement. Seulement des boîtes à rythme et une farandole de pédales d'effet vintage qui prenaient la poussière. Un miracle que personne ne les ai déjà volées.

Alors j'ai laissé une note numérique sur son bureau pour m'excuser du dérangement, et j'ai ramené tout son matériel chez moi. Hors de question que ça tombe entre les mains d'une bande de tocards qui revendraient ça une fortune au marché noir, je préférais courir le risque qu'il m'en veuille à son retour. Si toutefois il revenait. Ça m'a pris plusieurs aller-retour, et personne ne s'est douté de rien. Je crois.

Je me suis quand même pointée au club underground à l’extrême Sud des quartiers commerciaux, tout près de la Caste, où on avait été programmés la semaine d'après. Un écrin de contre-culture comme on en fait plus, au plafond très bas, en sous-sol. Et puisque je n'avais pas encore le savoir-faire pour faire tourner les Drum Machines proprement, j’ai utilisé une IA pour extraire et pré-mixer un enregistrement de ce qu'on avait fait ensemble pour remplacer les beats du panda, mais ça n'avait évidemment plus la même saveur. Il manquait la patte de l'animal pour incarner la chose.

C'était mon premier concert en dehors du Nid de Coucou. Comme j'étais seule j'avais suivi mes habitudes et je n'avais pas installé beaucoup de matériel, seulement quelques synthés holographiques et une poignée de contrôleurs. Même pas de guitare, j'avais pré-enregistré des samples pour ça aussi. Config légère, simple et efficace.

On m'a pourtant regardé faire mon office électro comme si j'étais une bête sauvage, sans vraiment comprendre le sens de ce qui sortait des baffles. Je n’ai pas immédiatement compris pourquoi. Ça dansait à peine. Même moi, je n'y croyais plus vraiment. La fin du set est arrivée comme un soulagement.

Avant de partir, j'ai demandé ma paie au gérant du club. Il a bien rigolé.

- Tu devrais être contente qu'on t'ait laissée faire la guignole avec tes hologrammes, la nantie. Les gens qui viennent ici veulent du gros son, pas des délires de snob technophile. Ta paie, ce sera zéro crédit.

Les véritables premiers pas en dehors du Nid de Coucou commençaient ici. J’étais gagnée par un mélange de déni et de sidération, et le gars l’a bien compris :

- Bienvenue dans le monde réel, ma grande.

- Je... je ne comprends pas, ce sont les morceaux qu’on avait écrits ensemble, Quid vous les avait envoyés non ? On avait été programmés pour la soirée...

- "On", tout à fait. Vous étiez censés être deux. Je t'ai laissé ta chance parce que t'étais une amie du panda, mais au bout du compte c'était une belle idée à la con de te laisser faire ça sans lui, personne n’a accroché. Alors retente ta chance au Cabaret Bleu si ça te chante, mais t'avise pas de refoutre les pieds ici.

Ce n'est pas tout. Sur le chemin du retour, deux femmes et un robot m'ont coincée dans une ruelle. La Cohorte. On m'a plaqué un pied de biche rouillé contre la gorge, puis on m'a arraché mon casque, mes contrôleurs, mon projecteur de synthés holographiques et tout ce qui avait vaguement de la valeur. Le tout en me rouant de coups et d'insultes bien entendu, sinon c'est pas drôle:

- Tiens mange ça p’tite connATLAS de mes deux!
- L'Elite au bagne! Hurlait le robot en me cognant dans le bide. L'Elite au bagne! L'Elite au bagne!
- Eh tu feras gaffe sale bourgeoise de tes morts, t'as encore un peu de privilège coincé entre les dents!

Sympa la soirée. A refaire, vraiment.

Pas la première fois que je me faisais tabasser, mais le niveau de haine atteignait des dimensions stratosphériques, de quoi loger la douleur des coups bien au fond des articulations pour qu’elle y reste longtemps, longtemps.
Quand je suis rentrée au Nid en boitant, couverte de bleus et de sang au beau milieu de la nuit, mes trois parents m’attendaient. Heureusement ils ont eu la finesse de ne pas me mitrailler de questions et de jugement le soir même. Ils se sont contentés d’unir leurs efforts pour panser mes blessures, me réchauffer un bol de riz au gingembre, et me soutenir avec la simple force de leur présence, sans dire un mot. Comme s’ils avaient su à l’avance que ce genre d’embrouille allait finir par m’arriver un jour, que c’était une étape normale, un rite de passage dans la vie d’une terrienne du 83ème siècle.

De mon côté, je restais murée dans le silence, hantée par les paroles de mes assaillantes :

- Rentre chez ta mère la шлюха, m'avait balancé la dernière avant de s'enfuir avec les autres en me laissant une patate dans le nez en souvenir, sans savoir que ma mère n'était plus de ce monde depuis ma naissance. Et va bien streamer ta merde sur le Terraverse! Sale parvenue, va.

Le plus triste, c'est que c'est exactement ce que j'ai fait.
Durant les années qui ont suivi ce traumatisme, je me suis contentée de diffuser timidement des sons dans des salles de concert virtuelles sur Terra2, sans grande conviction. Comme je n’ai pas eu le cœur d’apprendre à me servir des boîtes à rythmes de Quid, j’ai produit essentiellement des choses très éthérées, avec pas ou très peu de percussions. Mon père m’encourage à persévérer, il pense que ça va finir par attirer des gens de l'Elite. Je crois qu'il espère me voir faire un featuring avec la Fleur Bleue au Cabaret. Il peut toujours rêver.

A reculons, j’ai commencé à passer un peu plus de temps avec ma mère adoptive, à me concentrer davantage sur ma progression en tant qu’apprentie. Plus vraiment le goût de faire de la musique aujourd’hui. Pour moi toute seule peut-être, mais pas publiquement. Je ne me sens pas l'énergie ni la légitimité de la proposer à la Caste, et encore moins dans les zones plus reculées de Terra. Séduire les classes aisées a aussi complètement cessé de me faire rêver.

Dans les deux cas mon agression à la sortie du club n'y est pas pour rien, c’est comme si j’avais effleuré une réalité glauque au moment où j’avais reçu les coups, un aperçu de la rançon du confort. Voilà la vérité : au-delà du Nid, dans les froissures de la ville, tout le monde déteste les privilégiés de mon espèce, et personne n’a envie de les entendre dire la musique qu’ils doivent écouter.

Je ne comprends rien au monde tel qu’il est. C’est obscur, cryptique, comme ces saloperies de sérénades microtonales du millénaire passé. Ça parle un langage que je ne comprends pas, un patois douloureux qui suinte le fiel, et j’ai besoin d’un interprète fiable.
J’en connais bien un, mais ce serait mieux si j'avais une garantie qu’il est en un seul morceau sous la surface du Dôme…

Pas le choix. Il faut que je retrouve ce panda.

Ton petit âge : Une puissance de 2.
Ton impression du fofo ? Des suggestions ? : Ça inspire direct, bravo pour le travail! Pas l'habitude des esthétiques post-apo, c'est précisément ce que je viens chercher :3
Tu l'as connu comment ? : Topsite :) bravo les votes
crédits avatar @9baMelo 
petit mot de fin ! Alors je suis pas non plus un grand fan de communication non violente mais je préfère quand même ça aux baffes ♥ /fuit/
Blague à part, merci d'avance pour l'accueil, au plaisir d'écrire avec vous ♫
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Roxi - La froide harmonie des privilèges Empty Re: Roxi - La froide harmonie des privilèges

Message par Jorgën Lun 29 Jan - 0:22

bon alors comment dire
Cette fiche est juste pfiouuu... bah j'ai pas les mots, c'est vraiment très beau. Les références à l'univers à foison, l'étrange dualité de l'IA, cette quête de l'ami panda,

ça et ça

Tiens mange ça p’tite connATLAS de mes deux!

sur le Terraverse!

et le message que non, la Cohorte c'est pas les gentils anarchistes contre les méchants de l'Atlas, c'est beaucoup plus complexe, très complexe, cette bulle protectrice de Terra2, très réaliste à notre époque étant donné l'univers du virtuel si présent et j'en passe et j'en passe ! Shocked  Merci beaucoup pour ce beau moment de lecture

Je la vois beaucoup à Atlas, car la technologie reste une grande amie de la petite Roxi (si ça te convient, autrement tu me dis je changerai)

bienvenue officiellement ici, c'est avec grand plaisir que je te valide sous le dôme
Pour l'avatar on a vu ensemble du coup, l'image manga  étant assez réaliste now c'est all good !

Tu es preum's à céder à un métier d'artiste pas soumis aux métiers évolutifs, je m'en irai ajouter ton petit métier par icone dans les minutes qui suivront : à part si t'aurais dans l'idée de lui faire ouvrir un commerce plus tard ? tu me diras ça, et je rajouterai manouvrier en plus  Smile

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et pi jte cède le petit emblème de fiche coup de coeur, paske vraiment c'était une chouette histoire, très originale et touchante !  Roxi - La froide harmonie des privilèges 137932190  

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Pour le reste, le nid de coucou c'est un chouette endroit, j'imagine qu'on y voit bien les couchers de soleil, à travers sa fenêtre sécurisée... Smile  

à très vite dans l'univers !
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Roxi - La froide harmonie des privilèges Empty Re: Roxi - La froide harmonie des privilèges

Message par Roxi Lun 29 Jan - 0:35

Waaaaaouw, touché par ton retour merci beaucoup ♫

Parfait pour Atlas, et pour le métier j'avais proposé Apprentie en pensant qu'un métier d'artiste serait pas déblocable mais si c'est le cas alors j'embrasse joyeusement cette destinée de troubadour Roxi - La froide harmonie des privilèges 2325624377 (et s'il y a un shop ce sera bieeeen plus tard je pense)

Youpi, à très vite!

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Message par Jorgën Lun 29 Jan - 0:38

jt'ai mis les deux ! Pour apprenti, si elle crée des instruments c'est tout trouvé, si elle sera plus dans la branche commerciale (achat d'un commerce ou maison de disque) tu me demanderas et je changerai pour manouvrier le jour où ça te tente plus Roxi - La froide harmonie des privilèges 1f601
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